Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

pieds noirs

  • Le vrai visage de Manuel Valls .

     

    Ecoutez Valls, avec son faciès de garde chiourme à qui on aurait volé sa soupe, le doigt pointé, vociférant sa dernière intimation cinglante : « La nostalgie, et notamment la nostalgie de l’Algérie française, n’apportera rien de bon. Aujourd’hui, on a besoin de regarder l’avenir avec de l’optimisme et le Front National n’aime pas la France »… Récupérant sans vergogne la manifestation de Béziers dans son impudente campagne électorale de Premier ministre socialiste, il traitera même le FN de « parti non républicain, rance, triste… ».

    Mais qui a parlé de “nostalgie” ? Sinon les cafards associatifs qui se serraient sous les bannières du PCF. Il n’est pas sans intérêt que plus de 50 ans après l’exode d’un million de réfugiés le Premier ministre cible “notamment” la Nostalgérie dans sa diatribe de cour d’école.

    Il sera d’ailleurs rejoint par le ministre Le Foll, dans sa vicieuse discrimination d’une importante minorité de la nation : « Avec Denoix de Saint-Marc, Ménard  montrait leur visage : réécrire l’Histoire, mépriser la mémoire et s’en prendre à la République. » En une phrase, dégoulinante de sectarisme, le porte-parole du gouvernement a dévoilé le vrai visage de ces gens-là. Un demi-siècle après le drame de l’exode ils n’ont donc toujours rien compris. Du fond de leur blessure plus vivace que jamais, les « Nostalgiques de l’Algérie Française » ne demandaient pourtant pas grand-chose. Une petite plaque de 30 cm sur 20, avec un nom qui parle encore à leur souvenir et les rattache petitement à leur passé. Rien que cela. Et c’était encore trop pour les paranoïaques de la Mémoire enrégimentée. Les psychorigides détenteurs des valeurs dites républicaines. Ils étaient là, grelottant de haine, avec leurs beuglements de hyènes. Leurs poings brandis. Leurs faucilles et leurs marteaux de pacotille. Et arc-boutés derrière eux, les Valls, les Le Foll appelaient à la guerre sainte anti-fasciste...

    Depuis plus d’un demi-siècle, ils sont des centaines de milliers en France à continuer leur guerre d’Algérie contre les Pieds-Noirs. A se mobiliser dans les rues et dans leurs media de masse dès que dix de ces derniers érigent une stèle, parviennent à obtenir trois salles pour en faire un musée, demandent — quelle audace — que les manuels scolaires de leurs enfants cessent d’insulter leur histoire, remettent un peu d’intégrité dans ce discours de haine. La France est couverte de mausolées, de monuments, de murs des lamentations. Il n’est pas de jour qu’une excellence accompagnée de bataillons de caméras et de micros ne vienne se recueillir sur les héros d’hier ou d’il y a cent ans, ne fête quelque débarquement, n’exalte les déportés de ceci et les résistants de cela. Pas de jour ne passe sans que les autorités ne se pressent autour de quelque rabbin, au nom de la Mémoire! Que l’on ne s’incline devant un Juste entré dans notre Histoire. Tous ici ont droit à cette part de recueillement qu’ils exigent d’une République dont ils ont la bouche si pleine. Valls lui-même, le 20 février 2015, se recueillit devant le monument élevé à la mémoire des 220 000 Républicains espagnols — combien d’éventreurs de nonnes parmi ces braves rojos — qui passèrent par le Camp des Sables à Argelès. Puis il se lança dans une violente philippique contre la France : « Je suis fils d’Espagnols, commença-t-il, d’une famille républicaine catalane […] mais je suis devant vous comme Premier ministre de la France ».

     

    L’ALGERIE NOSTALGIQUE DE SA GUERRE DE LIBERATION

     

    On ne saurait trop conseiller à nos lecteurs de se procurer le dernier ouvrage d’Emmanuel Ratier — Le vrai visage de Manuel Valls (Editions Facta) — Ils y découvriront toutes les impostures du personnage. En particulier que, né d’une mère suisse richissime, il est issu par son père d’une lignée de notables catalans qui combattirent vigoureusement les Rouges. Ce n’est qu’en 1951 que cette famille abandonna l’Espagne et l’anti-franquisme ne joua aucun rôle dans cette décision purement opportuniste. Ecoutons-le encore épancher sa nostalgie et le venin “rance” qu’il déverse sur la France à cette occasion : « Ces hommes et ces femmes ont traversé la frontière car ils avaient refusé la dictature, défendu la République, ils fuyaient pour beaucoup les troupes franquistes après la chute de Barcelone […] mais tout ce qu’ils avaient trouvé en arrivant, ce sont les camps du mépris ». Ayant dû concéder que cet accueil leur avait été réservé par un gouvernement de Gauche, il insiste : « Ils ont souffert de la faim, de la soif, du froid, ils ont dormi dehors, à même le sol. Ces hommes qui s’étaient battus pour la liberté ont été enfermés entre des barbelés ». Et de conclure : « Notre première responsabilité, c’est de reconnaître que la France n’a pas été à la hauteur des espérances de ces hommes et femmes ». Tout Catalan qu’il soit, Valls montre infiniment plus de compassion pour les réfugiés espagnols qu’il n’en a pour les victimes d’une épuration ethnique qui n’a laissé aucune trace dans l’Histoire officielle des Droits Humains.

    Il faut, de la même façon, parcourir la presse algérienne. Et surtout les sites Internet, souvent remarquablement faits. Ils ne sont certainement pas dépourvus, bien plus souvent qu’en France d’ailleurs, d’analyses et de commentaires objectifs sur les réalisations de l’Algérie Française. En revanche ce qui frappe c’est l’omniprésence de la « Guerre d’Indépendance », de l’héroïsme, du résistancialisme et surtout du courage, de la noblesse, de la bravoure, du stoïcisme des moudjahid du FLN. Si les quelques rares monuments élevés en France à la mémoire des martyrs de l’OAS ont été soit démontés, soit déplacés, en tout cas ont fait l’objet de manifestations de haine hystérique, l’Algérie, elle, s’est littéralement couverte d’ouvrages à la gloire des chouhada, martyrs de la révolution. La plus orgueilleuse réalisation architecturale de l’Algérie indépendante est sans contexte le Mémorial du Martyr qui se dresse à Alger au-dessus du Clos Salembier, surplombant le Hamma. Un des sites les plus spectaculaires de la Ville Blanche. Culminant à 93 mètres, il représente, pour reprendre le titre d’un article de l’historien Emmanuel Alcaraz, grand admirateur de l’Algérie libérée de ses chaînes,  « la mise en scène de la mémoire officielle de la guerre d’indépendance algérienne ».

    Qu’ils ne rêvent pas, les Pieds-Noirs, ils ne sont pas prêts de se voir offrir un aussi imposant monument pour calmer leur nostalgie et rendre hommage à leurs héros...