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limitation vitesse à 80 kmh

  • La limitation de vitesse à 80 km/h va provoquer plus de morts .

     

    C’est une véritable bombe que révèle l’hebdomadaire Le Point sur son site internet dans un article de Jacques Chevalier mis en ligne le 13 février 2018.

    Bien que Bernard Cazeneuve promettait une démarche « transparente, honnête et rigoureuse » sur l’expérience du 80 km/h sur trois tronçons de routes secondaires, il n’en fut rien… Achevée en juillet 2017, cette expérience a livrée des conclusions qui furent cachées au public. Pas l’ombre d’un bilan officiel… Tout juste ce communiqué laconique : « entre juillet 2015 et juillet 2017, on a recensé 20 accidents faisant 3 morts et 42 blessés ».

    Face à cette carence, l’Association 40 Millions d’automobilistes a analysé les fichiers du bulletin d’analyse des accidents corporels de la circulation (BAAC) du ministère de l’Intérieur. Sur les trois tronçons concernés, elle a pu tirer un bilan des fiches de 2012 à 2016, soit 18 mois d’expérience et les 42 mois qui ont précédé, en guise de référence. Et les constatations qu’elle a révélées au Point en avant-première ne manquent pas d’être alarmantes puisque, sur la seule année pleine de l’expérimentation à 80 km/h, tous les indicateurs de 2016 repartent à la hausse.

    « 30 blessés sont alors à déplorer, soit autant qu’en 2013, plus qu’en 2012 (26) et non loin de 2014 (31), qui est la pire année en nombre de victimes (34) et de gravité des accidents. De plus, en comparaison avec des données de mortalité routière relevées à l’échelle nationale, les statistiques issues des routes secondaires en test révèlent l’inefficacité de la mesure : alors que 1 911 accidents mortels ont été recensés sur les 386 224 kilomètres que compte le réseau secondaire français (soit 1 accident mortel en moyenne tous les 202 km) en 2016, les sections de routes nationales soumises à l’expérimentation font état de 1 accident mortel tous les 28,7 km »

    souligne le délégué général de l’association Pierre Chasseray, comme le montre le tableau ci-dessous :

    Ces résultats ne sont pas contestables, car ils résultent des fiches officielles.

    La compilation des données, précise l’association, livre en détail les « lieux », « caractéristiques », « véhicules » et « usagers », ce qui lève tout doute sur les caractéristiques de l’accident, avant ou pendant l’expérimentation. Ces données ont même permis de déterminer avec précision le lieu des accidents, le nombre et la catégorie des usagers impliqués ainsi que la gravité de leurs blessures. En revanche, les responsabilités et les causes des accidents (comportement des usagers, alcoolémie, stupéfiants, distracteurs, vitesse excessive ou inadaptée…) sont indisponibles, les autorités considérant que leur publication pourrait porter atteinte à la protection de la vie privée des personnes concernées et leur porter préjudice.

    Ce que dénoncent à juste titre les riverains et usagers des tronçons concernés, c’est une circulation en file indienne plus fréquente du fait des véhicules légers bloqués derrière les poids lourds. Prises de risque pour doubler quand même y compris sur les lignes blanches, énervement ou somnolence sont les effets dérivés de cette situation qui peuvent expliquer la progression de l’accidentalité en 2016. A 80 km/h au lieu de 90, les bouchons s’étendront et les risques aussi.

    La grogne du petit peuple, ces mesquins, ces vilains, ces sans-culottes, ces sans-dents, ces lépreux (les époques changent, le mépris reste…) monte : selon le député LR de Sarrebourg (Moselle) Fabien Di Filippo, qui a interpellé le gouvernement à l’Assemblée, témoignent de ce ras-le-bol :

    « Les Français éprouvent un fort sentiment d’injustice en se disant qu’ils n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture et qu’ils se retrouvent pénalisés par l’allongement des temps de trajet. Ils se disent aussi que, derrière cette mesure, il y a la volonté du gouvernement de les ratiboiser financièrement. Donc ça crée de la crispation. ».

    Trois autres parlementaires, des sénateurs, ont créé une commission d’étude et déjà demandé le report de la mesure au gouvernement en attendant les résultats de l’expérimentation. Il s’agit de

    Michel Raison (LR, sénateur de Haute-Saône), Jean-Luc Fichet (PS, sénateur du Finistère) et Michèle Vullien (UDI, sénatrice du Rhône), Le sénateur LR de la Vienne Alain Fouché précise :

    « Si nous n’obtenons pas les informations que nous demandons sur cette expérimentation, je suis décidé à porter l’affaire devant l’instance administrative qualifiée pour la faire rapporter. Il nous faut des éléments pour juger du bien-fondé d’une telle mesure qui est ressentie par les Français comme un vaste racket. Le gouvernement anticipe la réduction de recettes sur les carburants avec la montée en puissance des véhicules hybrides et électriques et cherche des mesures de compensation. Le 80 km/h sur route, qui va bloquer les voitures derrière les camions, est de celles-là. »

     

  • A bout d' arguments, le gouvernement prend la route du tout répressif ! ...

     

    80-kmh
     
     
     
     Si les mesures concernant la sécurité quotidienne des français se font toujours attendre, le gouvernement ne compte pas lésiner sur les moyens  pour s’engager sur la voie du tout répressif concernant la prétendue sécurité routière et les automobilistes ! ...

    Mardi 9 janvier, le Premier ministre Edouard Philippe a ainsi annoncé toute une série de mesures, lucratives pour l’Etat, mais qui risquent d’entrainer retraits de permis à profusion, amendes, notamment pour les populations les plus précarisées et les plus isolées qui n’habitent pas dans les grandes métropoles et pour qui la voiture est un outil fondamental.

    Les 18 mesures du plan de Sécurité Routière

    1. Favoriser un engagement fort et global des citoyens en faveur de la sécurité routière
    2. Signature d’une charte numérique après la réussite à l’examen du permis de conduire. Prévu pour fin 2018
    3. Signature d’une charte numérique après la réussite à l’examen du permis de conduire. Prévu pour fin 2018
    4. Lancement d’une réflexion sur la valorisation des comportements exemplaires. Prévu pour 2019
    5. Améliorer la prise en charge des victimes d’accidents de la route. Prévu pour début 2019
    6. Réduire la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparateur central. Mise en place en juillet 2018
    7. Régulation dynamique des vitesses sur certains tronçons. Prévu pour 2020
    8. Publication d’une carte présentant l’implantation des radars automatiques en lien avec l’accidentalité et les recettes générées. Prévu début 2018
    9. Echapper à la suspension de permis pour excès de vitesse de 40 km/h et plus en installant un contrôleur électronique de vitesse. Prévu pour 2021
    10. Protéger les piétons en améliorant la visibilité aux abords des passages piétons, en donnant la possibilité de signaler ces derniers par une ligne d’effet pour indiquer l’endroit où les véhicules doivent s’arrêter, en optimisant les dispositifs sonores et tactiles des feux rouges pour les mal et non-voyant, en encourageant le développement des pedibus et velobus pour les piétons et cyclistes, en permettant la constatation sans interception des infractions aux règles de priorité, en renforçant les sanctions contre les conducteurs.
    11. Accompagner le développement de la pratique du vélo en généralisant le « savoir rouler » que les enfants devront maîtriser à leur entrée en 6e, en augmentant la pratique de la « remise en selle » pour les adultes, en améliorant les connaissances sur les bénéfices des équipements de protection.
    12. Lutter contre l’alcool au volant en supprimant l’obligation de détenir un éthylotest, en généralisant la mise à disposition d’éthylotests dans les débits de boissons alcoolisées, en généralisant la vente d’éthylotests à proximité des rayons boissons alcoolisées, en rendant obligatoire la pose d’un éthylotest anti-démarrage (EAD) avec suivi médico-psychologique en cas de récidive et en donnant la possibilité de conduire pendant une suspension en installant un EAD dans son véhicule.
    13. Permettre aux forces de l’ordre de suspendre temporairement les systèmes de localisation de leur contrôle d’alcoolémie et de stupéfiants. Prévu pour 2018
    14. Permettre la suspension de permis pour un conducteur téléphone en main qui commettrait une infraction supplémentaire. Prévu pour 2019
    15. Mise en fourrière immédiate du véhicule de l’auteur d’une infraction grave (conduite sans permis, usage de stupéfiants, taux d’alcoolémie délictuel). Prévu pour 2019
    16. Protéger et responsabiliser les usagers de deux-roues motorisés en autorisant l’allumage des feux de brouillard de jour, en encourageant le port de bottes et d’un airbag CE, en modernisant les modalités d’examen pour les catégories A1 et A2, en expérimentant un rendez-vous pédagogique pour les parents d’un enfant mineur qui se présente au permis AM. Prévu pour 2018
    17. Protéger les acheteurs d’un véhicule d’occasion en mettant à disposition de tout acheteur l’historique des réparations importantes survenues sur le véhicule. Prévu pour 2018
    18. Améliorer la prise en compte des récidivistes en augmentant la durée des stages de sensibilisation de 2 à 3 jours pour les conducteurs ayant déjà suivi 2 stages dans une période de 5 ans. Prévu pour 2019.
    19. Anticiper les nouvelles technologies en lançant une étude de conception sur les moyens technologiques futurs des forces de l’ordre, en créant un fonds spécial innovation et en améliorant la pertinence de la localisation des opérations de contrôle à l’aide d’une cartographie des données d’accidentalité. Prévu pour 2019

     

    Pour l’association 40 millions d’automobilistes, dont la pétition contre l’abaissement de la vitesse rencontre un franc succès (plusieurs millions de signatures),  « Cette décision est absurde  car elle ne repose sur aucun fondement ; le seul pseudo-argument avancé par les défenseurs de cette mesure est un théorème mathématique élaborée par un chercheur suédois dans les années 1980, l’inconvénient principal de cette étude étant qu’elle ne prend en compte ni les réalités actuelles de l’état des routes, ni les performances des véhicules modernes en matière de sécurité, ni le comportement qu’induit une limitation de vitesse à 80 km/h non comprise par les usagers.»

    Ironie de l’histoire, le Premier ministre Edouard Philippe, qui a annoncé ces mesures,  avait été contrôlé en 2015 à plus de 150km/h sur une route limitée à 110km/h. Faites ce que je dis, pas ce que je fais …