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Christianophobie - Page 20

  • Leur régime tyrannique est l’exact opposé de la France du Maréchal .

     

     

    C’est dans un contexte dramatique que nous commémorons le soixante-dixième anniversaire de la disparition du Maréchal dont le régime fut quasiment en tous points l’inverse de celui que nous subissons depuis la fin de la guerre.

    Le lundi 23 juillet 1951 s’éteignait en effet Philippe Pétain. Six ans jour pour jour après le début de son procès devant la Haute Cour de justice (ou plutôt d’injustice). Sept décennies se sont écoulées depuis. Et l’on n’a toujours pas réhabilité le Maréchal. Ses cendres n’ont toujours pas été transférées à Douaumont. Au contraire, ces dernières années la situation s’est considérablement aggravée. Les dernières rues qui portaient encore le nom du Vainqueur de Verdun dans quelques rares villages de France ont été débaptisées en 2010. Le portrait du Maréchal qui figurait au même titre que tous les autres chefs d’Etat français, entre Albert Lebrun et Vincent Auriol, dans la salle des mariages d’une humble mairie du Calvados a également été décroché, le préfet aux ordres de la LICRA exigeant, comminatoire, que le maire s’exécute. Macron, lors du centenaire de l’armistice de 1918, a été morigéné par le Lobby auquel il était pourtant soumis et rappelé à l’ordre par Attali lui-même pour avoir osé sa petite phrase sur Pétain qui fut « un soldat courageux ». Cet épisode est le dénouement d’une longue escalade. En effet, auparavant, François Mitterrand qui fleurissait chaque 11-Novembre la tombe du Maréchal a dû y renoncer en 1993 devant les pressions du lobby auquel rien ni personne n’ose plus résister. 

    De grands procès qui rappellent à bien des égards ceux de l’Epuration n’ont eu de cesse d’alimenter la chronique judiciaire : ceux de Klaus Barbie, du milicien Paul Touvier, puis du haut fonctionnaire Maurice Papon, longtemps le plus vieux prisonnier de France comme le Maréchal fut le plus vieux prisonnier du monde. Car la haine ne recule ni devant l’âge ni devant la maladie. René Bousquet fut, lui, sauvagement assassiné à son domicile parisien par un vrai ou faux déséquilibré qui croyait ainsi s’acheter un brevet de Résistance.

    Chaque semaine plusieurs émissions de télévision et de radio ressassent le discours convenu sur l’Occupation et sur Vichy.

    Et la France a été jugée officiellement coupable de complicité de crime contre l’humanité par ses plus hauts dirigeants, Jacques Chirac en 1995 et Lionel Jospin en 1997. Et depuis par tous leurs successeurs. C’est désormais une obligation morale. Comme présider le dîner annuel du CRIF et y annoncer de nouvelles mesures attentatoires aux libertés, la mise en ban des coupables (Reynouard, Soral, Dieudonné…), la dissolution de mouvements (le Bastion social, etc.) pour rassasier la soif de sang, inextinguible, du Sanhédrin. Quant à la France, elle doit expier ses fautes, faire repentance. Et sans cesse donner des gages. Y compris en espèces sonnantes et trébuchantes. La religion de la Shoah, c’est la religion de Mammon ! 

     

    Dans ce règne du mensonge et de l’imposture, le Maréchal Pétain doit être considéré comme un traître. Ainsi le serinent les media. Ainsi le répètent les manuels. Car si le personnage de Louis XVI a été en partie réhabilité, il n’en va pas de même de Philippe Pétain. Est-ce parce qu’il s’agit d’un passé plus récent et que les passions ne se sont pas encore apaisées ? Nous ne le pensons pas. C’est bien plutôt parce que le régime que nous subissons depuis 1945 tire sa légitimité de la disqualification politique, morale, intellectuelle et judiciaire du pétainisme et ne reconnaît donc aucun mérite au Maréchal. Au contraire. Plus ce régime s’enfonce dans le scandale, plus il manifeste sa nocivité, sa malfaisance intrinsèque, plus il se montre tyrannique, injuste, cruel, plus il éprouve le besoin de diaboliser la personne, l’action et la pensée du Maréchal. C’est pour lui une question de survie. Il doit sans cesse réactiver la haine dont il est sorti et qui le fait vivre. 

    Et logiquement la diabolisation de Philippe Pétain, due essentiellement au traitement de la question juive sous Vichy (nous vivons sous la domination de ce puissant lobby), s’étend jusqu’aux vertus qu’il a promues, jusqu’aux principes qu’il a fait siens, jusqu’à la célèbre devise de l’Etat français. De sorte que quiconque entend défendre la patrie, exalter le travail, honorer la famille, promouvoir la religion est aussitôt traité de pétainiste!!

    C’est-à-dire dans le langage médiatique de complice des nazis et de la solution finale. C’est ainsi que le régime en place installe une terreur intellectuelle qui compromet toute renaissance nationale. Alors que l’action menée pendant quatre ans par le Maréchal reste à bien des égards un modèle. Il n’est en effet pas difficile de voir où nous ont conduits ceux qui ont pris l’exact contrepied de ce qu’a tenté l’Etat français de 1940 à 1944. 

     

     Le Maréchal avait honoré le travail, en avait rappelé dans ses discours l’éminente dignité. C’est, disait-il, « le moyen le plus noble et le plus digne que nous ayons de devenir maîtres de notre sort ». La Révolution nationale était inséparable dans son esprit de la Révolution sociale. Aussi la Charte du travail définissait-elle, dans une perspective neuve et hardie, les rapports entre patrons et salariés dans la communauté de l’entreprise, en rejetant à la fois le dogme ruineux de la lutte des classes et le dévergondage d’un libéralisme incontrôlé. Vichy institua le 1er Mai fête du travail et des travailleurs afin d’œuvrer à « l’union et à l’amitié » de tous les Français. Or, après soixante-dix-sept ans de régime gaullo-communiste, qui a encore l’amour du travail bien fait ? 

    On décourage de travailler. En faisant miroiter un revenu universel de quelques centaines d’euros distribués comme une pitance en échange de la servilité du récipiendaire. En multipliant des aides et des allocations distribuées sans discernement ni contrôle. En empêchant même les gens de travailler, en le leur interdisant sous peine d’amende et de prison, ce qui est inouï, comme on l’a vu pendant les confinements successifs, pour toute une série de professions, et singulièrement celles du secteur tertiaire. En prélevant sur les revenus des sommes telles qu’on décourage l’effort et qu’on tue l’initiative. En transformant les entrepreneurs, comme naguère les paysans, en serfs modernes en les privant de toute vraie liberté et en leur versant de petites aides pour les neutraliser et les faire vivoter. En permettant de gagner facilement des gains substantiels grâce à des jeux qui ne cessent de croître en nombre et en imbécillité : « Qui veut gagner des millions ? », tel est significativement le titre d’un divertissement télévisé. Or, la civilisation de loisirs n’a jamais rien créé. Elle est un signe de décadence. 

     

    Le Maréchal avait promu la famille. En créant la Fête des Mères. En encourageant moralement et matériellement les familles nombreuses. Le fameux baby boom n’a-t-il pas commencé sous son régime ? C’est que, disait le chef de l’Etat, « l’individu n’existe que par la famille dont il reçoit avec la vie, tous les moyens de vivre ». Et, ajoutait-il, « les époques où l’individualisme a fait loi sont celles qui comptent le moins d’individualités véritables ». Que ne dirait-il aujourd’hui, alors que l’institution familiale est parodiée, éclatée, décomposée, recomposée, que s’élabore un nouveau droit de la famille ouvert à toutes les perversions, à toutes les excentricités, que l’on a introduit officiellement dans l’enseignement dès la rentrée scolaire 2011 la folle théorie des gender selon laquelle l’identité sexuelle est librement choisie par l’individu, que des groupes LGBtistes vont dans des classes de mineurs faire sans vergogne l’apologie des sexualités déviantes, que l’on a légalisé et remboursé la contraception, l’avortement, le Pacs, le “mariage” homosexuel, la PMA désormais ouverte aux lesbiennes, que deux femmes peuvent être très officiellement considérées comme les deux parents de l’enfant, que l’on peut créer des chimères animal-homme ? 

    A quoi sert-il à l’homme grâce aux techniques nouvelles de fabriquer la vie s’il en a perdu le sens ? On a fait croire qu’il était obsolète de parler d’engagement, de parole donnée, de fidélité, de loyauté, d’honneur, d’effort, de dévouement et de sacrifice. Moyennant quoi, on a précipité le malheur des gens : dépressions, drogue, divorces, suicides, actes de barbarie sans nombre, jusqu’à des actes d’anthropophagie, y compris en France, tels sont les fruits amers de la perte des principes et des repères les plus élémentaires.

     

     Le Maréchal avait défendu la patrie. Qui l’a mieux aimée, qui l’a plus servie que lui ? Et qui en a été aussi peu, aussi mal récompensé ? Car il n’avait pas besoin de se faire comme De Gaulle « une certaine idée de la France », il l’aimait charnellement. Intensément. Il en aimait les routes. Ah ces routes du pays d’Artois mystérieuses, changeantes, pleines du pas des hommes ! Ce fils de paysans aimait la terre de France, il aimait les paysages, les forêts, les coteaux de notre pays. Il en aimait les gens. D’où sa volonté d’économiser les vies humaines lors de la Première Guerre mondiale. D’où son souci constant d’améliorer les conditions de vie de ses chers Poilus. 

    En ne laissant rien au hasard. En veillant à la qualité de la cuisine, de l’hygiène, à la mise en œuvre effective des permissions. En remontant le moral des troupes. Car, à la différence d’un général de brigade à titre temporaire, il n’a jamais désespéré des Français ; il ne les a jamais traités de “veaux” ; même lorsqu’à son retour en France en avril 1945 bien peu de nos compatriotes sont venus le soutenir, lui dire leur sympathie, leur gratitude ; que restait-il alors des quelque cinq cent mille Parisiens qui s’étaient pressés pour l’acclamer quelques mois plus tôt ? Même quand il fut abandonné de (presque) tous, il n’a jamais douté de son peuple, ne l’a jamais méprisé. 

     

    Qui peut sérieusement douter que le Maréchal ait servi au mieux les intérêts de la France, qu’il ait essayé d’adoucir au maximum les souffrances de ses compatriotes dans des conditions extrêmement difficiles ? Un court instant, il a même réussi ce miracle de rassembler autour de sa personne et de son action tous les Français, eux si naturellement enclins aux divisions et aux discordes. L’ambition et l’orgueil de quelques-uns, les aléas de la guerre, les passions humaines n’ont hélas pas permis de maintenir une unité nationale qui ne s’est toujours pas reconstituée. Depuis, ses successeurs à la tête de l’Etat ont bradé son héritage sans vergogne ni remords de conscience. Le drapeau national qu’il avait maintenu malgré les contraintes de la défaite et de l’Occupation, et qui figurait autrefois dans tous les dictionnaires à la première place est désormais relégué à la soixantième entre la Finlande et le Gabon tandis que l’emblème européiste à douze étoiles, signe de la sujétion de notre pays à un machin supranational et mondialiste, occupe le premier rang du protocole. L’empire colonial qu’il avait maintenu intact a été démembré, dépecé dix ans à peine après sa mort par celui-là même qui l’accusait d’avoir trahi les intérêts français. Le Maréchal laissait une France française (lorsque les actualités de l’époque nous montrent les voyages du chef de l’Etat français en province, l’on observe des gens de tous âges, de toutes conditions, mais tous leucodermes !) ; aujourd’hui elle est métissée, mélanisée, défigurée. Et elle s’est aussi américanisée en même temps que marxisée, tout à la fois laïcisée et islamisée. 

    S’il n’est plus d’armée étrangère qui occupe militairement notre pays, il est d’autres formes d’occupation. Plus insidieuses, plus redoutables. Celle d’une immigration de masse qui en détruit la substance corporelle, culturelle et spirituelle. Celle d’une idéologie mortifère qui promeut le désordre, qui exhorte à la haine et qui ne se complaît que dans le vice, la laideur et la destruction. Et si la France n’a pas connu récemment de grandes défaites militaires, il est d’autres défaites. Plus pernicieuses, plus angoissantes encore. Celles qui consistent à abdiquer son idéal de grandeur et de générosité, à ne plus croire en son destin, à ne plus avoir la force de haïr « ces mensonges qui nous ont fait tant de mal ». A ne plus avoir l’énergie de lutter activement contre la tyrannie : politique, idéologique, sanitaire, moderniste, holocaustique.

     

     Le Maréchal laissait une jeunesse belle, fière et ardente qu’il avait contribué à éduquer à travers les Chantiers de jeunesse, Uriage, les Centres de jeunes travailleurs. Il disait de l’école française qu’elle ne devait plus « prétendre à la neutralité ». Car, ajoutait-il, « la vie n’est pas neutre ; elle consiste à prendre parti hardiment. Il n’y a pas de neutralité possible entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, entre la santé et la maladie, entre l’ordre et le désordre, entre la France et l’Anti-France ».

    Les puissants qui nous gouvernent ont compris le danger que pouvait représenter une jeunesse croyant en un idéal. Alors ils ont fait tout ce qui était possible pour l’affaiblir, l’avilir, la pervertir. Par l’étalage nauséabond de la pornographie. Par la promotion de toutes les déviances. Par la diffusion de la drogue. Par une école et des media qui lui apprennent la haine de la France, l’oubli de son passé, de ses racines, qui lui enseignent qu’on peut changer d’identité et d’orientation sexuelles. 

     

    Ce n'est pas un hasard si aujourd’hui tous les politiciens, de Mélenchon à Marine Le Pen, exècrent le Maréchal. Il représente en effet par excellence tout ce qu’ils haïssent, tout ce dont ils sont dépourvus : l’honneur, la fidélité, la loyauté, le désintéressement, le souci du bien commun, le sens du sacrifice, le service de la patrie, l’oubli et le don de soi jusqu’au martyre. Le Maréchal Pétain fut assurément notre dernier vrai chef d’Etat. Après lui nous n’avons eu que des cloportes conduisant notre pays au tombeau et à l' enfer .

  • Hôpitaux, transports, tous ces services publics interdits aux non-vaccinés !

     

    Taxables et corvéables à merci, de nombreux Français, depuis cette nuit 22-23 juillet 2021, se voient dorénavant interdits d’user de services publics, subventionnés pourtant par les impôts, taxes et charges sociales qu’ils payent !!

    Monter dans un Intercités, un TGV, que ce soit pour des motifs professionnels ou de loisirs, se rendre à l’hôpital pour une consultation médicale ou voir un enfant ou un parent, un ami hospitalisé, ne sera plus possible sans le fameux sésame de la tyrannie macronnienne en marche, le passe sanitaire.

    « Le principe d’égalité » inscrit dans la Charte des services publics de mars 1992 qui « implique qu’aucune distinction ne soit faite entre usagers quant à l’accès au service public comme au service rendu lui-même. Chacun doit être à même de bénéficier des prestations du service public sans se trouver en position d’infériorité en raison de sa condition sociale, de son handicap, de sa résidence, ou de tout autre motif tenant à sa situation personnelle ou à celle du groupe social dont il fait partie » est tout bonnement remisé au placard.

    L’interdiction d’entrée dans les hôpitaux sans passe sanitaire restera dans l’histoire comme un des actes les plus ignobles du gouvernement Macron, de son ministricule Véran et de son parlement aux ordres.

    Alors que durant la journée du 22, les députés saisis par une illumination de bon sens avaient supprimé l’obligation du passe sanitaire liberticide pour entrer dans les hôpitaux et Ehpad, contre l’avis du gouvernement à 70 voix pour, 67 contre, après des heures de marathon pour discuter des plus de 1000 amendements déposés pour contrer le projet de loi gouvernemental, et après avoir sermonné ses troupes, le gouvernement, Veran en tête, a fait revoter l’Assemblée Nationale à 5h du matin en seconde délibération l’obligation du « passe de la honte » dans les hôpitaux qui a finalement été adoptée.

    Parallèlement, les mêmes députés ont rejeté un amendement prévoyant la mise en place du sésame pour accéder à l’Assemblée Nationale, au Sénat et aux conseils régionaux et départementaux tout en adoptant l’article premier du projet de loi Sanitaire qui prévoit la généralisation du passe sanitaire, et prolonge l’Etat d’urgence sanitaire jusqu’au 31 décembre à 132 voix pour, 106 contre. Ils ont également voté un amendement gouvernemental qui permet la suspension du contrat de travail, et le licenciement des salariés assujettis au passe sanitaire qui refuseraient de s’y soumettre par 114 voix pour, 94 contre.

    Commentaire d’un conseiller d’un ministre important :

    « On va mettre en place un confinement de fait pour les personnes [n’étant pas vaccinées]. Ça va être primauté aux vaccinés et vie de merde aux non vaccinés. »

    La folle tyrannie macronnienne n’a aucun garde-fou : nous basculons en dictature !

     

  • Le massacre des Dominicains d’Arcueil .

    Ils sont venus, les barbares de la dernière heure ; d’autant plus acharnés à la perte de nos chers religieux qu’ils n’avaient à leur reprocher que des bienfaits.

    Oraison funèbre par le Père Adolphe Perraud, 3 juillet 1871.

    L’école des Dominicains d’Arcueil

    Arcueil, c’est une petite cité en banlieue de Paris, à une demi-lieue des murs. Les Dominicains s’y installent en 1863 et réussissent à y ouvrir une petite école, au prix de multiples tracasseries administratives, le gouvernement impérial n’étant guère disposé à favoriser les religieux. Après ces débuts pénibles, le collège Albert-le-Grand ne cesse de prospérer, sous la direction attentive et virile du Père Captier, un des premiers compagnons du Père Lacordaire.

    Lorsque la guerre de 1870 éclate, la scolarité des trois cents élèves est naturellement perturbée, et les locaux de l’école se transforment alors en hôpital improvisé, où les pauvres blessés du siège de Paris sont soignés par les religieux, du moins ceux qui ne sont pas partis aider aux ambulances. On conçoit que, dans ces conditions, la population d’Arcueil estime profondément ces dominicains si dévoués.

    Mais la guerre civile de 1871 succède au terrible siège. Au lieu de quitter une maison très exposée aux violences, les bons religieux décident d’y poursuivre leurs fonctions d’ambulanciers, et de parcourir les champs de bataille du sud de Paris pour recueillir les blessés et ensevelir les morts. Là aussi, ce bel exemple de dévouement est admiré et respecté par tous, y compris les Communards eux-mêmes qui en profitent largement.

    Le début des hostilités

    Le 17 mai 1871, trois événements apparemment sans lien se produisent : une capsulerie fait explosion à quelques kilomètres d’Arcueil, quelques escarmouches ont lieu à proximité et le château de M. de Laplace, voisin de l’école et occupé par les fédérés, est incendié. Le bruit est alors lancé que les dominicains y sont pour quelque chose, et le mensonge trouve quelque complaisance dans les esprits des « sans Dieu ».

    Le 19 mai en fin d’après-midi, l’école d’Arcueil est investie brutalement par les fédérés, et ces messieurs somment le Père Captier et tous les membres de la communauté de comparaître, sans plainte précise ni motif légal. Le pauvre enfant qui sonnait la cloche faillit alors se faire fusiller : n’était-ce point là un signal suspect ?

    Avant de quitter les lieux, le Père bénit les sept ou huit élèves restés en leur disant :

    Mes enfants, vous voyez ce qui se passe ; sans doute on vous interrogera : soyez francs et sincères comme si vous parliez à vos parents. Rappelez-vous ce qu’ils vous ont recommandé en vous confiant à nous et, quoi qu’il arrive, souvenez-vous que vous avez à devenir des hommes capables de vivre et de mourir en Français et en chrétiens. Adieu : que la bénédiction du Père, du Fils et du Saint-Esprit descende sur vous et y demeure toujours, toujours !

    Les religieuses et les femmes sont conduits sur la Conciergerie puis la prison Saint-Lazare, et en attendant leur libération, elles passeront quatre jours extrêmement pénibles.

    Quant aux religieux et aux hommes, ils sont envoyés au fort de Bicêtre, situé à trois kilomètres de l’école. En les voyant passer dans les rues d’Arcueil, la population les regarde en silence et avec beaucoup d’émotion. Une pauvre femme témoignera plus tard :

    Quand ils sont passés devant notre porte, et que j’ai vu marcher au milieu des fusils le Père Captier et tous ces messieurs qui nous faisaient tant de bien, j’ai pensé que c’était Jésus-Christ avec ses disciples, s’en allant à Jérusalem pour y être crucifié.

    Enfermés à Bicêtre

    À sept heures du soir, les prisonniers arrivent au fort de Bicêtre. Ils sont alors enfermés dans une chambre étroite, interrogés, fouillés, dépouillés de tout, y compris de leurs bréviaires, puis conduits dans une casemate infecte. Que leur reproche-t-on au juste ? Nul ne le sait, ou du moins n’est capable de le dire avec précision. Cette première nuit est difficile.

    Le dimanche 21 dans l’après-midi, le citoyen Lucy Pyat, qui représente la Commune de Paris, déclare aux prisonniers qu’ils ne sont ni condamnés, ni accusés, ni prévenus, ni même prisonniers, mais simplement retenus en qualité de témoins. Parole prophétique ! Comme Caïphe devant le Sanhédrin, il annonce ainsi que ces religieux rendront le témoignage suprême du sang versé pour le nom du Seigneur.

    Les trois jours suivants sont difficiles : des fédérés solidement imbibés d’alcool profitent de leur supériorité pour injurier ignoblement les prisonniers, et pillent même leur nourriture, de sorte que pendant deux jours les pauvres détenus ne peuvent même pas obtenir un verre d’eau. Et parmi ces forcenés, il y en a plus d’un qui ont bénéficié autrefois des soins charitables des bons Pères !

    Comment se comportent alors nos prisonniers ? Pendant ces journées d’agonie cruelle, une douce gaieté règne dans le sinistre cachot ! Excepté quelques pères de famille qui sont plus accablés, tous continuent leur vie ordinaire. Les religieux multiplient leurs prières habituelles, s’encouragent l’un l’autre et exhortent leurs compagnons. Chaque soir on dit le chapelet en commun. De temps en temps le Père Captier, accablé de fatigue et brisé par les privations, fait quelque pieuse lecture ou adresse à tous des paroles de consolation.

    Le massacre

    Le jeudi 25 mai 1871, agitation extraordinaire aux alentours de la prison. Soudain, la porte s’ouvre :

    Vous êtes libres. Seulement nous ne pouvons vous laisser entre les mains des Versaillais : il faut nous suivre à la mairie des Gobelins ; ensuite vous irez dans Paris où bon vous semblera.

    Le trajet est long et affreux, des menaces de mort étant proférées à tout instant : les femmes surtout se montrent furieuses et avides de voir mourir ces hommes couverts d’un vêtement sacré.

    Arrivés à la prison disciplinaire du neuvième secteur, au 38 avenue d’Italie, et après quelques palabres inutiles, les prisonniers sont enfermés sans ménagement : dès lors, ils n’ont plus aucune illusion sur leur sort. Tous se mettent à genoux, se confessent l’un à l’autre. Il est quatre heures et demie : le citoyen Cerisier, un homme vil, donne ses ordres :

    Sortez un à un dans la rue.

    C’est un piège : des pelotons armés sont placés à toutes les issues des rues voisines et attendent les religieux pour les exécuter. Le Père Captier se retourne vers ses compagnons :

    Allons, mes amis, c’est pour le Bon Dieu !

    Aussitôt le massacre commence dans la rue. Le Père Cotrault tombe le premier. Le Père Captier est atteint d’une balle qui lui brise la jambe, et mourra après une longue agonie. Le Père Bourard, après avoir été atteint, s’affaisse sous une seconde décharge. Les Pères Delhorme et Chatagneret tombent foudroyés. Monsieur Gauquelin tombe avec eux. Monsieur Voland et cinq domestiques ont le temps de traverser l’avenue d’Italie, mais ils sont abattus avant d’avoir trouvé refuge. Les autres prisonniers parviennent à s’échapper.

    Cependant le massacre ne suffit pas. On se précipite sur les cadavres, on les insulte, on brise leurs membres et défonce les crânes, et cela durera plus de quinze heures ! Ce n’est que le lendemain que, enfin, un prêtre du quartier fait recueillir les saintes dépouilles, qui seront finalement transportées à Arcueil.

    Qu’elle est actuelle, cette péroraison à l’adresse des martyrs d’Arcueil :

    Oui, au nom de l’Église et au nom de la patrie, au nom de votre foi et au nom de la nôtre, au nom de votre sang et au nom du sang de Jésus-Christ, nous vous en conjurons : priez Dieu pour qu’il désarme les complots des méchants ! Priez-le pour qu’il évente ces mines redoutables préparées dans les bas-fonds de la société par l’ignorance, l’athéisme et la corruption !
    Priez-le pour que Paris, et la France, et le monde entier, en cherchant par-dessus tout le royaume de Dieu et sa justice, échappent à de nouvelles explosions !

    Oraison funèbre par le Père Adolphe Perraud, 3 juillet 1871.