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il faut cesser de voter

  • Pour tarir le courant de conversion des esprits à la Révolution il faut cesser de voter .

     

    Depuis deux cents ans les combattants de la cité de Dieu s’épuisent dans les combats démocratiques et leur nombre ne cesse de diminuer. Nous en avons analysé la raison :

    • la règle du jeu démocratique est truquée, elle est la machine à perdre les chrétiens.
    • La pratique du vote, sans les compétences requises, constitue un acte d’orgueil qui aboutit à une usurpation de la place de Dieu et à l’acceptation des idéologies.

    Voter, c’est reconnaître la règle du jeu, la loi du nombre. C’est reconnaître la validité de la condamnation du Christ par la foule. Le Juste, le Doux, l’Innocent est mort par plébiscite, par la pression démocratique, parce que Dieu n’était pas à la hauteur des misérables ambitions des prêtres et des pharisiens. Ce qui est ignoble, ce n’est pas seulement le résultat du choix populaire — la condamnation de Dieu — mais c’est surtout le fait que ce choix ait été accordé au peuple. C’est d’ailleurs en cela que réside le crime du très libéral Pilate.

    Mais de nos jours, ne sommes-nous pas confrontés à la même situation ?
    Par exemple, quand un pays organise un référendum sur l’avortement, voici ce que l’on entend parmi les catholiques conscients du caractère monstrueux de cette consultation électorale : « Je sais que voter dans cette situation est intrinsèquement mauvais mais si je peux grâce à ça sauver des vies... » Résultat : de toute façon le « oui » sera voté, sinon la Révolution répétera l’opération jusqu’à ce que le « oui » passe, et ce sera définitif, car on n’arrête pas le « sens de l’histoire ». Et nos bons catholiques de se lamenter et de lever les bras...
    Cette attitude réactionnaire est irresponsable : ce n’est pas contre l’avortement qu’il faut se battre, c’est contre les institutions politiques qui permettent que de tels choix soient possibles.

    La reconstruction de la cité de Dieu passe d’abord par la préservation de ses combattants puis par l’affaiblissement de la cité de l’homme-dieu, donc par le refus des règles du jeu démocratique.

    Tel est bien le sens de cette déclaration du pape Pie IX (1792-1878) à des pèlerins français en 1874 :

    Je bénis tous ceux qui coopèrent à la résurrection de la France ; Je les bénis dans le but (laissez-moi vous le dire), de les voir s’occuper d’une œuvre bien difficile, mais bien nécessaire, celle qui consiste à faire disparaître, ou à diminuer, une plaie horrible qui afflige la société contemporaine, et qu’on appelle le suffrage universel.

    Remettre la décision des questions les plus graves aux foules nécessairement inintelligentes et passionnées, n’est-ce pas se livrer au hasard, et courir volontairement à l’abîme ?

    Oui, le suffrage universel mériterait plutôt le nom de folie universelle, et quand les sociétés secrètes s’en emparent, comme il arrive trop souvent, celui de mensonge universel.

    Le devoir civique du citoyen chrétien n’est donc pas de voter mais de travailler de toutes ses forces à promouvoir une institution politique qui respecte l’ordre naturel.

    Cette attitude est d’ailleurs aussi celle préconisée par
    le roi Henri V — Comte de Chambord (1820-1883) :

    Il est des positions où il faut se résigner à subir quelques inconvénients pour en éviter de plus grands encore, et savoir sacrifier ce qui peut paraître l’utilité du moment à l’utilité permanente et véritable[…]

    Ayons foi en nos doctrines, en nos traditions. Le sentiment moral est notre condition d’existence et notre force, ne l’abdiquons pas. C’est ce qui fait notre valeur aux yeux du pays, et c’est ce qui ramènera le pays vers nous, lorsqu’il sera rendu à la liberté et à lui-même.

    Telle que je la comprends l’abstention n’est pas un défaut d’affirmation ; elle est au contraire une affirmation et une protestation éclatante. C’est s’affirmer, c’est protester que de dire au pouvoir :

    • les royalistes ne veulent pas se prêter à vos mensonges ;
    • ils ne veulent pas avoir l’air de prendre au sérieux vos prétendues institutions ;
    • ils ne veulent pas, en acceptant une lutte trop inégale, ajouter l’apparence d’une opposition vaincue à votre facile triomphe.

    Croyez-le bien : lorsque le moment sera venu, l’abstention d’aujourd’hui deviendra pour les royalistes un titre et une recommandation de plus devant leurs concitoyens.

    Croyez qu’il en coûte de détourner pour un temps les royalistes des fonctions électives et de la vie publique.

    Mais, j’en suis convaincu, la protestation incessante par l’abstention publique, telle est la vraie mission des royalistes, sous un régime monstrueux qui semble contrarier à plaisir les instincts et les besoins de la France, qui remplace le sentiment moral par le cynisme, la liberté par l’intimidation électorale, les réalités fécondes du gouvernement représentatif par les misérables simulacres d’un constitutionnalisme mensonger .

    Cessons de voter et le courant de conversion des esprits à la Révolution se tarira, la Révolution tombera en panne et sera vaincue.