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dette publique

  • Avec Macron et sa politique, les dépenses et la dette publique ne cessent d’augmenter .

    Depuis 2009, le déficit public connaît une amélioration continue. Alors qu’il était de plus de 7 points de PIB en 2009, il s’établit à 2,6 points en 2017 (59 milliards d’euros), soit une baisse de 24% par rapport à 2016 (baisse de 0,8 points). Cela reste cependant très élevé. La France se place en 4ème position de l’Union européenne en termes de niveau de déficit. Seuls l’Espagne, le Portugal et la Roumanie comptent un déficit public supérieur.

    La baisse du déficit et une croissance économique plus soutenue ne suffisent pas à faire baisser notre dette publique.

    Elle représente 96,8 points de PIB en 2017, soit une augmentation de 0,2 par rapport à l’année précédente, et promet d’augmenter encore à cause de la reprise de la dette de la SNCF, qui fera approcher la dette publique de près de 100 points de PIB.

    Les déficits structurel et effectif restent plus élevés en France que chez la plupart de nos partenaires européens. L’Allemagne et les Pays-Bas présentent même des excédents. Le déficit structurel français atteint 2,1 points de PIB et reste nettement plus élevé que son objectif de moyen terme (inférieur ou égal à 0,4 point, soit un écart de 1,7 point).

     

    Les dépenses et la dette publique ne cessent d' augmenter

    La France est le seul pays de la zone euro dans lequel la dette publique croît encore en 2017 et de façon aussi conséquente. C’est 8,2 points de plus que la moyenne de l’Union européenne. Son ratio de dette sur PIB a augmenté de 32,3 points entre 2007 et 2017. L’Allemagne, quant à elle, est revenue à son niveau de 2007 (c’est-à-dire un ratio de dette sur PIB de 0,4).

    On retrouve le même niveau de déficit qu’avant la crise en pourcentage du PIB, mais la situation est loin d’être aussi bonne.

    Rapporté au PIB, la France est le 7ème pays le plus dépensier de la zone euro en 2017. Les dépenses publiques de fonctionnement ont augmenté de 1,4 point de PIB contre une baisse de 0,5 point en moyenne dans l’Union Européenn

    Les prévisions de la Cour des Comptes ne sont guère rassurantes

    Pour 2018, la prévision d’une croissance de 2% de PIB est établie. L’INSEE, plus prudente, affiche quant à elle, une prévision de +1,7%.

    La prévision de prélèvements obligatoires pour 2018 s’établit à 1 062 milliards d’euros, soit 24 milliards d’euros au-dessus du niveau enregistré en 2017.

    Un déficit public de 2,3 points de PIB est prévu par le programme de stabilité d’avril. Il serait donc en amélioration de seulement 0,3 point de PIB par rapport au résultat de 2017.

    Le programme de stabilité prévoit une évolution des dépenses publiques hors crédits d’impôt de 0,6 % en volume, après 1,1 % en 2017, soit 0,5 points de pourcentage de moins.

    Le risque budgétaire se trouve surtout dans les collectivités locales. La prévision du programme de stabilité prévoit un net ralentissement de leurs dépenses de fonctionnement (+0,4 % en valeur, après +1,6 % en 2017, soit 1,2 points de pourcentage en moins), dû à un nouveau mécanisme de contractualisation entre l’État et les 322 plus grandes collectivités territoriales. En 2018, la réduction du déficit attendue repose sur l’espoir d’une bonne conjoncture.

     

    Le programme de stabilité prévoit un retour à un excédent des finances publiques en 2022 et un solde structurel proche de l’objectif d’équilibre de moyen terme.

    Cependant, cette trajectoire est particulièrement fragile à différents titres, car elle repose sur :

    >  l’hypothèse d’une croissance optimiste supérieure à la croissance potentielle entre 2017 et 2022, ce qui ne s’est jamais produit sur une telle période. D’autant plus qu’un ralentissement de la croissance est fortement possible.

    >  une trajectoire des prélèvements obligatoires ne prend pas en compte la suppression de la taxe d’habitation.

    >  une baisse nette des dépenses avec un taux de croissance de seulement 0,2% en volume alors qu’elle a crû de 1,2% entre 2012 et 2017.

    >  le fait que les administrations publiques locales doivent dégager un excédent de 0,7 points de PIB en 2022. Il faudrait tout d’abord qu’elles réussissent à atteindre cet objectif, mais il se peut qu’elles décident d’investir ou de baisser leur fiscalité plutôt que de laisser s’accroître leur excédent.

    Par ailleurs, une remontée, peut-être même importante, des taux d’intérêt n’est pas à exclure. Ce qui serait très couteux pour les budgets publics.


    Autant dire que les finances publiques de la France risquent de ne guère s’améliorer sans la mise en place d’une réforme drastique de l’Etat et la remise en cause de la politique migratoire qui nous coûte des milliards d' euros par an ...

     

  • Dette publique française : une bombe à retardement !

     

    L’INSEE a publié le 30 septembre les chiffres de la dette publique française à la fin du second trimestre 2016 : 2 170,6 milliards d’euros, en hausse de 31,7 milliards en un trimestre, à 98,4% du PIB. Nous empruntons à des taux très bas, en raison de la politique de la BCE, mais un jour les taux progresseront et ce jour-là, la bombe de la dette explosera. Et les dégâts seront d’autant plus forts que les réformes n’auront pas été faites.

     

    Tous les discours sur la « maitrise des finances publiques » ou la « disparition du trou de la Sécu » ne résistent pas un instant face à la réalité que les chiffres de l’INSEE ne peuvent dissimuler : la dette publique française, au sens de Maastricht, continue sa course folle. Les graphiques ci-dessous en disent plus qu’un long discours. En pourcentage du PIB, on est passé en 20 ans de 55% à 98,4% du PIB. Depuis près de 15 ans, nous sommes au-dessus des 60% prévus par les traités européens. La course folle ne s’est en rien ralentie depuis l’élection de François Hollande (300 milliards de plus).

    Dette au sens de Maastricht des administrations publiques

    Dette au sens de Maastricht des administrations publiques

    Source : INSEE

    La dette progresse de 700 à 2 170 milliards

    Exprimée en milliards d’euros, la progression est encore plus spectaculaire : la dette a été multipliée par trois en 20 ans ! Au sens de Maastricht, elle est passée de 700 milliards à 2 170,6. L’astuce de l’INSEE, qui consiste à évaluer une dette nette, en en retirant les titres détenus par l’Etat actionnaire (203 milliards, moins de 10% de la dette) ne change guère la situation et l’Etat n’a-t-il pas mieux à faire de notre argent que de détenir des participations !

    Dette au sens de Maastricht et dette nette

    Dette au sens de Maastricht et dette nette

    Source : INSEE

     

    La dette publique : 68 689 Euros par ménage

    Les chiffres trimestriels montrent que le ralentissement annoncé n’était que provisoire : la dette est repartie à la hausse depuis le début de l’année. Et ce ne sont pas les dépenses publiques prévues à l’approche des élections qui calmeront le jeu (y compris les fameux TGV d’Alstom !). Ces chiffres globaux, donc abstraits, représentent en réalité une dette publique de 34 345 euros par habitant et de 68 689 euros par ménage ! La comparaison est pertinente, car qui remboursera, sinon les contribuables ? ...

     

    La dette de Maastricht des APU en fin de trimestre et sa répartition par sous-secteur

    La dette de Maastricht des APU en fin de trimestre et sa répartition par sous-secteur

    (en milliards d’euros)

    Source : Comptes nationaux base 2010 - Insee, DGFiP, Banque de France

     

    Le tableau ci-dessus montre aussi que l’Etat, via le déficit budgétaire, est le principal responsable de la dette (80% environ), mais que les dettes des collectivités locales et de la sécurité sociale ne sont pas négligeables non plus. Tout cela ne concerne que la dette au sens de Maastricht, et non l’ensemble des engagements de l’Etat, les fameux engagements hors bilans tels que les retraites à venir des fonctionnaires. Et la hausse a lieu en dépit des astuces du Trésor pour en diminuer le montant, en en transférant la charge vers le futur, comme l’IREF l’a expliqué (6 juillet 2016, La triche du Trésor pour réduire la dette publique).

    D’autres pays ont réduit leur dette, grâce aux réformes

    Pour réduire la dette publique, il faut revenir à l’équilibre budgétaire, afin de ne plus emprunter, et de rembourser peu à peu. Les Allemands l’ont fait : nous avons montré il y a deux semaines que la dette allemande est passée de 81% du PIB en 2009 à 69% aujourd’hui et elle sera à 60% en 2020. Le Danemark l’a fait (46,4% en 2011, 40,2% en 2015) comme la Suède (48,2% en 2005, 43,4% en 2015, alors qu’elle était à 80% il y a 20 ans !) ou les Pays-Bas (68,2% en 2014, 65,1% un an plus tard). En France, sans réduction drastique des dépenses, la course folle se poursuivra.

    Les faibles taux masquent la gravité de la situation

    Cette situation est immorale, puisqu’il faudra un jour rembourser, par des recettes fiscales, ce qui pèsera sur l’avenir. On parle beaucoup du développement durable, mais on oublie l’endettement durable, qui ruinera les générations suivantes. Nous ne le voyons pas, car les taux d’intérêt sont au plus bas, en raison de la politique de laxisme monétaire de la BCE (Quantitative easing et taux de base quasi-nuls) : la France emprunte aujourd’hui, à 10 ans, à un taux de l’ordre de 0,2% ; les taux sont même négatifs pour les échéances inférieures à 5 ans. Même avec 2 170 milliards de dette, la charge en intérêt est contenue, bien que déjà énorme (44,5 milliards dans le budget 2015, autant que l’enseignement scolaire- 48 milliards).

    La hausse des taux fera exploser la bombe de la dette

    Un jour, inéluctablement, les taux augmenteront : crise financière, changement de cap des politiques monétaires des banques centrales, crise de confiance. Quelle importance, car, pour la dette actuelle, les taux sont déjà fixés ? C’est oublier que l’échéance moyenne est de l’ordre de dix ans. En gros, chaque année un dixième de la dette arrive à échéance et, faute de remboursement, il faut emprunter à nouveau.

    En dix ans, c’est toute la dette qu’il faut avoir remplacée. Or 1% de taux d’intérêt en plus, c’est plus de 20 milliards. Le Portugal emprunte déjà à 3,4% : ça ferait pour la France 60 milliards de plus et, il y a 20 ans, nous empruntions à 8%. Qui peut croire que l’économie va éternellement fonctionner avec des taux d’intérêt nuls, voire négatifs ? Evidemment, ils remonteront un jour, et la bombe de la dette française explosera. Mais le gouvernement a des préoccupations plus immédiates : ne fâcher personne d’ici l’élection présidentielle. Pourquoi se préoccuper de l’après 2017 ? ...