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  • CETA, l’accord transatlantique contre l’Europe .

     

    Les antimondialistes convaincus, dont les tenants les plus cohérents se rencontrent dans la mouvance nationale et identitaire la plus déterminée et la mieux formée se sont sans doute réjouis une peu hâtivement de l’abandon supposé de l’accord transatlantique TAFTA par le nouveau président américain, Donald Trump qui aurait, selon les media et réseaux sociaux, décidé du retrait des États-Unis des négociations transatlantiques et par conséquent du controversé TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement) ou TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership). C’est sans doute aller un peu vite en besogne et prendre ses désirs pour des réalités. Certes, le président Donald Trump n’a jamais caché ses réticences voire son hostilité au traité transatlantique mais uniquement en ce qu’il pourrait nuire aux intérêts américains, précisant même qu’il ne pouvait signer un tel traité « en l’état », ce qui sous-entend clairement qu’un jour ou l’autre, une autre version de l’accord pourrait mériter son paraphe. Déterminé à limiter les accords multilatéraux au profit d’accords bilatéraux et à défendre avant tout les intérêts de sa nation et de son peuple, Donald Trump se pose en chef d’État soucieux avant tout de l’intérêt de ses concitoyens. Quoi de plus banal ?

    Mais les interminables gloses malveillantes à l’encontre du président américain et la personnalisation à outrance du pouvoir qu’il incarne complaisamment ne sauraient faire oublier que pendant les affaires médiatiques destinée à distraire l’électeur de base, les affaires mercantiles continuent. Selon de nombreux observateurs, les négociations, provisoirement suspendue de TAFTA n’aboutiront peut-être pas mais un traité transatlantique pouvant en cacher un autre, le 15 février 2017, malgré l’opposition croissante des opinions nationales, le Parlement européen ratifiait le Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA), accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

    Adopté par une large majorité du Parlement européen, à 408 voix pour, 254 contre et 33 abstentions, l’accord entrera en vigueur le 1er avril 2017. Le rouleau compresseur européen poursuit donc sa course folle au service des grands intérêts des banques et des groupes multinationaux, en dépit de l’inquiétude, des avertissements, pétitions — trois millions et demi de signataires contre le traité — et manifestations des peuples.

    Réplique cinglante de Cecilia Malmström, commissaire européenne en charge de la négociation du TAFTA alors qu’elle était mise en cause sur le manque de transparence des négociations : « je ne tiens pas mon mandat des peuples européens ». Au moins, les choses sont dites et la caste bruxelloise assume pleinement son fonctionnement oligarchique au service des oligarchies. Les cénacles mondialistes se méfient d’ailleurs de plus en plus du peuple et prévoient très explicitement de limiter les inconvénients d’un vote populaire sinon populiste contraire à leurs desseins. Il suffit de se souvenir comment, en 2008, le “non” français et néerlandais avait été bafoué par l’imposition de sa copie conforme, le traité de Lisbonne, par un petit agent de liaison de Bruxelles, un certain Nicolas Sarkozy. À gauche, a beau poser en défenseur du peuple et héraut de la lutte contre la mondialisation sauvage un Benoit Hamon candidat, hostile au CETA, alors que le Benoit Hamon ministre n’avait pas même osé voter la motion de censure à la loi Travail. Avec des opposants de cet acabit, gageons que les traités de libre-échange ont encore de beaux jours devant eux.

     

    LE CETA CHEVAL DE TROIE DE L’ÉCONOMIE ÉTATS-UNIENNE

     

    Cousin du TAFTA dont le calamiteux Barack Obama eut aimé faire son grand œuvre, le CETA, loin de ne représenter qu’un lot de consolation, constitue à l’évidence une avancée dans la mondialisation économique, en l’occurrence entre l’empire américain et l’Union européenne. En fait de « petit traité transatlantique » comme se plaisent à le railler certains, il s’agirait en fait d’un redoutable cheval de Troie si l’on considère que les États-Unis et le Canada étant unis depuis janvier 1994 par l’accord de libre-échange ALENA, la connexion avec l’Europe vient de se réaliser par la ratification du CETA. De plus, l’accord ouvre un véritable boulevard aux milliers d’entreprise états-uniennes dont les filiales implantées au Canada pourront bénéficier du libre-échange avec les nations européennes.

    L’application progressive de CETA, à compter du 1er avril 2017 sera provisoire puisque l’adoption définitive du traité nécessite l’adoption du texte par les 28 États-membres, en fait 38 gouvernements nationaux et régionaux, à l’unanimité, soit quelques années de parlote en perspective pour les négociateurs, commissaires européens, ministres concernés et matière à manifester pour les altermondialistes dont nous savons qu’ils ne sont finalement jamais que mondialistes autrement, comme en atteste l’étymologie. En 2002, une évolution sémantique décisive transforma en effet les farouches antimondialistes, accessoirement casseurs à Davos ou lors des forums du G7 et G8, en altermondialistes, appellation plus conforme à leur internationalisme et à leur slogan maintes fois répété « nous voulons une mondialisation différente ». Frères ennemis de la finance internationale, leur internationalisme les contraint nolens volens à une sorte d’alliance objective, jamais exprimée, ni assumée, avec les tenants de la mondialisation économique. Il n’est, à leur grand dam et pour leur plus grande fureur, d’autre alternative sérieuse au mondialisme que le nationalisme bien compris, la défense de l’identité et de l’enracinement. Les turbulents casseurs ne représentent au final et ne leur en déplaise, que la caution bisounours, hirsute et débraillée, certes, de la mondialisation ploutocratique, cette considération expliquant sans doute en grande partie la différence de traitement médiatique, politique et judiciaire faite aux uns et aux autres.

     

    L’AGRICULTURE ET L’ÉLEVAGE EN DANGER

     

    L’actualité médiatique, opportunément monopolisée par les indélicatesses d’un François Fillon, la vie privée d’un Macron ou les fadaises d’un Hamon, évite scrupuleusement d’évoquer les conséquences à venir d’un accord de libre-échange tel que le CETA, pourtant redoutablement plus importantes que les pantalonnades électoralistes d’une droite et une gauche dont les programmes, à force de converger finiront par fusionner à quelques variantes près. La libéralisation des échanges entre l’Union européenne et le Canada s’avère en effet annonciatrice de grands déboires économiques, sanitaires et sociaux au nom du profit de quelques groupes tentaculaires.

    Prenons l’exemple de la viande bovine dont la filière française traverse de graves difficultés. Pour prendre ce seul exemple, le contingent d’importation de bœuf canadien en Europe passe de 7 600 à 50 000 tonnes, ce dernier indicateur, véritable coup de poignard dans le dos des producteurs européens, ayant été tenu secret jusqu’à quelques jours avant le passage au vote du Parlement européen, ce qui en dit long sur les arrière-pensées et le manque de transparence des négociations. Malgré la garantie que la viande aux hormones autorisée au Canada n’arriverait pas en Europe, des professionnels de la filière et même la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), c’est dire… continuent d’exprimer leur manque de confiance. La France, premier producteur de viande bovine en Europe va payer au prix fort cette prodigalité consentie au Canada.

     

  • Vivement la fin de la république .

    Nul ne saurait se réjouir du nouvel abaissement de la fonction présidentielle dont François Hollande vient de se rendre coupable. On croyait avoir touché le fond entre 2007 et 2012 avec Sarkozy : on se trompait. Un fossoyeur a chassé l’autre : la république creuse toujours plus profond.

     

    Est-il utile de revenir sur le dernier étron présidentiel, ce livre indigne d’un chef d’Etat en exercice, voire à la retraite ? Son contenu et sa publication sont peu compatibles avec les obligations de la charge présidentielle, a-t-on entendu de toutes parts. S’apprête-t-on pour autant à recourir à l’article 68 de la Constitution qui prévoit la destitution du chef de l’Etat « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » ? Deux raisons principales s’y opposent. Personne ne tient à devancer l’appel, d’autant que ce sont les primaires (républicaine et socialiste) qui dictent désormais leur calendrier ; surtout, l’affaiblissement de l’Etat est conforme à l’évolution voulue par l’oligarchie mondiale : l’exécutif ayant perdu sa souveraineté, pourquoi son chef se conduirait-il en souverain ? Hollande, après Sarkozy, est le président d’une république qui ne cherche plus à faire illusion.

    Ce qui rassure ? le mépris du pays réel — Hollande devenu Monsieur 4 % — et le désaveu politicien. Désaveu hypocrite, bien sûr, car ces politiciens ne remettent pas en cause la soumission de la res publica à la double loi des marchés et de l’impérialisme financier et politique de l’étranger. Il ne faut pas confondre les rats qui quittent le navire et espèrent réaliser plus tôt que prévu leur minable ambition personnelle avec des hommes d’Etat qui souhaitent redonner à la fonction régalienne sa dignité et, pour tout dire, son autorité. Le premier ministre conteste-t-il ouvertement le président et se fait recadrer par lui ? Le spectacle donné par le sommet de l’Etat est indigne d’un pays membre du Conseil permanent des Nations unies. Et dire que les deux têtes de l’exécutif prétendaient récemment donner des leçons de grandeur politique à Vladimir Poutine ! Quant à évoquer le précédent de la querelle Giscard-Chirac de l’été 1976, qui a abouti à la démission du second, ce serait une erreur de perspective. Ces deux-là avaient le bon goût de s’opposer sur la politique à conduire pour redresser la nation confrontée, déjà, à la crise. Rien de tel, aujourd’hui, puisque l’Etat a perdu la plupart de ses prérogatives et ne s’attelle plus qu’aux affaires courantes que veut bien lui laisser gérer Bruxelles. Une fonction subalterne que ni Valls, ni Juppé, ni Sarkozy, ni Macron, ni même Montebourg ne contestent !

    Une preuve supplémentaire de cet abandon : la signature avec le Canada de l’AEGC (Accord économique et commercial global, CETA en anglais), que la tragi-comédie wallonne a eu au moins le mérite de mettre sur le devant de la scène. Le pot de terre contre le pot de fer : à partir du moment où toute l’Europe légale, droite et gauche complices, comme en France, était favorable à ce traité organisant le démantèlement de nos dernières digues face au raz-de-marée mondialiste, la Wallonie ne pouvait servir longtemps de grain de sable. L’unanimité du personnel politique français à vouloir signer ce traité en dit long d’ailleurs sur la sincérité de ceux qui, dans l’opposition comme à la tête de l’Etat, affirment s’opposer au traité de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais) en cours de négociation avec les Etats-Unis. Ils mentent. « Le CETA, frère jumeau du TAFTA, a pour but de préparer le terrain pour sa signature », a fort justement souligné Jacques Sapir. Car les fossoyeurs de l’Etat sont aussi ceux de notre souveraineté, de notre économie et de notre mode de vie, ces traités créant pour les multinationales rien moins qu’un droit au profit, qu’une nouvelle cour de justice supranationale sera chargée de garantir contre les peuples et contre les Etats — exception faite ... du plus important signataire soi-même, les Etats-Unis qui, profitant de l’avantage exorbitant que leur donne le dollar, imposent l’extraterritorialité de leur droit. Voilà qui, là encore, devrait valoir une procédure de destitution, non seulement au chef de l’exécutif ou au pays légal en son entier, mais à tout le régime !

    C’est la république elle-même qu’il faut destituer si nous voulons redresser la tête et recouvrer notre indépendance.

    Car les institutions sont bien les premières responsables de la situation déliquescente dans laquelle nous sommes plongés. Quant la royauté soumet la dynamique de l’ambition personnelle au bien commun — Richelieu, Mazarin — ou a la capacité de rectifier le tir — destitution et arrestation de Fouquet —, la république, au contraire, soumet l’action publique aux ambitions personnelles, et dissout ainsi ce qui peut demeurer de souci du bien commun chez les serviteurs de l’Etat. Ainsi de l’emploi : discréditée par une parole présidentielle qui en a fait un argument de campagne électorale, la baisse du nombre des chômeurs de catégorie A (les sans emploi), qui est un enjeu social et économique primordial, perd toute pertinence politique. Entre l’explosion du nombre des faux emplois subventionnés (dits emplois aidés), les radiations arbitraires et le basculement massif des chômeurs de catégorie A en catégorie D (celle des formations), comment juger de l’impact réel sur le nombre réel des chômeurs d’une croissance timide comme des politiques menées en faveur des entreprises — le fameux CICE, notamment ?

    La république a le don de faire perdre tout caractère concret à ce qu’elle filtre. Elle est une entreprise de déréalisation. Et si ni les media, ni même la droite n’ont dénoncé la supercherie d’une embellie bienvenue à quelques mois de la présidentielle, est-ce parce que cette embellie est réelle ou parce que, réelle ou non, elle ne peut de toute façon plus servir à la candidature d’un président sortant totalement discrédité ? Pendant ce temps, en revanche, le pays réel souffre, lui, réellement de politiques qui n’ont plus pour objectif réel de résoudre les problèmes réels de la nation mais de gagner les soirs d’élections au prix de faux semblants, dans l’espoir que la gestion sociale de la pauvreté ou un quelconque revenu universel — nouvelle idée à la mode — suffira à juguler la colère du bas peuple. Et ce que nous disons du chômage pourrait l’être de la sécurité ou de l’invasion migratoire.

    Parfois, pourtant, le pays réel se rebiffe. Ainsi les policiers, qui n’en peuvent plus de plusieurs décennies de mépris : l’état déplorable des commissariats date de bien plus loin que Hollande ou Sarkozy ; il en est de même du divorce avec une justice dont, parfois, l’angélisme encouragé en haut lieu déréalise une insécurité bien concrète, notamment celle des quartiers, ce qui se traduit par la multiplication de zones de non-droit favorisée par la politique tant pénale que migratoire des gouvernements successifs de droite et de gauche. Une politique dont le pays paie aujourd’hui les conséquences en termes de terrorisme islamiste et de société multiconflictuelle. Mais là encore, la république, pour mieux changer de peuple, transforme la réalité, par exemple en appelant réfugiés des myriades de clandestins. En jouant sur le pathos, elle espère faciliter sa politique de dissémination et les faire mieux accepter d’une population récalcitrante qui, de toute façon, se les voit imposer.

    Le meilleur pour la fin : le « comité d’éthique »  de l’Union européenne vient de juger la nomination de Barroso chez Goldman Sachs « conforme au code de conduite de l’UE ». En auriez vous  jamais douté ? ...