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Loisirs - Page 2

  • Les dangers d' internet .

    Des esclaves consentants ?
    
     Les dangers et la nocivité insidieuse mais bien réelle du 
    monde numérique qui envahit, fascine et modifie le 
    comportement de tous les âges de la population sont souvent 
    sous-estimés par ceux qui ont charge d'éducation. L'enjeu est 
    pourtant de taille. 
    
    On ne peut nier qu'un usage régulier - pas même intensif 
    - d'internet et des écrans numériques modifie en profondeur 
    les habitudes de vie, la durée et la nature des loisirs, l'objet des 
    préoccupations habituelles de l'esprit. Rares sont ceux qui 
    aujourd'hui échappent à l'emprise de cette pieuvre 
    tentaculaire. 
    
    Qui peut douter que la vie spirituelle elle-même n'en soit 
    touchée ? L'esprit de prière et la vie de contemplation s'en 
    trouvent inévitabiement diminués, iésés. La vie spirituelle a 
    besoin de silence, de détachement, de renoncement et d'une 
    imagination mortifiée. Même si elle n'est pas une technique, 
    elle exige des conditions, un cadre, d'ordre naturel. Le silence 
    pour les yeux lui est une condition nécessaire, tout autant que 
    le silence pour l'ouïe. les maisons de prière, les églises, les 
    monastères ont toujours été des lieux où l'on cultivait avec soin 
    le silence. L'âme chrétienne, a fortiori l'âme vouée à Dieu, doit 
    être une maison de prière et, pour cela, éviter ce qui la rend 
    esclave d'une technologie qui perturbe et excite l'imagination. 
    
    Le scintillement constant d'internet, sa variété infinie, 
    produisent une dépendance au changement et au 
    divertissement. Ils habituent le cerveau à demander toujours 
    plus de nouveauté, de stimuli, d'excitation. La curiosité devient 
    le moteur principal de l'agir d'un cerveau qui n'est désormais 
    plus disposé à réfléchir, à synthétiser, à juger, à mémoriser, 
    mais à réagir, selon des principes de plaisir et de nouveauté. 
    
    La superficialité, la paresse, l'égoïsme, l'impatience, 
    l'irascibilité, l'orgueil de prétendre tout savoir en quelques 
    « clics » , se développent chez les usagers des outils numériques ; 
    sans oublier la perte du sens des convenances et de la 
    politesse élémentaire qui voudraient que, lorsque l'on parle à 
    quelqu'un, on ne s'interrompe pas pour répondre 
    immédiatement à la moindre sollicitation de son téléphone ou 
    de sa messagerie ... 
    
    Quant aux jugements de valeur que certains véhiculent 
    dans les conversations appauvries qu'ils tiennent encore dans 
    la « vraie vie », ils sont désormais dictés par les informations­ 
    brèves ! - parcourues et mémorisées pour la durée d'une 
    conversation de pause-café ou de repas. Au-delà, tout est 
    oublié, évacué, dissous. La mémoire, c'est désormais le 
    smartphone ou le moteur de recherche ... 
    
    
    Les échanges verbaux sont ainsi dictés par ce que l'on a 
    aperçu ou consulté, par l'opinion de tous ceux qui croient que 
    la majorité fait la vérité, que les sentiments peuvent tenir lieu 
    de pensée, que la vie sociale consiste à partager les mêmes 
    jugements ineptes sur le cours des choses, nivelant toute 
    réalité au rang de l'insignifiance et du renouvelable, sacralisant 
    les faits divers au détriment du doctrinal ou du philosophique, 
    répercutant sans jugement l'opinion de ceux qui ont renoncé à 
    penser au-delà de 140 signes ... 
    
    L'avenir de l'intelligence, pour reprendre une formule 
    célèbre, est plutôt sombre puisqu'on lui impose non seulement 
    le relativisme et le subjectivisme comme cadres 
    philosophiques, mais surtout son remplacement par la machine 
    qui vient s'incruster dans les moindres interstices de la vie 
    intellectuelle, pour en assumer la plus grande part. 
    
    Si la plupart des adolescents n'envisagent même plus la 
    possibilité de pouvoir vivre une journée sans leur smartphone, 
    car leur vie est connectée à de nombreux réseaux sociaux, bien 
    des adultes en sont réduits à penser qu'un usage raisonnable 
    du numérique. les fera échapper à la dérive que nous 
    mentionnons. Pour être sûr que cet « usage raisonnable » de la 
    technique soit possible, il restera à prouver que l'utilisateur est 
    encore capable de dominer l'utilisation de la machine et non 
    l'inverse, qu'il voudra bien s'en passer, dès lors que demeurent 
    à sa disposition les moyens « antiques» qui développaient les 
    potentialités de l'intelligence humaine. Ce n'est pas impossible. 
    Mais cela est devenu très difficile pour beaucoup. Clercs et 
    laïcs, beaucoup en sont déjà esclaves, avec les meilleures 
    intentions du monde et la tranquillité de conscience de celui 
    qui est sûr de bien faire ... puisque tout le monde le fait. 
    
    Un test pourrait servir d'avertissement et de repère: 
    
    1. Combien de fois par heure, par jour ou par semaine je 
    consulte internet ou ma messagerie électronique? 
    
    2. Combien de temps je passe sur ces outils? 
    
    3. Combien de fois aurais-je pu me dispenser de le faire? 
    
    4. Combien de livres sérieux je lis par mois? 
    
    S. Combien de temps je passe, par jour, à prier Dieu et la Vierge 
    Marie ? 
    
    La peur de paraître réactionnaire, ringard ou laissé-pour­ 
    compte, mais surtout l'addiction contractée par l'usage régulier 
    des machines, empêchent bien des remises en cause et bien 
    des retours en arrière, même si certains comprennent encore 
    que la dérive de cette vie nouvelle n'est pas la meilleure voie 
    qui soit. 
    
    Paradoxalement, parmi ceux qui remettent en cause et 
    refusent la colonisation des esprits par le numérique, beaucoup 
    ont un idéal de vie qui n'est pas le nôtre. Mais ils ont au moins 
    gardé l'idée ancrée en eux que la vie réelle vaut plus que le 
    virtuel, que les facultés de penser de l'homme, sa vie sociale et 
    politique sont plus précieuses que le formatage technologique 
    et l'esclavage de la toute-puissance du numérique qui ont mis 
    en place un totalitarisme consenti. 
    
    Qu'en sera-t-il de la génération des catholiques à venir? 
    
    Il faut l'informer des enjeux qui la concernent. L'avenir 
    professionnel appartient à ceux qui sauront lire, comprendre ce 
    qu'ils ont lu, réfléchir, mettre en perspective au regard de la 
    philosophie et de l'histoire, juger selon des principes vrais. C'est 
    à eux que l'on s'adressera pour leur confier des emplois à 
    responsabilité car ils auront des compétences psychologiques, 
    humaines et une vie morale devenues rares. L'Eglise compte 
    aussi sur leur générosité, leur fidélité au combat doctrinal, leur 
    capacité à vivre à contre-courant de la facilité, leur sens du bien 
    commun qui leur fera offrir leur vie à son service, si Dieu les y 
    appelle, ou fonder un foyer chrétien. 
    
    Parce qu'ils auront compris que l'esclavage qu'on leur 
    prépare est un piège redoutable, ce sont eux qui se 
    souviendront que l'homme est destiné au Ciel et que cette 
    finalité exige la préservation de leur intelligence, de leur 
    mémoire et de leur volonté ordonnées à Dieu, pour que 
    l'œuvre de la grâce croisse en eux et avec eux.  
    
    Abbé Philippe Bourrat - Lettre de l'ADEC n° 30 de mars 2017 

  • Une véritable décérébration de l’humanité...

    Notre société est devenue celle du « zapping ». Notre esprit ne sait plus s’arrêter pour prendre le temps de réfléchir. À toute vitesse elle saute d’une information à une autre.

    Une étude vient d’être diligentée par Microsoft sur 2.000 Canadiens. Il s’agissait d’apprécier leur capacité à se concentrer. 112 d’entre eux ont bénéficié d’un électroencéphalogramme ; ceci permettant en quelque sorte de signer sur papier la réalité des conclusions à apporter. Quelles sont-elles ?

    40 % des Canadiens estiment avoir des difficultés de concentration. Les plus touchés sont ceux qui ont une addiction au smartphone ; à propos de celle-ci, un certain nombre de psychiatres estiment qu’il s’agit d’un véritable trouble psychologique, une maladie qu’il est nécessaire de soigner. En première ligne sont concernés les jeunes de 18 à 24 ans et en général les grands consommateurs de « réseaux sociaux ».

    Par ailleurs la capacité de concentration de chacun des sujets étudiés est passée en dix ans de 12 secondes à 8 secondes. Par comparaison le poisson rouge dans son bocal se concentre une seconde de plus que l’homme. Cette situation est à impliquer principalement à la multiplication des contacts accrus avec les ordinateurs, les tablettes et autres smartphones permettant le zapping permanent. À l’extrême, l’homme moderne peut tout à fait regarder la télévision et en même temps pianoter sur un de ces appareils. Est-ce un bien ?

    Certainement pas, car toute activité humaine créatrice de quelque nature que ce soit, nécessite une concentration et une réflexion. Pour construire une belle maison ou élaborer un plat savoureux, il faut du temps, de l’attention. Sinon on en reste aux HLM et au hamburger. La France a la correspondance de la situation décrite par les Canadiens ; c’est l’effondrement de la culture et de la vie associative qui y est liée. Mais aussi une improvisation totale telle que nous voyons désormais en politique.