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Laïcisme - Page 16

  • Honni soit Macron pour ses mensonges et repentances à répétition .

    APRÈS AVOIR dénoncé, lors de sa campagne présidentielle de 2017, « les crimes contre l’humanité » commis par la France en Algérie, après avoir demandé pardon, au nom de la France, pour les harkis (alors que le seul responsable de ce crime est Charles De Gaulle qui est pourtant encensé par tous les politiciens, de la gauche radicale à la droite dite nationale, et qui a droit à moult monuments, boulevards, avenues, et même à un aéroport, alors qu’il eût mieux valu lui donner le nom d’une impasse !), voici que, tout à son prurit de repentance sur le dos du pays dont il est censé présider aux destinées, Emmanuel Macron vient de demander pardon pour la répression policière de la manifestation — interdite ! — du FLN le 17 octobre 1961 à Paris sur l’ordre du préfet gaulliste de police de la capitale, un certain Maurice Papon. 

    Une repentance macronienne qui, loin d’apaiser les esprits et de pacifier les relations diplomatiques entre Paris et Alger, n’a et n’aura pour évidente conséquence que de rallumer les braises, d’exciter les antagonismes, d’aviver les tensions, de démultiplier les passions et les haines et d’inciter les autorités algériennes, habituées de la chose, à réclamer à cor et à cri d’imposantes réparations en espèces sonnantes et trébuchantes. 

     

    ON NOTERA que Macron se garde bien de demander pardon pour les méfaits commis par sa propre police en 2018 et 2019 à l’égard de gilets jaunes passés à tabacs, énucléés, éborgnés, mutilés, gazés sans aucune raison et appliquant sans vergogne les méthodes répressives particulièrement musclées voire inhumaines de la police et de l’armée israéliennes à l’égard des manifestants palestiniens. Il s’agissait pourtant de Français ne voulant pas mourir et n’en pouvant plus des conditions de vie et de travail qui leur sont imposées par la finance internationale, le capitalisme mondialisé et financiarisé, le pouvoir rothschildien dont Macron est une créature et un pantin (Jacques Attali ne s’est-il pas vanté : « Macron, c’est moi qui l’ai créé » ?) 

    Le président de la République n’a pas davantage présenté des excuses pour les méthodes policières particulièrement brutales adoptées en 2012 et 2013 à l’égard des participants aux Manifs pour tous gazés, frappés, bousculés sans ménagement, y compris des personnes âgées, handicapées, des familles avec poussettes et landaus. Pourtant, à cette époque, Macron était secrétaire général adjoint de l’Elysée sous le quinquennat du président socialiste François Hollande. Il a donc une responsabilité évidente dans cette inqualifiable répression envers des Français de souche, luttant pacifiquement contre un projet de loi dont son initiatrice, Christiane Taubira, reconnaissait, pour s’en vanter, qu’il s’agissait d’une « révolution anthropologique ». Mais là non plus Macron ne se repent pas. Il ne dit mot, il ne regrette rien, il ne présente nulle excuse, n’implore nul pardon, se refuse à condamner un usage disproportionné de la force, à désapprouver des violences policières pourtant incontestables et qui avaient évidemment pour but de dissuader les manifestants de poursuivre leur protestation publique, ici contre le “mariage” homosexuel, la destruction de la famille traditionnelle et de la morale naturelle, là contre l’appauvrissement et la précarisation de millions de foyers français.

    C’est tellement plus facile de faire repentance sur le dos de la France qui aurait « commis l’irréparable », dixit Chirac en 1995, lors de la rafle du Vel d’Hiv’ de juillet 1942, qui aurait perpétré par la politique de colonisation des « crimes contre l’humanité », et aurait été à l’origine d’un  “massacre” comme lors du 17 octobre 1961.

    On n’en peut plus de ces repentances incessantes, à répétition, qui participent d’une permanente et insupportable flagellation de notre nation, d’une haine inextinguible de l’être historique de notre pays et qui nous conduisent chaque jour davantage à la ruine, au chaos et au tombeau. 

     

    ALORS, puisqu’il faut rétablir la vérité sur ce sujet, qu’on nous permette de citer un peu longuement l’historien Bernard Lugan qui, sur son très documenté blog — on peut retrouver le texte intégral de son article très fouillé sur : https://bernardlugan.blogspot.com —, remet une fois de plus les pendules à l’heure : 

    « 1) La guerre d’indépendance algérienne se déroula également en métropole. Pour la période du 1er janvier 1956 au 23 janvier 1962, 10 223 attentats y furent ainsi commis par le FLN. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1433 Algériens opposés au FLN furent tués et 1726 autres blessés. Au total, de janvier 1955 au 1er juillet 1962, en Métropole, le FLN assassina 6 000 Algériens et en blessa 9 000 autres.

    2) Face à ces actes de terrorisme visant à prendre le contrôle de la population algérienne vivant en France, le 5 octobre 1961, un couvre-feu fut imposé à cette dernière afin de gêner les communications des réseaux du FLN et l’acheminement des armes vers les dépôts clandestins.

    3) En réaction, le 17 octobre 1961, le FLN décida de manifester afin de montrer sa force, et pour tenter d’achever sa prise de contrôle des Algériens vivant en métropole.

    4) Assaillis de toutes parts, les 1658 hommes des forces de l’ordre rassemblés en urgence, et non les 7000 comme cela est trop souvent écrit, sont, sous la plume de militants auto-baptisés “historiens”, accusés d’avoir massacré des centaines de manifestants, d’en avoir jeté des dizaines à la Seine et d’en avoir blessé 2300.

    Or, cette version des événements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la légende et de la propagande. Tout repose en effet sur des chiffres inventés ou manipulés à l’époque par le FLN algérien et par ses alliés communistes. Jouant sur les dates, additionnant les morts antérieurs et postérieurs au 17 octobre, pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre 1961, est une victime de la « répression policière »… Même les morts par accident de la circulation !

    Cette manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de l’époque, le socialiste Lionel Jospin (NDLR : peu suspect d’hostilité radicale à l’égard du FLN !), constitua une commission d’enquête. Présidée par le conseiller d’Etat Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette commission fit litière de la légende du prétendu “massacre” du 17 octobre 1961.

    Le paragraphe 2.3.5 du Rapport intitulé Les victimes des manifestations est particulièrement éloquent car il parle de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet événement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport. »

     

    UN CHEF D’ÉTAT digne de ce nom doit assurer la grandeur, la fierté et le rayonnement de la France et non pas humilier publiquement la nation. Mais nous n’avons hélas depuis des décennies que de misérables cloportes, de sordides lilliputiens, de cyniques syndics de faillite qui n’ont de cesse de détruire le pays, de salir notre histoire et d’avilir notre peuple !

  • Il n’y a pas si longtemps, l’épiscopat français faisait preuve de courage et de clairvoyance face aux odieuses prétentions laïcistes.

    DÉCLARATION

    de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France

    sur les lois dites de laïcité

    et sur les mesures à prendre pour les combattre

    10 mars 1925

    I. Injustice des lois de laïcité

    1. Les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. 

    Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, familial, social, politique, national, international. Elles supposent la méconnaissance totale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Evangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, etc.) ; à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. Ceux qui en ont inauguré le règne, ceux qui l’ont affermi, étendu, imposé, n’ont pas eu d’autre but. De ce fait, elles sont l’œuvre de l’impiété, qui est l’expression de la plus coupable des injustices, comme la religion catholique est l’expression de la plus haute justice.

    2. Elles sont injustes ensuite, parce qu’elles sont contraires à nos intérêts temporels et spirituels. Qu’on les examine, il n’en est pas une qui ne nous atteigne à la fois dans nos biens terrestres et dans nos biens surnaturels.

    La loi scolaire enlève aux parents la liberté qui leur appartient, les oblige à payer deux impôts : l’un pour l’enseignement officiel, l’autre pour l’enseignement chrétien ; en même temps, elle trompe l’intelligence des enfants, elle pervertit leur volonté, elle fausse leur conscience.

    La loi de Séparation nous dépouille des propriétés qui nous étaient nécessaires et apporte mille entraves à notre ministère sacerdotal, sans compter qu’elle entraîne la rupture officielle, publique, scandaleuse de la société avec l’Eglise, la religion et Dieu.

    La loi du divorce sépare les époux, donne naissance à des procès retentissants qui humilient et déclassent les familles, divise et attriste l’enfant, rend les mariages ou partiellement ou entièrement stériles, et de plus elle autorise juridiquement l’adultère.

    La laïcisation des hôpitaux prive les malades de ces soins dévoués et désintéressés que la religion seule inspire, des consolations surnaturelles qui adouciraient leurs souffrances, et les expose à mourir sans sacrements et les prêtres non vaccinés ne peuvent plus aujourd'hui se rendre au chevet des mourrants !

    Les lois de laïcité ne sont pas des lois. Elles n’ont de loi que le nom, un nom usurpé.

    On pourrait développer ces considérations à l’infini, y ajouter et montrer que le laïcisme, dans toutes les sphères, est fatal au bien privé et public.

    Dès lors, les lois de laïcité ne sont pas des lois. Elles n’ont de loi que le nom, un nom usurpé ; elles ne sont que des corruptions de la loi, des violences plutôt que des lois, dit Saint Thomas : Magis sunt violentiae quam leges.[2] Ne nous nuiraient-elles que dans l’ordre temporel, en soi, elles ne nous obligeraient pas en conscience, tales leges (scil. leges contrariae bono humano), non obligant in foro conscientiae.[3] Mais comme les lois de laïcité attentent aux droits de Dieu, comme elles nous atteignent dans nos intérêts spirituels ; comme, après avoir ruiné les principes essentiels sur lesquels repose la société, elles sont ennemis de la vraie religion qui nous ordonne de reconnaître et d’adorer, dans tous les domaines, Dieu et son Christ, d’adhérer à leur enseignement, de nous soumettre à leurs commandements, de sauver à tout prix nos âmes, il ne nous est pas permis de leur obéir, nous avons le droit et le devoir de les combattre et d’en exiger, par tous les moyens honnêtes, l’abrogation. Leges posunt esse injuste per contrarietatem ad bonum divinum, sicut leges tyrannicae inducentes ad idolatriam vel ad quodcumque aliud quod sit centra legem divinam : et tales leges nullo modo licet observare, quia sicut dicitur, Act. IV, « Obedire oportet Deo magis quam hominibus. »[4]

    II. Mesures à prendre pour combattre les lois de laïcité

    Deux tactiques. La première consisterait à ne pas heurter de front les législateurs laïcs ; à essayer de les apaiser et d’obtenir qu’après avoir appliqué leurs lois dans un esprit de modération, ils finissent par les laisser tomber en désuétude. Il est possible qu’avec certains hommes investis du pouvoir et moins mal disposés, cette méthode ait quelque chance de succès. On citerait des cas dans l’Histoire où elle a réussi. De plus, elle aurait l’avantage de ne point exaspérer les adversaires et de ne point provoquer de leur part des mesures d’autant plus redoutables qu’elles seront inspirées par un sentiment plus irrité. Cependant, cette tactique présente plusieurs inconvénients graves.

    1. Elle laisse les lois debout. A supposer qu’un ministère ou plusieurs ministères n’en usent qu’avec bienveillance, ou cessent d’en user contre les catholiques, il dépendra d’un nouveau gouvernement de les tirer de l’oubli, de leur rendre leur vigueur et leur efficacité. Danger qui n’est pas imaginaire, car de notre temps le pouvoir passe continuellement d’un parti relativement tolérant à un parti extrême. Il suffit que le premier se soit montré un peu conciliant pour que le second, par réaction, ne garde à notre endroit aucun ménagement. Depuis des années, nous assistons à ce flux et à ce reflux de la persécution religieuse qui, au fond, s’est toujours aggravée. Elle habitue les esprits, fussent-ils sincèrement catholiques, à regarder comme justes, comme compatibles avec la religion les lois de laïcité ; elle favorise ces hommes qui, oscillant perpétuellement entre le laïcisme et le catholicisme, sont prêts à toutes les concessions pour gagner des voix à droite et à gauche, pour entrer dans un ministère, et, n’essayant que d’atténuer quelques effets du laïcisme, en laissent subsister le principe, et en pratique lui sacrifient à peu près complètement le catholicisme. On dira qu’une attitude de conciliation nous a valu quelques faveurs particulières. Petits avantages quand on songe à l’immense courant d’erreur qui envahit les âmes et les entraîne à l’apostasie ! Petits avantages qui nous enchainent et nous empêchent de réagir contre nos adversaires !
    2. Les plus malfaisantes de ces lois continuent à agir, quelles que soient les intentions des ministères successifs. Au moment des accalmies apparentes auxquelles nous avons eu trop de confiance, les écoles athées fonctionnaient sans arrêt ; on préparait des dossiers contre les Ordres religieux, et l’attribution des biens ecclésiastiques se poursuit sournoisement et surement.
    3. Cette politique encourage nos adversaires, qui, comptant sur notre résignation et notre passivité, se livrent chaque jour à de nouveaux attentats contre l’Église. En somme, les lois de laïcité se sont multipliées au point de réduire chaque jour davantage la reconnaissance du domaine divin sur nous et le champ de nos droits et de nos libertés. Ces pensées frapperont singulièrement quiconque se rappellera la série des lois dont nous sommes les victimes, quiconque invoquera le témoignage de l’histoire pendant le dernier demi-siècle.

    C’est pourquoi la majorité des catholiques vraiment attachés à leur foi demande qu’on adopte une attitude plus militante et plus énergique. Elle demande que, sur tous les terrains, dans toutes les régions du pays, on déclare ouvertement et unanimement la guerre au laïcisme et à ses principes jusqu’à l’abolition des lois iniques qui en émanent ; que, pour réussir, on se serve de toutes les armes légitimes.

    III. Moyens à employer

    Ces moyens peuvent se ramener à trois : 1. Action sur l’opinion ; 2. Action sur les législateurs ; 3. Action sur le gouvernement.

    L’opinion, disait dernièrement un de nos cardinaux, se prononce pour ceux qui se battent bien. Elle abandonne ceux qui s’abandonnent eux-même.

    1. Action sur l’opinion. L’action sur l’opinion s’exercera par la propagande de la vérité ; par la dénonciation des préjugés qui égarent le peuple en l’aveuglant ; par les démonstrations extérieures.
      • a) La propagande sera féconde si elle est persévérante ; si, tous d’accord, les catholiques font retentir partout la même note de réprobation contre les injustices de la législation : neutralité (mensongère d’ailleurs et impossible), et laïcité de l’enseignement, école unique, divorce, spoliation du clergé, ostracisme des Congrégations, athéisme de l’Etat et des institutions domestiques, sociales, charitables, politiques, si les Lettres épiscopales, les Semaines religieuses, les Bulletins paroissiaux, les revues, la presse, les affiches, les conférences, les catéchismes, donnent le même son de cloche.

        Après avoir montré que les individus, les familles, les nations doivent à Dieu et à Notre-Seigneur un culte officiel, intérieur, extérieur ; une soumission de l’intelligence, de la volonté, de l’activité, il sera et nécessaire de faire ressortir les avantages temporels qu’apporte dans tous les ordres la religion catholique, les maux sans nombre que causent, à cet égard, les lois de laïcité. Par exemple, la foi en une autre vie et en un Juge suprême, l’éducation et la morale chrétiennes, la doctrine évangélique du mariage et de son indissolubilité sont les ennemies du fléau de la dépopulation ; l’incrédulité, l’école laïque, le divorce en sont les complices. Aucune loi n’est aussi favorable à l’éducation des jeunes esprits et des jeunes coeurs que la loi chrétienne, tandis que la science et la morale ont gravement perdu en brisant avec l’Eglise.

        L’application des lois de laïcité a couté à la France des milliards qui auraient pu être épargnés, servir au soulagement des malheureux, accroître la richesse et les réserves du pays, lui assurer au dehors un prestige grandissant. Malgré ces dépenses ruineuses, les malades, les orphelins, les pauvres, les vieillards n’en ont été que plus mal soignés. Que sont devenues, sous le régime du laïcisme, l’impartialité des tribunaux, la liberté des individus, des familles, des officiers, des magistrats, des instituteurs, des fonctionnaires, des mourants ; la participation de meilleurs citoyens aux emplois publics, la justice commutative ou distributive, les relations des classes, l’unité, la paix intérieure, la conscience professionnelle, etc. ? Léon XIII revenait souvent à ces considérations qui émeuvent la multitude.
      • b) Il faudrait encore confondre les préjugés qui égarent le peuple en l’aveuglant. En voici quelques-uns :
        • La loi, juste ou injuste, est la loi ; on est tenu de lui obéir.
        • Les lois de laïcité sont intangibles (alors que les autres peuvent être changées et que les Parlements passent leur vie à les changer).
        • Attaquer les lois laïques, c’est attaquer la République (comme si la législation et la Constitution n’étaient pas distinctes ; comme si les républicains les moins suspects n’attaquaient pas les lois qu’ils ont eux-mêmes votées, et jusqu’à la Constitution dont ils sont les auteurs. La vérité est que les catholiques devront toujours combattre le laïcisme quel que soit le régime – régime monarchique ou républicain – qui l’aura mis en vigueur).
        • Il faut séparer la religion et la politique. (Il ne faut pas les séparer, il faut les distinguer et les concilier.)
        • La religion est affaire privée. (La religion est affaire privée, affaire domestique, affaire publique. La société comme l’individu, doit au vrai Dieu des adorations et un culte.)
        • La religion n’a rien à voir dans la politique. (La religion laisse à chacun la liberté d’être républicain, royaliste, impérialiste, parce que ces diverses formes de gouvernement sont conciliables avec elle ; elle ne lui laisse pas la liberté d’être socialiste, communiste ou anarchiste, car ces trois sectes sont condamnées par la raison et par l’Eglise. A moins de circonstances particulières, les catholiques sont tenus de servir loyalement les gouvernements de fait aussi longtemps que ceux-ci travaillent au bien temporel et spirituel de leurs sujets ; ils ne leur est pas permis de prêter leur concours aux mesures injustes ou impies que prennent les gouvernements ; ils sont obligés de se rappeler que la politique, étant une partie de la morale, est soumise, comme la morale, à la raison, à la religion, à Dieu. C’est d’une façon analogue qu’il convient de réfuter les autres préjugés répandus dans la population.)

          A cette action sur l’opinion par la propagande se rattache la question des publicistes et des conférenciers. Il est très désirable que ceux-ci soient formés et préparés sérieusement ; qu’ils ne se contentent pas de formules universelles, generalia non movent, de phraséologies vagues et vides, mais qu’ils fassent preuve de précision, de compétence, de force, de clarté ; qu’en particulier ils étudient les traités de la foi, de l’Eglise et de l’Etat.
      • c) Action sur l’opinion par les manifestations extérieures. En cet ordre, la prudence nous prescrit de procéder suivant ses préceptes, d’éviter la témérité, de prendre toutes les précautions nécessaires. Mais il est sûr que les manifestations extérieures, bien préparées, impressionneront la foule en lui donnant l’idée, qu’elle n’a pas, de notre nombre, de notre unité, de notre puissance et de la volonté inébranlable où nous sommes, de revendiquer nos droits jusqu’à la victoire. « L’opinion, disait dernièrement un de nos cardinaux, se prononce pour ceux qui se battent bien. » Elle abandonne ceux qui s’abandonnent eux-même.
    2. Action sur les législateurs. Cette action peut aboutir à quelques résultats heureux.
      • a) Par des pétitions envoyées aux députés, aux sénateurs de chaque département. Il conviendrait que ces pétitions vinssent de tous les groupements : groupements de pères de famille, d’anciens combattants, de Jeunesse catholique, de cheminots, de veuves de guerre ; des Ligues féminines catholiques, des personnalités les plus considérables de la banque, de l’industrie, du commerce, etc. Ces pétitions seraient adressées à tous les parlementaires, sans exception, et si un ministre appartenait à la contrée, on aurait soin de lui faire tenir ces protestations et ces réclamations.
      • b) Des personnages considérables voudraient qu’on allât plus loin et que l’on donnât à tous les catholiques la consigne de refuser leurs voix aux candidats qui ne seraient pas en théorie et en pratique, les adversaires du laïcisme et des œuvres neutres. Dans l’esprit de ces hommes graves, la théorie du moindre mal, poussée au-delà des bornes, nous a valu des échecs et des malheurs de plus en plus irréparables que nous aurions pu conjurer, au moins en partie, par une attitude plus ferme.
    3. Action sur le gouvernement. Ce qui remue l’opinion et les Chambres atteint déjà le gouvernement, mais il faut l’aborder directement. Socialistes, communistes, fonctionnaires, ouvriers, commerçants nous donnent l’exemple. Quand une loi ou un décret leur déplaît ou leur nuit, ils n’estiment pas suffisante les interpellations de leurs représentants à la Chambre ou au Sénat, ils s’adressent eux-mêmes au pouvoir. Ils se rendent en masse aux portes des mairies, des préfectures, des ministères ; ils envoient aux titulaires de l’autorité des protestations, des délégations, des ultimatums; ils multiplient les démarches voire les grèves ; ils assiègent et ils harcèlent le gouvernement qui a, presque toujours, finit par céder à leurs instances. Pourquoi, autant que nous le permettent notre morale, notre dignité, notre amour de la paix, fondée sur la justice et la charité, ne les imiterions-nous pas, afin d’effacer de notre code les lois qui, suivant l’énergique parole d’un de nos évêques, nous mènent « du laïcisme au paganisme » ?

    Nous disposons de troupes dont le nombre et le courage égalent au moins le nombre et le courage des autres groupements, car une multitude de chrétiens sont impatients d’engager la lutte.

    Assurément l’œuvre est immense et difficile, mais le propre de la vertu de force est d’affronter les obstacles et de braver le danger. De plus, nous disposons de troupes dont le nombre et le courage égalent au moins le nombre et le courage des autres groupements, car une multitude de chrétiens, à compter seulement ceux qui sont fervents et agissants, sont impatients d’engager la lutte. Nos cadres – paroisses, diocèses, provinces ecclésiastiques, – sont préparés.

    Ce qui a trop manqué jusqu’ici aux catholiques, c’est l’unité, la concentration, l’harmonie, l’organisation des efforts. N’auront-ils pas assez d’abnégation pour former un corps compact qui travaillera avec ensemble sous la direction de leurs supérieurs hiérarchiques ? On dira que cette attitude nous expose à des retours offensifs et impitoyables de nos adversaires. Ce n’est pas certain ; en tout cas, à quelles calamités ne nous expose pas l’attitude contraire ? Quel avenir nous attend si, satisfaits d’une légère et artificielle détente, nous nous endormons ? Jamais peut-être, depuis cinquante ans, l’heure n’a paru aussi propice ; à la laisser passer sans en profiter, il semble bien que nous trahissions la Providence.

    Paris, le 10 mars 1925

    Assemblée des cardinaux et archevêques de France

    (Source : La Documentation catholique, n°282, 21 mars 1925, col. 707-712.)

    Notes de bas de page

    1. 10 Mars 1925, in La Documentation catholique, n°282, 21 mars 1925, col. 707-712.[]
    2. Ia, IIae, q. 96, art. IV. Traduction LPL : « des lois de cette sorte sont des violences plutôt que des lois ».[]
    3. ibid. Traduction LPL : « de telles lois (c’est-à-dire contraires au bien humain), n’obligent pas en conscience ».[]
    4. S. Th., ibid. Traduction LPL : « Les lois peuvent être injustes par leur opposition au bien divin ; telles sont les lois tyranniques qui poussent à l’idolâtrie ou à toute autre conduite opposée à la loi divine : il n’est jamais permis d’observer de telles lois car, « il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » (Ac. 5, 29).[]
  • Le sénateur Jean-Louis Masson met le gouvernement dans l' embarras par ses questions sur l’influence de la franc-maçonnerie dans la fonction publique et la justice ...

     

     

    Jean-Louis Masson, sénateur de Moselle siégeant comme non inscrit c’est-à-dire sans dépendre d’un parti politique, a posé une question d’actualité au gouvernement qui a eu le don d’irriter la franc-maçonnerie. Et pour cause !

    Le sénateur Jean-Louis Masson a interpellé le Premier ministre sur les avantages réservés aux francs-maçons dans la fonction publique ! « Monsieur le Premier ministre, la carrière doit dépendre de la valeur de chacun. Avec le système que vous allez mettre en place, ceux qui vont réussir sont ceux qui ont des relations familiales, qui font partie de réseaux occultes, tels que la franc-maçonnerie, ou qui ont des pistons politiques !« , a notamment déclaré le sénateur Jean-Louis Masson au Premier ministre.

    Question d’actualité au gouvernement n° 1992G de M. Jean Louis Masson (Moselle – NI)
    publiée dans le JO Sénat du 10/09/2021
    M. le président. La parole est à M. Jean Louis Masson, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe.

    M. Jean Louis Masson. Monsieur le Premier ministre, la fonction publique était jusqu’à présent soumise à une logique de méritocratie : la réussite de chacun aux concours et examens ne dépendait que de sa valeur personnelle. Le système, à défaut d’être parfait, était au moins juste.

    Or, sous couvert d’une fausse égalité des chances, le Gouvernement veut remplacer ce système par une logique de nomination au jour le jour, fondée sur des appréciations qui seront totalement subjectives et arbitraires.

    Cette situation fait courir un vrai danger d’injustice. On le voit déjà pour la nomination de certains préfets à des fonctions n’ayant rien à voir avec l’administration préfectorale, pour des ambassadeurs à l’équateur ou aux pôles, pour des conseillers d’État ou des conseillers à la Cour des comptes au tour extérieur. Ces gens-là sont-ils nommés en raison de leurs compétences ou pour leurs relations ? (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.)

    Monsieur le Premier ministre, la carrière doit dépendre de la valeur de chacun. Avec le système que vous allez mettre en place, ceux qui vont réussir sont ceux qui ont des relations familiales, qui font partie de réseaux occultes, tels que la franc-maçonnerie (Exclamations.), ou qui ont des pistons politiques !

    Ne croyez-vous pas que votre réforme, qui veut faire croire aux Français qu’ils auront tous la même chance, est une véritable tromperie ? Faire croire à quelqu’un sans formation, dans une zone d’éducation prioritaire, …

    M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue.

    M. Jean Louis Masson. … qu’il va se retrouver au Conseil d’État ou dans un autre corps du même genre grâce à cette réforme, c’est se moquer du monde !

    Sans surprise, la réponse fournie au nom du gouvernement par Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, a éludé l’élément clé de la question, se limitant à qualifier le sénateur de complotiste.

    Réponse du Ministère de la transformation et de la fonction publiques
    publiée dans le JO Sénat du 10/09/2021 – page 7988
    M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transformation et de la fonction publiques.

    Mme Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques. Monsieur le sénateur, en République, il y a un principe, celui de l’article VI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, selon lequel l’emploi public est ouvert à tous, en tenant compte seulement des mérites et des talents.

    Ministre de la fonction publique, je ne saurais laisser passer que, à coups de complotisme et de fake news, vous remettiez en cause la compétence, l’engagement et le service de l’intérêt général au cœur du quotidien de ces cadres, de ces hauts fonctionnaires. Ceux-ci font tenir le pays depuis l’ordonnance de 1945, que le général de Gaulle avait préparée avec Michel Debré. Il s’agissait alors de reconstruire la France dans un monde où nous avions besoin des meilleurs, sur tous les sujets.

    Nous sommes aujourd’hui en 2021. Il s’est passé bien des choses depuis 1945, notamment les lois de décentralisation de 1982 et une crise sanitaire inédite. Les jeunes ne voient plus nécessairement la fonction publique comme un lieu attractif.

    Sous l’autorité du Président de la République et du Premier ministre, nous avons posé trois principes.

    Premièrement, l’État doit connaître ses besoins, au plus près des territoires, pour être efficace et apporter des solutions là où les Français vivent. Il s’agit donc du réarmement de l’État territorial.

    Deuxièmement, nous croyons aux compétences. Plutôt que les corps, nous voulons mettre en avant les métiers. C’est bien à partir des compétences, de leur évaluation, et de la connaissance des hommes et des femmes qui servent l’État, que nous voulons organiser les parcours et les carrières.

    Troisièmement, nous croyons que les personnes font davantage preuve de talent dans un métier qu’elles ont choisi. Nous devons placer l’écoute et les aspirations des uns et des autres au cœur de la fonction publique.

    Nous croyons en la République. Nous croyons en la démocratie. Je ne laisserai pas remettre en cause l’engagement des hauts fonctionnaires sous couvert d’une question polémique ! Ils attendent que nous protégions mieux leur carrière, leur engagement, leur rémunération, leur liberté et que nous soyons capables de mettre en face de chaque problème, dans chaque territoire, la personne ayant les bonnes compétences.

    M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre.

    Mme Amélie de Montchalin, ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, je défendrai devant vous, autant que de besoin, cette réforme essentielle à l’efficacité de notre action publique.

    Cette question du sénateur Jean-Louis Masson, bien que dépourvue de tout écho dans la presse, n’a pas manqué d’attirer l’attention des loges maçonniques.
    D’autant que, déjà en 1997, le sénateur Jean-Louis Masson, à l’époque au RPR, avait posé une autre question qui fâche sur l’influence des francs-maçons dans la Justice !

    https://questions.assemblee-nationale.fr/q10/10-1471QOSD.htm

    « Question N° : 1471 de M. Masson Jean-Louis ( Rassemblement pour la République – Moselle ) QOSD
    Ministère interrogé : justice
    Ministère attributaire : justice
    Question publiée au JO le : 16/04/1997 page : 2505
    Rubrique : Justice
    Tête d’analyse : Fonctionnement
    Analyse : Francs-maçons. influence
    Texte de la QUESTION : M. Jean-Louis Masson attire l’attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le fait que si les sectes peuvent constituer une menace pour les individus, le noyautage de la société par des organisations occultes peut de même déstabiliser les intérêts de la collectivité. Le journal Le Monde du mardi 8 avril 1997 publie ainsi un article indiquant qu’a l’initiative du parti travailliste une commission parlementaire en Grande-Bretagne vient de proposer que les francs-maçons soient obligés de se faire inscrire sur un registre officiel ouvert au public. Le journal note que cette mesure reçoit un large soutien dans l’opinion : « Que reprochent donc aux francs-maçons les parlementaires et une partie de l’opinion, soutenus par des organisations de défense des droits de l’homme, l’ordre des avocats et même le Financial Times ? D’avoir infiltré la police et la magistrature et d’y entretenir des structures parallèles de décision qui nuisent a un bon exercice de la justice. Rien ne mine plus la confiance du public dans les institutions publiques que de savoir que des fonctionnaires sont membres d’une société secrète dont un des buts est l’autopromotion… La suspicion persiste envers ce qui est perçu comme une hiérarchie clandestine, un instrument de promotion, voire de copinage. La télévision s’est inquiétée de ces poignées de main» qui sont des signes de reconnaissance entre inities. C’est sans doute ce qui explique pourquoi l’association des grades de la police soutient l’initiative de la commission parlementaire… « De nombreux exemples à l’étranger et même en France prouvent l’infiltration du système judiciaire et administratif ou le noyautage des cercles dirigeants économiques et politiques. L’exemple le plus célèbre est celui de la loge P 2 en Italie ou les réseaux de copinage de la franc-maçonnerie étaient liés a la mafia et bénéficiaient de puissantes protections dans l’administration, dans la justice et au niveau politique. Pour la France, le même journal Le Monde du 8 avril 1997 évoque l’affaire Elf dont le PDG, M. Loïc Le Floch-Prigent, a été incarcéré. Le journal s’étonne en particulier de l’influence maçonnique, au-delà du raisonnable, d’un obscur collaborateur du PDG. Le journal écrit notamment : » Supérieur hiérarchique de Loïc Le Floch-Prigent au sein de la loge maçonnique du Grand Orient, M. Sirven se vit confier, outre une réserve « de 10 a 15 millions de francs par an, qu’il gérait avec discrétion, les missions les plus délicates Alfred Sirven tirait sa puissance de sa proximité avec M. Le Floch-Prigent… Ce Toulousain ne en 1927 fut le plus proche conseiller du PDG d’Elf, son éminence grise, son mauvais génie Menace par lui, un directeur adjoint du groupe, qui s’était aventure a s’opposer aux options du PDG, s’empressa de déposer une lettre chez son avocat, au cas ou il lui arriverait malheur… » Cet exemple n’est pas le seul. Dans le scandale de l’OPAC de Metz, des membres éminents de la municipalité, ayant profite des détournements, le principal auteur de ces détournements et une personnalité importante du monde judiciaire local font partie de la même loge. Cela explique qu’en dépit d’un trou de 194 millions et de preuves consignées dans un rapport officiel du ministère du logement le parquet ait fait appel contre l’ouverture d’une enquête par le doyen des juges d’instruction. Il souhaiterait donc qu’il indique s’il ne faudrait pas interdire aux membres du parquet ainsi qu’aux juges du siège d’intervenir ou de prendre des décisions concernant toute affaire susceptible d’impliquer des personnes faisant partie d’une même organisation maçonnique ou d’une même structure occulte qu’eux. »