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politique de la france

  • Une France en perdition et à la dérive .

    La balkanysation de la société française

    « Je crois qu’on ne fait pas de la politique pour gagner de l’argent. On a vécu dans des familles qui avaient des moyens, je dirais même de grands moyens. Nous avons bien vécu. Je suis désolé pour l’administration fiscale qui ne peut pas comprendre qu’on puisse dépenser plus que ce que l’on gagne. »

    Patrick Balkany.

     

    Nous vivons probablement une époque révolutionnaire, celle de toutes les fragmentations. Tout se fracture, surtout tout ce qui fait sens pour l’homme. Le monde du travail explose, la famille explose années après années malgré les grandes déclarations d’amour à la Jean-Luc Reichmann faites par de jeunes gens à celle-là s’imaginant avoir un port affectif préservé en cas de grosses tempêtes. Mais il ne reste plus grand chose et le nomadisme sexuel de tous derrière des mensonges évanescents de fidélité qui se succèdent, les familles décomposées sur fond de recompositions éphémères diluent les fraternités, les liens, relativisent le pouvoir du sang, l’importance du clan, l’image de la petite sœur à protéger, absolument.

    Le travail, la famille en miettes, la nation l’est spectaculairement, également. La nation telle qu’elle est perçue par le peuple, la nation représentée, par ses politiques, par ses “élus”, la nation armée de son administration, de ses services publics, la nation à travers son Etat semble, elle-aussi, fragmentée, fracturée, autrement dit, plus justement dit, cassée. C’est désormais une nation profondément divisée que l’on nous expose dans les media, y compris sur les télés et radios publiques. 

    Divisée, sans meneur, sans dirigeant fort, sans figure paternelle qui en impose, sans autorité politique puissante, sans pouvoir charismatique.

    Dans une France où les institutions traditionnelles ont été détruites, sinon extrêmement affaiblies, “diminuées”, dans une France où le pouvoir rationnel est méprisé, où sa bureaucratie est déconsidérée, avec des experts qui ne sont plus parfaitement crédibles, où d’anciens ministres ou d’anciennes ministres font les clowns devant les caméras des plateaux, où les rastaquouères du show biz sous cocaïne sont arbitres de “débats” politiques, nous vivons une réalité étrange, celle de naviguer entre deux continents de sachets plastiques au sein d’un bateau ivre, embarcation historique faite d’une coque originellement solide, épaisse, d’un métal dur, certes, mais depuis longtemps, déjà, rouillée. Un navire fantôme, aux cales purines, au pont jonché de déchets, à la barre tenue d’une main par un pirate défoncé au rhum de synthèse. Au large une terre ferme où l’attendent des dockers jaunes et des soudeurs prêts à démanteler le vaisseau. C’est ce spectacle qui est offert aux masses.

     

    UN PAYS SANS DIRECTION

     

    Ces dernières ne le comprennent pas et persistent à voir dans ce naufrage national et étatique le signe de la faiblesse du Système.

    Les vieux partis implosent les uns après les autres. Le Parti communiste, le Parti socialiste, puis le RPR-UMP-LR. Les naïfs protestent avec leur bulletin de vote. Tu vas voir Macron ! Tu vas voir ta g… à la récrée ! Et la machine à faire patienter jusqu’au bout cette masse, le FN-RN de jouer le jeu à fond avec le slogan sur affiches « Contre Macron », comme si Macron représentait réellement quelque chose, une autorité ou une hégémonie politique. Quant aux Gilets jaunes qui pensent pouvoir déclencher une révolution, ils participent de cette dernière et l’alimentent en déposant aux objets perdus vieux syndicats, vieux partis de gauche, associations et mouvements nationalistes. Les Gilets jaunes hétéroclites laissent derrière eux un désert politique où évolueront demain une pléthore d’individus, les yeux rivés sur leur smartphone. Après tout la condition du règne des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et du Système qui les chapeaute, c’est que les êtres, les lieux, les fragments du monde restent sans contact réel. Il ne faudrait pas que le résidu national parasite l’empire des individus-bulles. Car là où les GAFA prétendent mettre en lien le monde entier, ce qu’ils font, c’est au contraire travailler à l’isolement réel de chacun. Le Système ne veut plus d’oppositions fortes, organisées, face à lui. Même contrôlées, les oppositions constituent un poids, un frein contrariant la marche de la révolution. Les oppositions, mais aussi les simples “représentations” politiques doivent être cassées, discréditées pour être de façon pérenne démonétisées, sans valeur aux yeux des gens.

    Tout le personnel politique apparaît de plus en plus pourri. Hier étaient-ils accusés de tricher, de voler, généralement au service de leur parti respectif. On repérait, croyait-on parfois, une sorte d’altruisme dans la crapulerie. Les mains sales avaient pris des risques pour financer des campagnes électorales qu’il fallait bien mener à fond, croit-on ici ou là, pour battre l’ennemi réactionnaire ou rouge ! Aujourd’hui, les fraudes massives concernent souvent des individus, maires, députés, ministres, qui se sont enrichis personnellement, quelques fois d’une manière fantastique. 

    Des élus, des personnalités publiques, appréciés pour leur bonhommie, leur côté sympatique, leur gouaille, leur toupet ou leur supposé virilisme, se révèlent toujours plus odieux dans la vraie vie et apparaissent progressivement pour ce qu’ils sont au fur et à mesure que l’on règle la loupe sur leur vie, leur comportement : des parasites sociaux de la pire espèce. Pas de jour, pas de journal télévisé, pas de une sans le récit d’un procès financier. Après les épisodes de l’ancien héros interlope Bernard Tapie devenu simple voleur corrompu et corrupteur, après le téléfilm de Jérôme Cahuzac, avant le feuilleton sarkozien, président crapuleux ayant donné avant les autres une piètre image de l’homme régalien (c’est là où se trouve le problème), nous sommes en plein dans la série Balkany saison 1. 

     

    LA POLITIQUE AU SERVICE DE SOI

     

    Tous les jours, les Français lessivés par les frasques et les mensonges des élus suivent la balkanysation de la politique française, les bras leur en tombant, encore et encore. On leur colle le nez dans le fumier de la racaille politicienne, de ces Al Capone à la Jacquie et Michel, éhontés, volubiles, sans foi ni loi. On connaît du reste les origines d’un Balkany et de son épouse comédienne aux allures de travelo. C’est un milieu qui possède la culture de l’argent facile. Malgré l’antisémitisme formidable, malgré Auschwitz, ces gens ont toujours eu beaucoup d’argent. Ho ! Vous avez dit Auschwitz ? Le père de l’accusé a fait Auschwitz ? Oui, et ce fut la séquence émotion de l’épisode 1 du procès d’un homme qui ne devrait pas être jugé comme les autres, assurément (« “Voici sa carte de déporté. Je vous la remets” , pose Patrick Balkany, solennel. Plus tard, il évoquera le souvenir nocturne des hurlements de son père qui cauchemardera longtemps de ses années de mines de sel, gardé par des chiens. Ce sera l’instant d’émotion authentique du procès. », confie L’Obs la larme à l’œil). Parlons un peu encore du cas Balkany. Non pour en faire un événement, non pour le traiter comme un super fait divers mais parce que, du fait de la personnalité décomplexée de l’ancien caïd de Levallois-Perret, il témoigne de la crapulerie inhérente à la politicaillerie de notre époque. Examinons d’abord la défense de Balkany toute axée autour du père rescapé de l’Indicible. En effet, après la carte émotion, pardon l’instant émotion, Patrick mise sur l’argent “caché” du juif prudent,

     

     

    François-Xavier ROCHETTE.