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le crif et internet

  • “Haine antisémite” : le CRIF veut instaurer l’état d’urgence sur Internet !

     Le 7 mars avait lieu le 31e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France. Comme chaque année, la quasi-totalité de la classe politique, le gouvernement presque au grand complet, les ténors de l’opposition, quasiment tous les candidats à la primaire des Républicains, les ambassadeurs, les dignitaires des différentes religions étaient présents à ce grand rendez-vous de leur République. Réunissant quelque 800 convives triés sur le volet à l’hôtel Pullman-Montparnasse, le président du CRIF Roger Cukierman, 79 ans, qui doit quitter ses fonctions en mai, n’a pas hésité, comme c’est le cas depuis la création de ce gala, à faire dans la pleurniche la plus indécente. Cukierman a osé dire : « Nous (les Français juifs) nous avons le sentiment angoissant d’être devenus des citoyens de deuxième zone. » Et pourtant le président du CRIF énumère tout ce que la République fait pour lui être agréable : « La France a l’une des législations les plus protectrices contre l’antisémitisme, contre le négationnisme et contre le boycott (des produits israéliens). Des policiers, des gendarmes, des soldats protègent nos synagogues et nos écoles. »

    Mais cela ne suffit pas au Sanhédrin qui veut davantage. Il faut, dit-il, encore plus de répression sur internet : « Monsieur le Premier ministre, des règles nouvelles doivent être imposées à Facebook, Twitter et Google pour freiner cette évolution. L’état d’urgence doit aussi s’appliquer sur internet ! (sic !) Ainsi, Pharos, l’institution gouvernementale de lutte contre la cybercriminalité, devrait disposer de plusieurs centaines d’employés au lieu des quelques dizaines seulement aujourd’hui. » Il faut frapper fort car les juifs ont peur. Ils se terrent, c’est ce qu’affirme le numéro un du CRIF. On n’avait pourtant pas l’impression que ses coreligionnaires étaient absents de la télévision, de la radio, de la presse écrite, du monde de l’édition, du cinéma, de la finance mais manifestement on se trompait. Cukierman l’affirme : « Les juifs sont les premières victimes de la barbarie » (comme l’enseignant à Marseille ? comme le rabbin Farhi ? ...) «Aujourd’hui, nous, Français juifs, sommes en danger quand nous portons la kippa dans le métro ou dans certains quartiers.  Aujourd’hui, nous ne pouvons pas envoyer nos enfants dans de nombreuses  écoles de la République. Nos enfants y sont insultés ou battus.» Le président du CRIF se garde bien de donner le moindre exemple, la moindre preuve de ce qu’il avance, on doit le croire sur parole.

    « Nous vivons une vie retranchée. (sic) Nous avons le sentiment angoissant d’être devenus des citoyens de deuxième zone. Cet ostracisme isole et traumatise » gémit Cukierman qui assimile antisémitisme et antisionisme et se livre comme d’ordinaire à une apologie de l’entité sioniste.

    Sans surprise dans sa réponse Manuel Valls (Hollande ayant été retenu au dernier moment à Bruxelles pour le sommet de l’Union européenne sur la crise des migrants) s’est à nouveau montré un petit toutou du CRIF comme tous ses prédécesseurs depuis Laurent Fabius en 1985.

    En 1997 Alain Juppé, alors Premier ministre et qui pourrait hélas accéder à l’Elysée l’année prochaine, avait annoncé la mise en place d’une commission d’indemnisation pour les juifs spoliés pendant la guerre (comme si depuis 1945 ils n’avaient pas déjà été dédommagés à moult reprises !). En 2008 Sarkozy, alors chef de l’Etat, avait avancé la proposition de « confier la mémoire » de « chaque enfant juif victime de la Shoah » aux élèves de CM2... Jusqu’où vont-ils dans l’ignominie pour complaire au Grand Sanhédrin et assurer ainsi leur carrière ? Manuel Valls, « lié de manière éternelle par son épouse à Israël et à la communauté juive », a critiqué avec virulence « la haine d’Israël » comme si l’on était contraint d’éprouver de l’amour pour une entité qui persécute et massacre les Palestiniens, met à feu et à sang le Proche-Orient, menace la paix mondiale et dont les fondements reposent sur des mensonges. « Nous savons qu’il y a un antisémitisme ancien et un antisémitisme nouveau, a affirmé le Premier ministre. Un antisémitisme d’extrême droite mais aussi un antisémitisme d’extrême gauche. Il y a l’antisémitisme des beaux quartiers, il y a aussi l’antisémitisme dans les quartiers populaires d’une jeunesse radicalisée. Et puis […], il y a l’antisionisme, c’est-à-dire tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël. »

     

    On retiendra également que, dans son allocution, Roger Cukierman s’en est pris au Front national qui, malgré ses reptations, n’avait pas été invité à ce dîner, non plus d’ailleurs que l’extrême gauche et le Front de gauche : « Un autre symptôme de cette maladie française est la progression impressionnante, insupportable du Front National dont les propositions démagogiques sont dangereuses pour la France. Le Front National joue sur les peurs et les angoisses de notre temps pour grossir ses rangs, tout comme ses ancêtres avaient joué, dans les années 1930 et 1940, sur les peurs et les angoisses de la défaite. Derrière un nettoyage de façade, c’est dans ce parti que l’on trouve les nostalgiques de Pétain, de Vichy et de leur idéologie. Nous, Français juifs, avons gardé un souvenir douloureux de cette période. Nous devons être exemplaires et sans faille dans le rejet des héritières de Jean-Marie Le Pen. » Florian Philippot a regretté sur I-Télé le manque de pluralisme de ce gala, indiquant par là qu’il aurait aimé lui aussi être invité. En excluant Jean-Marie Le Pen du mouvement qu’il a fondé, le néo-FN pensait avoir fait patte blanche et ainsi s’ouvrir des portes jusque-là solidement verrouillées. Las, il n’en est rien. Marine Le Pen et ses proches n’en feront jamais assez et porteront toujours sur eux leur tunique de Nessus.

    Loin cependant de tirer les conséquences de l’échec de cette stratégie, les actuels dirigeants du FN s’obstinent à démanteler pan après pan les symboles et fondamentaux du Front National canal historique.

    Après avoir altéré des pans entiers du programme, en tenant un discours socialiste, laïciste, chevènementiste et gaulliste de gauche comme celui de Philippot sur le droit du travail et sur les PME et les TPE déjà écrasées de charges et de réglementations qui les dissuadent d’embaucher, après avoir purgé les derniers cadres historiques et le père fondateur, le néo-FN supprime désormais de manière définitive le défilé du 1er mai en l’honneur de Jeanne d’Arc et du Travail. Symbole s’il en est, c’est Florian Philippot, numéro un bis du FN et mentor de Marine Le Pen, qui a enterré le 4 mars sur France 2 le « 1er mai », rendez-vous cardinal de l’histoire du Front national. Le mouvement fondé par Jean-Marie Le Pen arpentait le pavé parisien le 1er mai depuis 1988, couplant progressivement à l’hommage à Jeanne d’Arc (depuis 1979) une célébration des travailleurs français. Au traditionnel défilé se substituera désormais un grands banquet républicain. Officiellement le Front national met en avant des “menaces” sur la sécurité de l’événement, alors que figure dans le dernier « Dar Al Islam », magazine de Daech en France, une photo prise lors d’une manifestation du 1er mai du FN (en 2013) avec la légende : « rassemblement d’idolâtres du FN. Des cibles de premier choix ». Mais il s’agit évidemment d’un prétexte. Avant même ces menaces, le site L’Opinion indiquait que le FN avait l’intention de supprimer ce défilé, la figure de Jeanne d’Arc étant jugée ringarde, désuète et trop liée à la personne de Jean-Marie Le Pen. Il est vrai que les mignons de Philippot ou le cofondateur de Gay-Lib Sébastien Chenu n’ont d’évidence aucune vénération pour la sainte de la patrie.

     

    Pour autant, cette « rupture considérable » (dixit JMLP) qu’opère la suppression définitive de ce cortège traditionnel est loin de faire l’unanimité au sein du mouvement. Sous couvert d’anonymat, des cadres expriment leur malaise à l’AFP.