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massacre des coptes

  • Pauvre société matérialiste qui ne s' apitoie que sur des statues brisées !

    C’est entendu, il faut s’indigner et protester contre la destruction de statues et monuments bimillénaires à Mossoul par les islamistes, même si l’indignation des « mécréants » ne les émeut évidemment pas. Lorsqu’on voit avec quelle rage ils abattent ces œuvres d’art, c’est plus que celles-là qu’ils veulent éradiquer, c’est la civilisation qui les a conçues et portées. Tout ce qui est antérieur à l’islam n’a aucune valeur et ce qui a été produit dans le domaine religieux et artistique est blasphématoire.

    Mais quand on a dit cela et que l’on a exprimé sa colère, il faut tout de suite ajouter que la frénésie iconoclaste de l’Etat islamique est le moindre de ses forfaits. Ces œuvres sont faites de pierres travaillées par le talent d’artistes mais elles restent des minéraux qui n’ont « d’âmes » que par le génie humain qui les y a infusées. Le vrai chef-d’œuvre, c’est l’homme, sommet de la création. Or la route des djihadistes est semée de cadavres, de décapitations, de viols, de tortures, de personnes brûlées vives et autres abominations.

    L’Evangile nous rapporte que Jésus, voyant l’admiration de ses disciples pour le magnifique temple de Jérusalem, prenant la parole, leur dit : « Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? Amen, je vous le dis : il ne restera pas ici pierre sur pierre, tout sera détruit. » Il enseignera une autre fois : « Il y a ici plus grand que le temple », c’était lui, le temple de Dieu mais aussi les chrétiens, devenus, dit saint Paul, « temple du Saint-Esprit » par le baptême.

    Les 21 coptes

    Tels étaient donc ces 21 coptes, temples de l’Esprit, égorgés par les islamistes en haine de la foi chrétienne. Mais le sort de ces martyrs a moins ému la communauté internationale et ses esthètes que celui des statues.

    Certes, il y a eu des protestations, mais sans la mobilisation mondiale à laquelle l’Unesco et nombre de gouvernements appellent pour Mossoul. Ainsi François Hollande a-t-il seulement « condamné avec la plus grande fermeté l’assassinat sauvage de 21 ressortissants égyptiens » – sans dire qu’ils sont chrétiens – tandis que pour les chefs-d’œuvre babyloniens, il a dénoncé « la violence et l’horreur » de l’Etat islamique, parlant cette fois de « barbarie »...

    Pour stigmatiser les destructions de Mossoul, l’éditorial du Figaro, samedi, parlait de « crime contre l’humanité ». Une incrimination née en 1945 pour condamner les auteurs du génocide juif. On nous répète qu’il ne faut pas banaliser la « shoah », c’est pourtant ce que font ceux qui appliquent à la destruction des choses ce qui ne doit concerner que les êtres. La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova qui, elle, ne parle que de « crime de guerre » – un degré en-dessous – a saisi le procureur du tribunal international de La Haye afin que des poursuites soient engagées. « C’est très important parce que ça va mobiliser une grande partie de la communauté internationale », a-t-elle commenté.

    Rien de tel pour les martyrs coptes et les autres, chrétiens oubliés, brûlés, décapités, déportés, massacrés, contraints à l’exil, sommés de choisir entre la conversion et l’égorgement. Les statues et les monuments, eux, ne souffrent rien de tout cela!