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Catholicisme - Page 16

  • Saint Louis et son désir de sauver les âmes des Musulmans – 29 juillet 2017 .

     


    Saint Louis prisonnier au Caire après la bataille d'El Mansourah

     

    Nous sommes en 1250. Saint Louis, fait prisonnier le 8 février, comparaît devant le sultan du Caire. Joinville (1) est présent, témoin de ce dialogue sidérant de courage et d'amour de la Vérité entre le roi catholique Louis IX et le prince musulman Al Moadam :

     « Quelle est la cause de votre tristesse ? »

     « C’est que je n’ai point gagné ce que je désirais le plus gagner, la chose pour laquelle j’avais laissé mon doux royaume de France, et ma mère, chère encore, qui criait après moi, la chose pour laquelle je m’étais exposé aux périls de la mer et de la guerre.

    « Et qu’est-ce donc, O Seigneur Roi, que vous désiriez si ardemment ? »

    « C’est… ton âme ! Que le diable promet de précipiter dans le gouffre. Mais jamais, grâce à Jésus Christ, qui veut que toutes les âmes soient sauvées, il n’arrivera que Satan puisse se glorifier d’une si belle proie. Le Très Haut le sait, lui qui n’ignore rien : si toute le monde visible était à moi, je le donnerai tout entier, en échange du salut des âmes.

     « Eh quoi ! Bon Roi, tel a été le but de ton pèlerinage si pénible ? Nous pensions tous, en Orient, que vous tous les chrétiens, aspiriez ardemment à notre soumission et vouliez triompher de nous par avidité de conquérir nos terres et non par désir de sauver nos âmes.

     « J’en prends à témoin le Tout Puissant, je n’ai point souci de retourner jamais dans mon Royaume de France, pourvu que je gagne à Dieu ton âme, et les âmes des autres infidèles, et qu’elles puissent être glorifiées.»

    Voilà donc le mot-clé lâché. Ce que veut ce Roi missionnaire, en finale, c’est la Gloire du Ciel, la Gloire du Royaume éternel, la propre Gloire du Ressuscité, non seulement pour ce Sultan, mais pour tous les Musulmans du monde.

    Le sultan alors de rebondir sur ce mot et d’évoquer le Ciel selon le Coran :

    « Nous espérons, en suivant la loi du très bénit Mahomet, arriver à jouir des plus grands délices dans l’avenir. » (Sous-entendu, des quantités de femmes ...)

    Et le Roi de répliquer  :

    « Je ne puis assez m’étonner que vous, qui êtes des hommes discrets et circonspects (il discerne le meilleur en eux), vous ajoutiez foi à cet enchanteur Mahomet qui commande et promet tant de choses déshonnêtes ».

    Et se référant, non à l’Évangile, mais au simple bon sens humain, d’ajouter :

    « En effet, j’ai regardé et examiné son Alcoran (2) et je n’y ai vu qu’ordures et impuretés, tandis que d’après les sages anciens, voire même les païens, l’honnêteté est le souverain bien dans cette vie ».

    Quel amour de la Vérité ! Quelle audace ! Quels risques encourus, puisque le sultan d’un seul geste peut le faire décapiter d’un seul coup de sabre.

     

    Sources : Livre des saintes paroles et des bons faiz de nostre saint roy Looÿs, par Joinville

    (1) Jean de Joinville (v. 1224 - 24 décembre 1317), également connu sous le nom de Sire de Joinville, est un noble champenois et biographe de Louis IX de France (dit Saint Louis). Sénéchal de Champagne et historien du règne, il suit Louis IX à Aigues-Mortes lors de la septième croisade. C'est en partie grâce à ses témoignages que Saint Louis est canonisé en 1297.
    (2) L'Alcoran est un des noms du Coran dans ses traductions françaises.

     

     

  • Accord Chine-Vatican : le manifeste communiste du pape François .

     

    Un futur accord entre le Vatican et la Chine se profile à l’horizon. Le cardinal émérite de Hong Kong, Joseph Zen, a témoigné plusieurs fois de son opposition envers ce qu’il considère une livraison pieds et mains liés de l’Église catholique au gouvernement communiste chinois.

    Ses avertissements n’ont malheureusement pas d’incidence sur la Realpolitik redéfinie par le pape François : d’accord entre les deux parties il est de plus en plus question dans les milieux romains bien en cour à Sainte-Marthe. Animé par l’idéologie du dialogue, moyen de parvenir à un consensus résultat de volontés que l’on suppose non contraintes, consensus qui peut s’avérer nécessaire en politique mais est plus que funeste en religion, puisque cela implique d’abandonner des positions dogmatiques pour complaire à l’autre, Jorge Maria Bergoglio, depuis qu’il est sur le trône pétrinien, veut se rallier tout le monde, rouges marxistes persécuteurs de chrétiens compris. Il est prêt à bien des compromis pour parvenir à « l’harmonie de l’entière société» chinoise, quitte à obliger l’Église catholique à accepter les dogmes sino-communistes.

    Un éloquent article du père Joseph You Guo Jiang, membre de la communauté jésuite chinoise, paru récemment sur La Civiltà Cattolica du père Antonio Spadaro, démontre que ce rapprochement entre la Rome bergoglienne et la Chine marxiste avance à grand pas en souscrivant l’abandon officiel de la structure de l’Église catholique aux mains du Parti communiste chinois. Revue des jésuites, La Civiltà Cattolica est la seule publication à être relue par la Secrétairerie d’État du Saint-Siège et à en obtenir l’approbation avant d’être imprimée. C’est dire à quel point elle est la voix de son maître au Vatican. Le « manifeste » du père Jiang, publié avec le sceau vaticanesque, reconnaissant sans hésitation aucune le rôle exclusif, en Chine, de l’idéologie et du parti communiste chinois avec lesquels l’Église doit s’accorder, pourrait donc bien être perçu comme une «profession de foi» communiste de François.

    Sur le site web italien, Gli occhi della guerra, le journaliste Roberto Vivaldelli fait une critique pertinente de cet éditorial du père Joseph You Guo Jiang, dont voici ci-dessous la traduction intégrale :

    « Le pape François prépare le tournant par rapport à la République Populaire de Chine au nom d’une nouvelle distinction, écrit Roberto Vivaldelli. Le Vatican s’ouvre historiquement à Pékin et au Parti Communiste Chinois. « A l‘époque de la globalisation, la société et les Chinois sont devenus plus ouverts et tolérants envers l’Église catholique, observe le père Joseph You Guo Jiang. Dans certaines régions, la vie et la pratique religieuse ont grandi. Le gouvernement et la société chinoise apprécient le rôle et la fonction des groupes religieux et leur importante contribution envers les services sociaux. »

    L’Église catholique pourrait s’ouvrir et traiter avec le gouvernement : « Puisque la Chine a des caractéristiques qui la distinguent du reste du monde, souligne le père Jiang, l’Église catholique chinoise doit apprendre à vivre avec la culture locale et à traiter avec l’autorité politique. En d’autres termes, tout en maintenant sa propre identité, l’Église est appelée à développer une Église catholique chinoise aux traits chinois. Pour cela l’Église devrait adopter de nouvelles stratégies pour toucher le plus grand nombre de personnes, pour dialoguer et communiquer dans une société toujours plus sécularisée. »

    Selon le vaticaniste Piero Schiavazzi, dans un article paru sur l’Huffpost, « de quelque manière que nous le lisions, il s’agit d’un tournant. Si Ratzinger, avec sa lettre de 2007 aux catholiques chinois, ouvrait les portes à la collaboration avec le gouvernement, le manifeste de Civiltà Cattolica les ouvre à celle avec le parti. La reconnaissance du rôle de guide du Politburo de la part du Siège Apostolique représente un red carpet chromatique et diplomatique, sur lequel Pékin, de façon inopinée, avance avec des cadences policières mais que le Pontife s’obstine néanmoins à étendre, avec une tapageuse mise en pratique géopolitique du « Tends l’autre joue » ».

    Le tournant, éclatant, dans les relations diplomatiques avec le Parti Communiste est invoqué par le père Joseph You Guo Jiang lui-même. Ce qui ne signifie pas en épouser l’idéologie mais en reconnaître l’autorité : « Tant que la Parti Communiste chinois restera le seul parti de gouvernement, le marxisme continuera à être la référence idéologique de la société, souligne-t-il. Donc l’Église catholique chinoise est appelée à redéfinir son rôle et ses relations avec le Parti Communiste et avec son idéologie. Cela ne signifie pas être d’accord avec la politique et avec les valeurs du parti, mais plutôt qu’elle doive trouver des solutions flexibles et efficaces pour continuer sa mission et son ministère en Chine. » Une ouverture impensable il y a seulement quelques années.

    Officiellement, le Saint-Siège entretient des relations officielles avec environ 180 pays dans le monde. Son réseau diplomatique s’est notablement agrandi sous le pontificat de Jean-Paul II, en passant de 84 pays à 174 à la fin de son règne. Le Vatican a établi des rapports officiels aussi avec Taïwan, tandis qu’il n’a pas de relations avec la Chine, l’Arabie Saoudite, le Vietnam, l’Afghanistan et la Corée du Nord. Le pape François est-il prêt au tournant diplomatique ? » conclut Roberto Vivaldelli. (Traduction de Francesca de Villasmundo)

    Si tournant diplomatique il devait y avoir pour le Saint-Siège vis-à-vis de la Chine communiste et si l’on saisit le message délivré par le père jésuite Joseph You Guo Jiang avec l’imprimatur du Vatican, cela irait donc de pair avec une volte-face idéologique vis-à-vis du Parti Communiste chinois, reconnu ainsi comme partenaire valable de cette fameuse harmonisation sociale désirée par le pape régnant. En clair cela entraînera une dépendance, avec la bénédiction du pape François, de l’Église catholique et des fidèles envers le Parti Communiste et son idéologie… Afin que « une fois instauré ce dialogue, écrit le père Jiang, l’Église catholique et la société chinoise ne s’affrontent plus. »

    Ce dialogue n’est en fait qu’un dialogue de traîtres et de faux-frères puisqu’il signe le reniement et le lâchage par le Vatican actuel de l’Église clandestine chinoise et de ses martyrs qui ont résisté et résistent encore au rouleau compresseur marxiste de la République populaire de Chine.

    On comprend donc toujours plus l’opposition ferme du cardinal Joseph Zen, qui a connu la persécution communiste à cause de son engagement contre le régime maoïste chinois, à tout accord entre le Vatican et la Chine marxiste, ralliement vu comme une trahison du Christ ! Et on s’associe à son cri de douleur lancé au pape François : « Maintenant nous allons mourir des mains de notre Père. »

    Francesca de Villasmundo

     

  • Comment relever la France ?

    Dans un entretien au Parisien, le 28 mai, François Baroin, chef de file des Républicains pour les législatives, a évoqué un possible « partage de responsabilités » avec Emmanuel Macron en cas de victoire de la “droite” parlementaire aux élections des 11 et 18 juin. Une hypothèse fort improbable, les différents sondages accordant une majorité absolue en sièges à la République en marche. Toujours est-il que le sénateur-maire de Troyes a cru bon de préciser qu’en cas de victoire de son parti, le terme de “cohabitation” ne serait pas le plus adapté. « Ce serait différent » mais « cela n’aura rien de conflictuel ». « Certains parlent de covoiturage, ajoute le franc-maçon Baroin, mais c’est un terme impropre aux institutions. Il s’agit en tout cas d’un partage de responsabilités ». On a connu opposition plus franche à l’égard de l’exécutif. La vérité, c’est que rien sur l’essentiel ne peut indisposer les Républicains dans les orientations du nouveau chef de l’Etat. « Si nous avons la majorité absolue, c’est notre projet qui sera mis en œuvre » assure Baroin au Parisien. Mais en quoi le projet des Républicains est-il fondamentalement différent de celui de la République en marche ? La seule différence perceptible se situe sur le plan de la technique fiscale : là où le chef de l’Etat entend augmenter la CSG, les Républicains préfèrent relever le taux de TVA. Jamais il n’a été aussi patent qu’aujourd’hui que la droite et la gauche de gouvernement font exactement la même politique, servent les mêmes intérêts, obéissent aux mêmes cénacles, sortent des mêmes écoles, ont un cursus analogue et de semblables objectifs. L’on a fait croire depuis des décennies en l’existence de profondes divergences entre le centre gauche et le centre droit alors qu’il s’agit d’une complète imposture. Aujourd’hui en Macronie les choses ont-elles au moins le mérite d’être claires.

    Mais allons plus loin. Existe-t-il encore dans notre pays une droite authentique ? Et sinon est-il possible de la reconstruire ? L’hebdomadaire Valeurs actuelles consacre un long dossier dans son numéro du 25 mai à ce sujet (« comment sauver la droite », tel est le titre de couverture), exhorte « la droite conservatrice à se réinventer » après la victoire du macronisme et s’interroge sur une droite déstabilisée par le triomphe du nouveau président, « fragilisée par un gouvernement d’ouverture qui séduit jusque dans son camp » et qui n’a donc « jamais eu autant besoin de repenser ce qui la constitue et la distingue de ses adversaires ». C’est qu’en vérité tous les partis aujourd’hui ne font que de l’économisme, y compris ceux que les media qualifient de droite et d’extrême droite. La campagne de François Fillon a ainsi été centrée sur la nécessité de réduire les dépenses et les déficits tandis que celle de Marine Le Pen était principalement axée sur la sortie de l’euro et la lutte contre l’austérité imposée par Bruxelles. Or, la conduite d’un peuple et d’une nation ne saurait se limiter aux seules questions économiques, à des affaires d’intendance, aussi importantes soient-elles. 

     

    Le grand anthropologue Georges Dumézil a mis en évidence dans ses travaux érudits la tripartition au sein des sociétés indo-européennes. Ces sociétés traditionnelles distinguaient en effet l’activité en trois fonctions politiques correspondant aux domaines religieux, guerrier et économique. On distinguait dans l’organisation sociale les oratores (ceux qui prient), les bellatores (ceux qui combattent) et les laboratores (ceux qui travaillent). Or, explique Dumézil, dans ces sociétés, les fonctions de direction sont occupées par ceux qui prient et ceux qui combattent. Le troisième ordre, qui correspond aux forces de production, est certes nécessaire mais il est strictement soumis aux deux autres ordres, plus élevés, plus nobles. Tel n’est plus le cas dans nos sociétés modernes où Mammon a tout envahi, où domine sans frein le règne de l’argent et où tous les principes, valeurs et institutions traditionnels sont bafoués, détruits, ébranlés, subvertis, minés de l’intérieur. Aucune formation politique en France (mais cela vaut aussi pour les autres pays occidentaux) ne défend des principes intangibles, des valeurs objectives et transcendantes. 

    Dans un entretien au Figaro, le 18 avril, soit cinq jours avant le premier tour, Marine Le Pen affirmait que « l’enjeu de cette présidentielle est un enjeu de civilisation ». Mais de quelle civilisation parlait-elle ? Et en quoi la candidate du Front national défend-elle plus que ses concurrents la civilisation, elle qui est pour le droit à l’avortement et son remboursement à 100 %, elle qui défend bec et ongle la laïcité républicaine dans sa version la plus rigoriste, elle qui s’est dite émue par le long hommage rendu au policier Xavier Jugelé par son concubin homosexuel lors de la cérémonie organisée à sa gloire par François Hollande ? Sur la question des valeurs morales et familiales il n’y avait notoirement aucune différence entre les deux finalistes qui ne divergeaient que sur les conséquences légales et quant à l’état civil des GPA (gestations pour autrui) faites à l’étranger ! Sur tout le reste ils sont d’accord : l’avortement et la pornographie de masse, les unions homosexuelles, le divorce par consentement mutuel, l’extension du Pacs, etc. Et l’on pourrait en dire de même de Fillon. On nous a présenté l’ex-député de la Sarthe comme un catholique conservateur attaché aux valeurs familiales et morales alors qu’en réalité Fillon est un tartuffe. Comme parlementaire, à l’occasion des 40 ans de la loi Veil dépénalisant l’avortement, il a voté, le 26 novembre 2014, une résolution pour « réaffirmer le droit fondamental à l’IVG en France et en Europe ». Et le débat de l’entre-deux-tours des primaires entre Fillon et Juppé a montré qu’ils étaient aussi décidés l’un que l’autre à maintenir en tous points le massacre industriel des enfants à naître dans notre pays et tous les droits accordés aux invertis, y compris le droit à l’adoption d’enfants. La seule nuance étant que Fillon était pour un droit à l’adoption simple et Juppé pour un droit à l’adoption plénière ! Quant à Sarkozy, il avait affirmé, dès la campagne présidentielle de 2002, que la droite parlementaire avait eu tort de s’opposer au Pacs, qu’il fallait vivre avec son temps et ne pas être ringard. 

     

    La vérité, c’est qu’il n’y a plus de droite en France, et cela déjà depuis de longues décennies. Et cela s’explique par l’effondrement sociologique du catholicisme, la perte générale de la foi, l’apostasie universelle depuis au moins demi-siècle désormais. Même si naguère les gens se réclamant de la droite n’étaient pas tous des catholiques pratiquants et fervents, la droite historiquement a toujours défendu la morale catholique, la loi naturelle, le Décalogue. Elle défendait l’institution du mariage (entre un seul et même homme avec une seule et même femme, cela va sans dire), les familles nombreuses, s’opposait donc résolument à la contraception et à l’avortement. Elle professait, avec le maréchal Pétain, que la nation est « une famille de familles » et qu’il est vain d’assurer la grandeur, la pérennité, la vitalité, la permanence d’un peuple et d’une nation sans familles solides, nombreuses et homogènes, sans l’apprentissage et la consolidation des vertus domestiques, sans une stricte moralité, sans une acceptation joyeuse de l’effort et du dévouement, sans le souci permanent de la transmission et du dépassement de soi, sans le sens de l’honneur et des responsabilités, sans le respect des engagements, de la parole donnée, sans lutte implacable contre les égoïsmes destructeurs et l’individualisme mortifère, sans stabilité des couples, des foyers, des familles, sans élévation de l’âme. Mais comment peut-on continuer à adhérer de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces à une morale exigeante, à des principes intangibles dans le cadre d’un athéisme et d’un agnosticisme de masse ? Dostoïevski le disait déjà : « Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis. » 

    Autrefois, même les non-croyants étaient imprégnés, comme malgré eux, par des réflexes et une vision du monde catholiques. Même si l’on n’allait pas à l’église tous les dimanches, il y a des choses qu’on ne faisait pas, qu’on ne se permettait pas. On ne se séparait pas, on était pudique, on s’habillait décemment, on répugnait à la vulgarité et à la grossièreté, on attachait de l’importance à la politesse, on était fidèle à ses engagements, à ses promesses et on se serait senti déshonoré si l’on avait manqué à sa parole. Aujourd’hui même de nombreuses personnes qui se réclament du catholicisme se comportent et vivent dans les faits comme si elles ne l’étaient pas, n’hésitent pas à mentir, à tricher, à tromper leur prochain, à violer sans cesse dans leur vie privée ou professionnelle les principes qu’elles sont censées défendre. Certes l’homme est imparfait et l’on ne fait pas toujours le bien que l’on voudrait faire mais une chose est la faiblesse humaine, une autre est l’absence totale de convictions, de certitudes et de principes directeurs. Et cela ne concerne pas que les laïcs. Lorsque l’on prétend combattre le modernisme, cet égout collecteur de toutes les hérésies, comme le disait saint Pie X, on ne négocie pas avec les usurpateurs modernistes une place au soleil, on ne trahit pas le combat de la foi par soudaine lassitude, intérêt sordide, odieux chantage ou sotte naïveté. 

    Compte tenu du degré de corruption inouïe, de prévarications tous azimuts de notre époque où toutes les digues, tous les verrous, tous les tabous, même les plus immémoriaux et les plus justifiés, ont sauté, on peut se demander dans quelle mesure il existe encore des chefs que l’on peut suivre et des structures saines auxquelles l’on peut se rattacher. A qui peut-on encore faire confiance ? N’est-on pas sans cesse trahi, trompé, manipulé ? On l’oublie souvent mais un chef ne se décrète pas, il se sécrète. Notre société décomposée, putréfiée, atomisée, est-elle encore en état d’en sécréter, tant d’ailleurs sur un plan politique que religieux, temporel que spirituel ? Ne nous propose-t-on pas aujourd’hui que des solutions qui n’en sont pas, des chefs autoproclamés parfaitement indignes, des hommes faisandés, des marchandises avariées, des dirigeants corrompus, sans principe, sans colonne vertébrale, sans conviction, sans idéal ? Faut-il d’ailleurs que l’extrême droite elle-même (ou ce qui en tient lieu) soit tombée bien bas pour que la plupart de ses militants, de ses publications, de ses mouvements aient placé leurs espérances en une Marine Le Pen parée de toutes les vertus, au point qu’on ait parfois vu en cette virago sans foi ni loi une nouvelle Pucelle .

     

    Oui, la question reste entière. Comment reconstruire un pays, redonner sens à la vie, développer un projet collectif mobilisateur si l’on ne croit plus en rien, si tout se vend et tout s’achète, si seules les valeurs qu’on défend sont mobilières, si le matérialisme et l’hédonisme sont l’horizon indépassable de la vie sur terre, si l’on est coupé de ses racines, de sa foi, de son terroir, si plus rien n’a de sens, si un homme et une femme c’est pareil, si un homosexuel, un transsexuel ou un hétérosexuel sont parfaitement interchangeables ? Et comment faire de ses enfants de bons et vrais fils de France si soi-même l’on est vide, si l’on change de partenaire comme de chemises, si l’on a divorcé trois ou quatre fois, si l’on vit dans la débauche et le mensonge, si l’on est sans foi ni loi, si l’on se gave de télévision et de vidéos ? Comment faire pour qu’ils ne soient pas un jour dépendants de la drogue ou de la pornographie ? Comment faire pour qu’ils construisent un foyer stable et aimant ? Comment conserver et transmettre un héritage, ce qui est le fondement du nationalisme, si soi-même l’on est vide, si l’on est tout sauf un exemple, sauf une référence ? On n’aime et on n’imite que ceux que l’on estime, que ceux que l’on admire. Et l’enfant qui grandit doit pouvoir trouver chez son père et chez sa mère des modèles à imiter, fussent-ils imparfaits. Or l’expérience prouve qu’il ne suffit pas de se dire de droite ou d’extrême droite, même la plus radicale, même apparemment la plus intransigeante, pour être quelqu’un de moralement estimable et recommandable. Nous avons ainsi connu des gens décorés de la flamme d’honneur du Front national et qui, dans leur vie professionnelle et familiale, se comportaient comme les pires des ordures et n’avaient nul souci du bien commun. Comme quoi l’habit ne fait pas le moine. 

    De même, l’on s’aperçoit que ceux qui sont souvent les plus en pointe contre l’immigration de masse, qui n’ont aux lèvres que la défense acharnée de la race blanche sont tout à coup beaucoup moins enthousiastes quand il s’agit de se marier et de fonder une famille nombreuse, l’un des remèdes pourtant au Grand Remplacement. Car eux aussi veulent profiter de la vie, pouvoir s’éclater en boîte de nuit, ce qui, il est vrai, est assez peu compatible avec une vie de famille ! De même qu’il est difficile de reprocher aux mahométans d’avoir des convictions religieuses lorsque l’on n’en a soi-même aucune, de même est-il audacieux de reprocher à d’autres peuples et d’autres races d’être prolifiques et d’avoir une grande vitalité lorsque soi-même l’on a fait sciemment le choix de la stérilité. Qu’il faille inverser le courant de l’immigration est certes une impérieuse nécessité (et à cet égard il serait bon de réfléchir à des solutions réalistes et crédibles, ce qui manque cruellement, car ce n’est pas là une mince affaire), mais il est vain de croire que l’on peut redresser une nation sans une profonde remise en question de modes de vie et de pensée parfaitement suicidaires.