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Non, le Philippe Pétain de 1940-45 ne fut pas un autre homme que celui de 1914-18 .

 

 

 


La semaine avant la commémoration de la victoire de 1918, au cours de son “itinérance” dans le nord-est de la France, où il a parlé dans une atmosphère parfois houleuse, de toutes sortes de sujets, dont on ne saurait donner la liste à la Prévert, du prix de l’essence au pouvoir d’achat des retraités et à l’avenir de telle industrie, Emmanuel Macron a osé reconnaître que Philippe Pétain avait été « un grand soldat » en 1914-18 ; audacieux mais non téméraire, le président de la république a vite reculé devant le chahut déclenché par les ligues de vertu “bien-pensantes”, progressistes, maçonniques et juives.

 

Le mal français

 

En fait, évoquer, de quelque manière que ce soit, ce soldat autour duquel se crispent encore tant d’incompréhensions, tant d’idées fixes et tant de haines n’est pas « politiquement correct ». Pour notre pays, ce n’est pas un signe de bonne santé nationale que de ne pas pouvoir regarder son Histoire en face, sans qu’une partie se croie tenue de montrer du doigt et de culpabiliser l’autre partie.

L’Histoire mal connue divise et l’Histoire examinée sans œillères rassemble. C’est à un effort d’objectivité que le président, s’il avait été lui-même un “grand” président, aurait dû convier les Français pour triompher des conditionnements que ne cessent d’imposer ceux qui entretiennent de vieux clivages. Si sa reconnaissance des mérites du général Pétain en 1916 avait été autre chose qu’un discours de circonstance, Emmanuel Macron aurait été logique avec lui-même en annonçant, en ce grand jour du Onze novembre, que les cendres de celui qui devint ensuite Maréchal de France seraient transférées sous peu à Douaumont où son âme n’a jamais quitté celles de ses Poilus.

En la circonstance, Emmanuel Macron s’est montré aussi pusillanime que ses prédécesseurs de la Ve république. Et la France va continuer de s’enfoncer dans les divisions et dans la haine…

 

Magnanimité

 

Philippe Pétain fut, certes, le vainqueur de Verdun, la plus grande des batailles jamais disputées et remportées par les armées françaises. Il fut alors le sauveur par les dispositions tactiques qu’il imposa, mais surtout par ses qualités de chef qui permirent à ses combattants de supporter, dix mois durant, leurs indicibles souffrances physiques et morales. Placé en mai 1917 à la tête des armées françaises dont le moral était gravement atteint lors de vaines offensives, il enclencha un redressement par son autorité naturelle, son attachement à ceux qu’il commandait et le respect qu’il portait à leurs vies. Sans lui, l’armée n’aurait pas surmonté la crise de 1917. C’est ainsi que les batailles décisives de 1918 purent être préparées. Sa stratégie défensive lui avait permis de constituer une réserve générale grâce à laquelle les armées alliées firent face aux ultimes offensives allemandes, notamment à la deuxième bataille de la Marne dont l’issue victorieuse ouvrit le chemin de la victoire, car le général Pétain, contrairement au maréchal Foch qui se serait lancé dans des élans offensifs risqués, avait su attendre les Américains et les chars, sans oublier d’employer massivement les forces aériennes.

Quant il fallut, après l’Armistice, pour mieux dicter la paix, porter nos armées en pays allemand, Philippe Pétain signa un Ordre général adressé aux armées françaises, où l’on pouvait lire : « Vous ne répondrez pas aux crimes commis par des violences qui pourraient vous sembler légitimes dans l’excès de vos ressentiments. Vous resterez disciplinés, respectueux des personnes et des biens : après avoir abattu votre adversaire par les armes, vous lui en imposerez encore par la dignité de votre attitude et le monde ne saura ce qu’il doit le plus admirer : de votre tenue dans le succès, ou de votre héroïsme dans les combats. »

Ces nobles paroles sont à rapprocher de celles du grand Condé qui, à Rocroi, en 1643, alors qu’il n’était encore que Louis de Bourbon, duc d’Enghien, âgé de vingt et un ans, calma la fureur des siens contre les courageux bataillons de tercios espagnols qui avaient ouvert le feu par surprise. Philippe Pétain aimait citer cet exemple qui figure dans la célèbre Oraison funèbre du prince de Condé par Bossuet, évêque de Meaux. On peut aussi penser à Louis XV, disant au dauphin, le soir de la bataille de Fontenoy (1745) devant le champ de bataille jonché de cadavres : « Voyez, mon fils, ce que coûte un triomphe. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes ; la vraie gloire, c’est de l’épargner ! » Philippe Pétain était de la trempe de ces grands hommes de guerre pour lesquels l’honneur de pardonner le disputait à l’honneur de vaincre. Le souvenir de ces sages instructions données en 1918 à nos troupes d’occupation allait certainement contribuer, en 1940, à la décision allemande de nous accorder l’armistice demandé par le maréchal Pétain.

Contrairement à ce que pense notre ignare de président, le Pétain de 1918 n’était pas un autre homme que celui de 1939-1945.

 

Un armistice sauveur

 

Le Maréchal n’avait rien à ajouter à sa gloire quand la débandade des politiciens qui avaient mené la France à la défaite fit de lui en 1940 l’arche de salut des Français désemparés.

L’armistice de 1940 — tous les historiens honnêtes l’ont reconnu — était impératif et a sauvé la France : la poursuite de vains et sanglants combats eût été vaine, le nombre de prisonniers aurait doublé et l’Afrique du Nord eût été occupée par la Wehrmacht, privant ainsi les Alliés de la plate-forme d’où ils pourraient un jour partir pour délivrer la métropole ; et peut-être un gauleiter se serait-il installé aux commandes de la France. L’armistice fut donc signé le 22 juin avec l’Allemagne et le 24 avec l’Italie. Aussitôt, députés et sénateurs confièrent au Maréchal qui venait de sauver la France pour la deuxième fois la charge de l’État, comme le souhaitaient la quasi-totalité des quarante millions de Français, dont il s’employa immédiatement à soulager les peines, sans oublier les prisonniers…

A Montoire, le vieux Maréchal rencontra le chancelier du Reich Adolf Hitler le 24 octobre 1940 et se révéla, une fois de plus, un grand et rusé politique.

Ayant fait à la France « le don de sa personne », il devint plus “grand” que jamais, et même sublime dans sa vie de sacrifice : dans des conditions effroyables, il dut gouverner, dans l’attente encore une fois des Américains, tout en résistant sans cesse aux exigences de l’Occupant et tout en subissant les harcèlements radiophoniques et calomniateurs du traître Charles De Gaulle et de sa bande de gaullo-communistes… Il allait tout souffrir pour la France, à l’exemple de sainte Jeanne d’Arc qui, après avoir délivré Orléans, dut s’immoler atrocement, à l’exemple de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui, après son entrée triomphale à Jérusalem, dut subir une indicible Passion pour nous racheter…

 

Michel FROMENTOUX

 

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