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  • Analyse détaillée de l’ intervention du pape François devant le Parlement du Conseil de l’Europe à Strasbourg .

     
    Le pape François devant le parlement du Conseil de l’Europe n’a pas prononcé une seule fois le nom du Christ.
    Il y a quelques rares références à Dieu (quatre), les lois anti-chrétiennes des LGBT ne sont pas évoquées, il a souhaité pour l’Europe « L’espérance dans le Seigneur qui transforme le mal en bien, et la mort en vie. » Evocation très vague de ce Seigneur…
    Aucun lien n’a été fait entre la déchristianisation de l’Europe, sa christianophobie  et  l’islamisation de l’Europe. S’il a fait des allusions au fanatisme religieux (lequel?) à l’étranger, il n’a pas évoqué sa contamination chez nous, au contraire il a appelé de façon incohérente à accueillir les immigrés, dont nous savons que la plupart sont musulmans. Pas un mot pour les catholiques, et pas une seule référence au Christ. Mais par contre un appel, une adhésion implicite,  à une constitution fédérale de l’Europe!
    Les rares  références de son discours vont aux papes conciliaires avec une allusion à la lettre à Diognète pour évoquer les racines religieuses de l’Europe. Un discours très progressiste mais qui de toute façon ne satisfera pas les mondialistes qui concourent actuellement aux destinées de l’Europe puisque ceux-ci ne seront satisfaits que lorsque la religion catholique se sera complètement noyée dans une religion mondiale, parfaitement soumise à sa culture de mort.
     
     
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    Les Droits de l’Homme sans Dieu
     
    Ce discours est un hymne à l’homme centre de tout et aux « Droits de l’homme ». Les Droits de l’homme qui ont servi à l’inauguration de la Révolution française, et qui depuis cette date n’ont plus cessé d’être condamnés par tous les papes jusqu’au Concile Vatican II. En effet, ce sont les « Droits de l’homme » qui ont mis l’homme au centre du monde à la place de Dieu, selon les principes maçonniques. Il est symptomatique que l’entrée en matière du pape dans ce discours leur soit un hommage appuyé:
    Notre histoire récente se caractérise par l’indubitable centralité de la promotion de la dignité humaine contre les violences multiples et les discriminations qui, même en Europe, n’ont pas manqué dans le cours des siècles. La perception de l’importance des droits humains naît justement comme aboutissement d’un long chemin, (…), qui a contribué à former la conscience (…). Cette conscience culturelle trouve son fondement, non seulement dans les évènements de l’histoire, mais surtout dans la pensée européenne, caractérisée par une riche rencontre, dont les nombreuses sources lointaines proviennent « de la Grèce et de Rome, de fonds celtes, germaniques et slaves, et du christianisme qui l’a profondément pétrie»[2], donnant lieu justement au concept de « personne ».
    Comme si les Droits de l’homme étaient l’aboutissement des rencontres de toutes les influences qui sont au fondement de la culture (il ne parle pas de civilisation) de l’ Europe: influences grecque, romaine, celte, germanique et slave, lesquelles ont été pétries par le christianisme. Sur ce chemin le christianisme, si on continue de suivre la logique de François, est l’un des maillons, le dernier peut-être, avant l’aboutissement du parcours que sont les Droits de l’homme. Curieux tout-de-même pour le vicaire du Christ sur terre chargé de transmettre l’Évangile!
     
    La loi naturelle
     
    Faute de s’attaquer aux graves problèmes moraux du mariage homosexuel et de l’enseignement du genre qui fait d’énormes ravages et constituent de graves offenses contre l’ordre naturel « que Dieu a imprimé dans l’univers créé », [pour reprendre la terminologie conciliaire] à propos de « la dignité transcendante de l’homme », les Droits de l’homme l’ont amené à introduire  une plaidoirie contre l’avortement et l’euthanasie.
    Deux luttes importantes, certes, deux causes qui ne seront jamais assez plaidées, mais qui reviennent à être les causes-plancher de la défense de la dignité humaine, sans que pourtant il n’ait expliqué que cette dignité de l’homme vient de Dieu seul et du seul Dieu révélé par le Dieu fait homme.
     
    Les racines de l’Europe et la liberté religieuse
     
    D’ailleurs, à quel Dieu se réfère-t-il ? On ne le sait pas précisément et dans son discours un autre dieu d’une autre fausse religion pourrait encore venir compléter le panthéon des religions fondatrices de l’Europe, pourquoi pas ? Puisqu’il plaide pour une défense de la liberté de penser, de la liberté de toutes les religions et non pas de la liberté de la vérité, de la liberté pour que la vraie religion éclate. Toutes les religions étant mises sur un pied d’égalité:
    « Quelle dignité existe vraiment, quand manque la possibilité d’exprimer librement sa pensée ou de professer sans contrainte sa foi religieuse ? Quelle dignité est possible, sans un cadre juridique clair, qui limite le domaine de la force et qui fasse prévaloir la loi sur la tyrannie du pouvoir ? Quelle dignité peut jamais avoir un homme ou une femme qui fait l’objet de toute sorte de discriminations ? Quelle dignité pourra jamais avoir une personne qui n’a pas de nourriture ou le minimum nécessaire pour vivre et, pire encore, de travail qui l’oint de dignité ? »
    La liberté de professer sa religion fait clairement partie des Droits de l’Homme, cette charte maçonnique qui semble avoir remplacé dans son discours les Dix commandements et l’Évangile.
    Les devoirs de l’homme et les droits de Dieu
    Certes ces Droits doivent être contrebalancés par des devoirs, dit-il, rejoignant sur ce point les pères fondateurs des Droits de l’Homme qui les avaient intitulé en 1795 « Déclaration des droits et devoirs de l’homme et du citoyen »:
    Au concept de droit, celui – aussi essentiel et complémentaire – de devoir, ne semble plus associé, de sorte qu’on finit par affirmer les droits individuels sans tenir compte que tout être humain est lié à un contexte social dans lequel ses droits et devoirs sont connexes à ceux des autres et au bien commun de la société elle-même.
    Mais que fait le vicaire du Christ des droits de Dieu qui pourtant sont nécessaires et suffisants pour établir les seuls vrais droits de l’homme ? Mais si les Droits de l’Homme sont parfaitement cohérents avec le texte  « Dignitatis Humanae » du concile Vatican II, comment pourraient-ils l’être avec les droits inaliénables de Dieu ? « Dignitatis Humanae« , est le grand texte fondateur de la liberté religieuse de Vatican II, qui a abouti concrètement pour l’Eglise à demander aux États qui étaient encore officiellement catholiques de  modifier leur constitution pour que toutes les religions soient à égalité et qu’ainsi ces pays perdent leur identité catholique. Depuis, plus aucun pays n’est officiellement catholique, les Droits de l’Homme ayant, en quelque sorte, « soumis » l’Évangile.
     
    « Un bien plus grand »
     
    Plutôt que de parler de Notre Seigneur Jésus-Christ le pape a préféré se référer à un « bien plus grand »,   » cette « boussole » inscrite dans nos cœurs et que Dieu a imprimée dans l’univers créé » (…) cela signifie surtout de regarder l’homme non pas comme un absolu, mais comme un être relationnel »:
    « En effet, si le droit de chacun n’est pas harmonieusement ordonné au bien plus grand, il finit par se concevoir comme sans limites et, par conséquent, devenir source de conflits et de violences. »
    Parler de la dignité transcendante de l’homme signifie donc faire appel à sa nature, à sa capacité innée de distinguer le bien du mal, à cette « boussole » inscrite dans nos cœurs et que Dieu a imprimée dans l’univers créé[4] ; cela signifie surtout de regarder l’homme non pas comme un absolu, mais comme un être relationnel.
    Malheureusement cet être relationnel qu’est l’homme ne semble pas être, ici, en relation avec Dieu, mais plutôt coupé de son Créateur depuis la Création. « la boussole du bien et du mal », est innée ainsi que François l’avait déclaré déjà dans son interview à Scalfari. Alors à quoi bon les enseignements du Christ, qui paraissent donc superflus ? .. Et il enchaine très vite par la solitude, solitude des vieux et des migrants:
    D’un peu partout on a une impression générale de fatigue et de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante. Par conséquent, les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions.
    Pourquoi cet individualisme et ce vieillissement de l’Europe ?
    C’est une grande méprise qui advient « quand l’absolutisation de la technique prévaut»[6], ce qui finit par produire « une confusion entre la fin et moyens »[7]. Résultat inévitable de la « culture du déchet » et de la « mentalité de consommation exagérée ». Au contraire, affirmer la dignité de la personne c’est reconnaître le caractère précieux de la vie humaine, qui nous est donnée gratuitement (…)
    Le don de la vie
     
    La vie donnée gratuitement, par le hasard ou par Dieu? aucune précision, pourtant capitale. Et si le lien entre la vie et Jésus-Christ n’est pas fait, de quelle vie est-il question ? « Je suis la vie » nous dit le Christ. Comment plaider pour la vie sans référence à la Vie-même ?
    (…) l’Europe et son histoire, faite de la rencontre continuelle entre le ciel et la terre, où le ciel indique l’ouverture à la transcendance, à Dieu, qui a depuis toujours caractérisé l’homme européen, et la terre qui représente sa capacité pratique et concrète à affronter les situations et les problèmes.
    L’avenir de l’Europe dépend de la redécouverte du lien vital et inséparable entre ces deux éléments. Une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet « esprit humaniste » qu’elle aime et défend cependant.
    Christianisme et laïcité
     
    Après ce plaidoyer pour la base élémentaire de la culture de vie face à la culture de mort, on s’attend à ce que le pape franchisse enfin l’obstacle pour rappeler que le Christ seul est la vie. Et qu’en suivant le Christ nul ne risque de s’éloigner de la vie, ni de la perdre. Mais il préfère parler du patrimoine du christianisme, mais un christianisme soumis au diktats de la laïcité:
    j’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. Les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montrent bien: la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne.
    Je désire donc renouveler la disponibilité du Saint Siège et de l’Église catholique – à travers la Commission des Conférences Épiscopales Européennes (COMECE) – pour entretenir un dialogue profitable, ouvert et transparent avec les institutions de l’Union Européenne. De même, je suis convaincu qu’une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses, sachant en recueillir la richesse et les potentialités, peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui, et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que « c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence »[réf au discours de Benoît XVI au corps diplomatique. ndlr].
    Un Dieu générique encore…
    La christianophobie
     
    Faute d’en venir à parler de Celui qui est la vie, au moins va-t-il plaider contre la christianophobie répandue par les institutions de l’Union Européennes, différentes de celles du Conseil de l’Europe à la tribune duquel il s’exprime ? 
    Nous ne pouvons pas ici ne pas rappeler les nombreuses injustices et persécutions qui frappent quotidiennement les minorités religieuses, en particulier chrétiennes, en divers endroits du monde. Des communautés et des personnes sont l’objet de violences barbares : chassées de leurs maisons et de leurs patries ; vendues comme esclaves ; tuées, décapitées, crucifiées et brulées vives, sous le silence honteux et complice de beaucoup.
    Mais c’est peine perdue, pour François, la christianophobie n’est pas en Europe, ce temple, par définition, de la liberté religieuse:
    La devise de l’Union Européenne est Unité dans la diversité, mais l’unité ne signifie pas uniformité politique, économique, culturelle ou de pensée. En réalité, toute unité authentique vit de la richesse des diversités qui la composent : comme une famille qui est d’autant plus unie que chacun des siens peut être, sans crainte, davantage soi-même. Dans ce sens, j’estime que l’Europe est une famille des peuples, lesquels pourront sentir les institutions de l’Union proches dans la mesure où elles sauront sagement conjuguer l’idéal de l’unité à laquelle on aspire, à la diversité propre de chacun, valorisant les traditions particulières, prenant conscience de son histoire et de ses racines, se libérant de nombreuses manipulations et phobies. Mettre au centre la personne humaine signifie avant tout faire en sorte qu’elle exprime librement son visage et sa créativité, au niveau des individus comme au niveau des peuples.
    Ce long développement sur les racines de l’Europe constitue sans doute les paroles les plus fortes de ce discours, bien pauvres en vérité pour le chef terrestre de l’Eglise, représentant de Jésus-Christ. Mais si c’est la personne humaine qui est au centre de ses propos et non pas Dieu, Dieu révélé par l’Évangile seul, comment pourrait-il en être autrement ? Il est impossible de concilier des contraires!
    Et de plaider pour la démocratie…
    Dans cette dynamique d’unité-particularité, se pose à vous, Mesdames et Messieurs les Eurodéputés, l’exigence de maintenir vivante la démocratie des peuples d’Europe.
    La famille
     
    Vient alors, (enfin!) l’évocation de la famille, de l’éducation et de l’école. Le pape va-t-il en venir aux questions cruciales ? Mais non, rien que de très vague, des paroles que chacun peut interpréter à sa façon. Quand on sait que le pape a été le promoteur des scandales qui ont émaillé le synode sur la Famille, il ne faut pas s’en étonner:
     Le premier domaine est surement celui de l’éducation, à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société. (applaudissements) La famille unie, féconde et indissoluble porte avec elle les éléments fondamentaux  pour donner espérance à l’avenir. Sans cette solidité, on finit par construire sur le sable, avec de graves conséquences sociales. D’autre part, souligner l’importance de la famille non seulement aide à donner des perspectives et l’espérance aux nouvelles générations, mais aussi aux nombreuses personnes âgées, souvent contraintes à vivre dans des conditions de solitude et d’abandon parce qu’il n’y a plus la chaleur d’un foyer familial en mesure de les accompagner et de les soutenir.
    Et c’est tout! Bien sûr, après la famille, il a fallu sacrifier l’encens à la déesse terre. L’écologie faisant désormais partie des fondamentaux de l’enseignements de l’Eglise:
    respecter la nature, nous rappelle que l’homme lui-même en est une partie fondamentale. À côté d’une écologie environnementale, il faut donc une écologie humaine, faite du respect de la personne, que j’ai voulu rappeler aujourd’hui en m’adressant à vous.
    L’immigration
     
    Et vient alors la question chère à ce nouveau pape, la question migratoire qui, certes est un gros problème pour les chrétiens et plus particulièrement pour les catholiques d’Europe, livrés sans filet à une religion qui a fait les preuves de sa barbarie jusqu’au sein de nos campagnes comme se plaisent à le souligner nos autorités nationales françaises. Cette France d’où François s’exprime. Mais peine perdue, la commisération du pape ne s’adresse qu’aux immigrés. Comme si le problème n’était pas plutôt ces vastes mouvements migratoires dont les guerres sont les causes réelles. Ne serait-ce pas à la source qu’il faudrait porter remède en cessant d’activer les antagonismes et les conflits ? L’Europe ne fait-elle pas partie de la coalition arabo-occidentale qui participe au conflit du proche-Orient ? soulevant les haines contre le pouvoir légitime de la Syrie ? Ce foyer de guerres multiples, source des mouvements migratoires vers l’Europe ? Non, exit le problème de fond:
    Enfin, la conscience de sa propre identité est indispensable dans les rapports avec les autres pays voisins, particulièrement avec ceux qui bordent la Méditerranée , dont beaucoup souffrent à cause de conflits internes et de la pression du fondamentalisme religieux ainsi que du terrorisme international.
    Arrive la conclusion de ce long discours et la fameuse référence à la lettre de Diognète, qui a pour but, certes louable, de rappeler  l’antiquité de la chrétienté en Europe:
    Un auteur anonyme du IIème siècle a écrit que « les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps » [13]. Le rôle de l’âme est de soutenir le corps, d’en être la conscience et la mémoire historique. Et une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme. Une histoire non exempte de conflits et d’erreurs et de péchés, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. Nous le voyons dans la beauté de nos villes, et plus encore dans celle des multiples œuvres de charité et d’édification commune qui parsèment le continent. Cette histoire, en grande partie, est encore à écrire. Elle est notre présent et aussi notre avenir. Elle est notre identité.
    Les pères fondateurs
     
    C’est alors que le pape va sans doute en profiter pour se référer aux Pères de l’Eglise ? Mais non! C’est aux pères fondateurs de l’Union européenne qu’il en vient, ceux-là mêmes qui furent cornaqués par la CIA:
    Et l’Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir, selon l’esprit de ses Pères fondateurs, dans la paix et dans la concorde, puisqu’elle-même n’est pas encore à l’abri de conflits.
    Emilie Defresne
     

  • Islamisme : C'est une guerre de religion, mais le pape se tait ou balbutie ...

     
     
     
     
    Face à l'offensive de l'islamisme radical, la thèse du pape François est qu'"il faut caresser les conflits". Et oublier Ratisbonne. Ce qui est gravement préjudiciable même pour les courants réformistes de l'islam .
     
     
    ROME, le 21 novembre 2014 – Dans quelques jours, le pape François va se rendre en Turquie, c'est-à-dire dans une région où a lieu cette nouvelle guerre mondiale "en morceaux" qu’il voit se répandre dans le monde.
    Le califat islamique qui s’est installé tout près de la frontière turque, à cheval sur la Syrie et l'Irak, pulvérise les vieilles frontières géographiques. Il est mondial par nature. "La marche triomphale des moudjahidines arrivera jusqu’à Rome", a proclamé, à la mi-novembre, Abou Bakr al-Baghdadi, le calife.
     
    En Égypte, en Arabie Saoudite, au Yémen, en Algérie et en Libye, pays qui est juste en face des côtes italiennes, des éléments islamiques lui ont fait allégeance. Par son activité dans deux pays voisins, le Nigeria et le Cameroun, Boko Haram a étendu le califat jusqu’à l'Afrique subsaharienne. Et le califat attire de nouveaux adeptes accourus d'Europe et d’Amérique du Nord.
    Sur le drapeau noir de cet État islamique nouveau né, on peut lire, écrite en caractères coufiques, la profession de foi : "Il n’existe pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète" (1).
     
    Les chrétiens figurent parmi les nombreuses victimes de cet islam puritain, qui se définit comme le seul vrai et qui veut également faire disparaître ce qu’il considère comme les principales trahisons par rapport à l'islam des origines : l'hérésie chiite, dont l’épicentre est l’Iran, et le modernisme laïcisant de la Turquie de Kemal Atatürk, personnage dont le pape François visitera le mausolée au début de son voyage dans ce pays.
     
    À Racca - la ville de Syrie qui est la capitale de fait du califat et d’où le jésuite Paolo Dall'Oglio a disparu - le nouvel État islamique a imposé au très petit nombre de familles chrétiennes qui ont survécu, 15 contre 1 500 précédemment, la jizya, l’impôt de protection, à hauteur de 535 dollars par an, un montant disproportionné, sous peine de confiscation de leurs maisons et de leurs biens.
     
    A Mossoul il n’y a plus une seule église où la messe soit encore célébrée, ce qui n’était même pas arrivé après l'invasion des Mongols.
     
    Il est impossible de ne pas discerner, dans ces faits, les caractéristiques d’une "guerre de religion" poussée à l’extrême, une guerre faite au nom d’Allah. Il est illusoire de nier l’origine islamique de cette violence théologique sans bornes. Même la "Civiltà Cattolica", revue qui fait l’objet d’un contrôle, l’a écrit, quitte à être ensuite contredite par son tremblant directeur Antonio Spadaro, un jésuite qui prétend être l’interprète de François.
     
    À propos de l'islam, l’Église catholique balbutie et cela est d’autant plus vrai que l’on monte plus haut dans la hiérarchie !
     
    Les évêques des diocèses du Moyen Orient demandent au monde une protection armée efficace, mais celle-ci n’arrive jamais. À Rome, le cardinal Jean-Louis Tauran publie une dénonciation tout à fait circonstanciée des atrocités commises par le califat et il déclare qu’il n’y a plus aucune possibilité de dialogue avec ceux des musulmans qui ne détruisent pas la violence à la racine.
    Mais lorsque le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’état, prend la parole à la tribune de l'ONU, à New-York, comme il l’a fait le 29 septembre, il évite soigneusement d’employer les mots tabous "islam" et "musulmans" et il paie le tribut obligatoire au mantra qui nie l'existence de ce conflit de civilisations qui a lieu sous les yeux de tous.
    Certes, Parolin élève une protestation contre l’"irresponsable apathie" dont le Palais de Verre a fait preuve. Mais c’est précisément à l'ONU que François demande la seule décision légitime concernant n’importe quelle intervention armée sur le théâtre moyen-oriental.

    Le pape Jorge Mario Bergoglio a rendu aux diplomates de la curie ce rôle que les deux pontifes précédents avaient dissimulé. Mais, en définitive, c’est lui en personne qui dicte le rythme et les formes de la géopolitique du Vatican. Davantage par ses silences que par les propos qu’il tient.
    Il n’a rien dit à propos des centaines de lycéennes nigérianes qui ont été enlevées par Boko Haram. Il n’a pas parlé de la jeune mère soudanaise Meriam, condamnée à mort uniquement parce qu’elle est chrétienne et qui a fini par être libérée, grâce à l’intervention d'autres personnes. Il garde le silence à propos d’Asia Bibi (2), une mère pakistanaise enfermée depuis cinq ans dans le quartier des condamnés à mort, elle aussi parce qu’elle est "infidèle", et il ne donne même pas de réponse aux deux lettres pleines de tristesse qu’elle lui a écrites cette année, avant et après la confirmation de sa condamnation.
     
    Le rabbin argentin Abraham Skorka, ami de longue date de Bergoglio, a raconté qu’il avait entendu celui-ci dire qu’il "faut caresser les conflits".
    C’est ce que fait le pape avec l'islam, y compris celui dont la théologie est la plus sanguinaire. Il ne désigne jamais les responsables par leur nom. Il faut les "stopper", a-t-il dit, mais sans expliquer comment. Il prie et il fait prier, comme avec les deux présidents israélien et palestinien. Il demande sans arrêt le dialogue, mais sur ce qui unit et non pas sur ce qui divise.
     
    En 2006 Benoît XVI, d’abord à Ratisbonne et ensuite à Istanbul, a dit ce qu’aucun pape n’avait jamais osé affirmer : que la violence associée à la foi est l'inévitable produit du lien fragile entre foi et raison dans la doctrine musulmane et dans sa compréhension même de Dieu.
    Et il a clairement déclaré que le monde musulman était confronté à ce même défi historique que le christianisme avait déjà affronté et surmonté : celui d’"accueillir les véritables conquêtes des Lumières, les droits de l’homme, et en particulier la liberté de la foi et de son exercice".
    C’est de là qu’est né ce germe de dialogue islamo-chrétien qui s’est concrétisé dans la "lettre des 138 sages" écrite au pape Joseph Ratzinger par des responsables musulmans de diverses tendances.
     
    Ces jours derniers, le pape François a salué quelques uns de leurs représentants, arrivés à Rome pour une nouvelle session de ce dialogue. Mais ils n’ont pas parlé de ces questions capitales, le germe s’est desséché.
     
    Cela fait désormais un millénaire que, dans l'islam, la “porte de l'interprétation” est fermée et qu’il n’est plus possible de discuter du Coran sans danger, et même danger de mort.
     
    Sandro Magister
    Sources : L'Espresso" n° 47 du 21 novembre 2014/LPL
     

  • La Russie n’a pas l’intention de supplier Paris de lui fournir les porte-hélicoptères de catégorie Mistral et met en garde la France .

     

    La Russie n’a pas l’intention de supplier Paris de lui fournir les porte-hélicoptères de catégorie Mistral et met en garde la France du fait que ce contrat, s’il n’est pas réalisé, risque de coûter cher à la France. C’est ce qu’a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’UE Vladimir Tchijov en commentant la déclaration de l’Elysée concernant la suspension du processus de transfert à la Russie du porte-hélicoptères.

    « Si cette décision est définitive, cela risque de coûter plus cher à la France que le prix des deux porte-hélicoptères, et même plus cher que le montant des compensations que la Russie touchera pour la non-réalisation du contrat. C’est la réputation de la France et son prestige en tant que partenaire commercial en matière de l’armement, qui sont en jeu », a déclaré Tchijov.

    Ce mardi le président français François Hollande a déclaré que le transfert du premier porte-hélicoptères à la Russie était suspendu à cause de la situation en Ukraine ! ...

     

     

     

    La question qui importe ici c’est que l’administration Hollande a définitivement montré que les intérêts outre-Atlantique l’emportent de loin sur les intérêts nationaux de la France.

    Ce n’est une surprise pour personne de savoir qu’une bonne partie des élites de l’UE est américanisée jusqu’à la moelle. Merkel, Cameron, Hollande en sont probablement les meilleurs exemples (sans mentionner les « leaders » des pays Baltes, de la Pologne ou encore de la Roumanie). Mais le cas « français » a atteint véritablement le summum. L’affaire des Mistral ressemble plus à une grande anecdote qu’à autre chose. Faire du chantage à un pays comme la Russie, dans un domaine aucunement crucial pour elle, et avec des conséquences plus que sérieuses pour celui qui fait ce chantage, vraisemblablement l’Elysée aurait du réfléchir au moins trois fois avant de faire une fois de plus n’importe quoi.

    On avait eu un entretien le mois dernier avec un brillant expert militaire russe, rédacteur en chef du magazine mensuel Nacional’naya oborona(Défense nationale), par ailleurs directeur du Centre d’analyse du commerce mondial de l’armement et membre du Conseil public du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, en l’occurrence M. Igor Korotchenko. On avait entre autres mentionné lors de cet entretien le thème des Mistral car on voyait déjà quelle pression extérieure la France subissait de la part de ses « amis » étasuniens et de l’OTAN.

    M. Korotchenko avait été alors plus que clair : « La Russie a adopté une position très calme sur le sujet. Le contrat est signé, l’argent est payé. Le contrat se doit donc d’être exécuté. Si Paris et l’Elysée annulent la transaction, la France devra déjà rembourser en intégralité l’argent qu’elle a reçu pour ce contrat et en plus payer une grande pénalité. Quant à nous, nous réagissons calmement, sans excès ». Et d’ajouter : « … Le président français Hollande qui même sans cette histoire a perdu et continue de perdre tellement de points politiques, pourrait donc désormais devenir le politicien ayant ouvertement trahi les intérêts nationaux de la France. Les électeurs français ne le lui pardonneront pas. De même qu’ils ne pardonneront pas les forces politiques liées à Hollande. Le refus éventuel donc d’exécuter ledit contrat fera que la France perdra bien plus qu’elle ne recueillera. Quant à la Russie, elle se concentrera sur ses propres moyens. Pour nous, il n’y aura aucune tragédie ».

    Les faits d’aujourd’hui confirment donc les mots. La Russie continue d’agir sans excès alors que l’Elysée continue de tourner dans le clownesque, incapable de dire une bonne fois pour toute si oui ou non la France livrera les Mistral à la Russie. On comprend que le risque de perdre une bien grosse somme d’argent du budget de l’Etat fait toujours douter les preneurs de décision mais il y a un moment où il faut savoir ce que l’on veut. Quant à la Russie, elle agira en conséquence, d’ici peu.

    Le représentant permanent de la Russie auprès de l’UE, Vladimir Tchijov, a été lui aussi très clair : « La Russie n’a pas l’intention de supplier Paris de lui fournir les porte-hélicoptères de catégorie Mistral ».Tout en ajoutant que si le contrat n’est pas rempli par la partie française, cela risque de coûter cher à cette dernière : « Si cette décision est définitive, cela risque de coûter plus cher à la France que le prix même des deux porte-hélicoptères, et même plus cher encore que le montant des compensations que la Russie touchera pour la non-réalisation du contrat. C’est la réputation de la France et son prestige en tant que partenaire commercial en matière d’armement, qui sont en jeu ».

    Même note d’optimisme au niveau du ministère russe de la Défense qui s’est exprimé via le vice-ministre Iouri Borissov, en mentionnant bien que la flotte russe se passerait des Mistral. Et en notant que le porte-hélicoptères n’était pas un élément inaliénable de la marine de guerre russe : « Quand le montant déjà payé sera remboursé, nous trouverons comment le dépenser d’une façon plus rationnelle »…

    Je crois qu’il est difficile d’ajouter autre chose si ce n’est de mentionner ce que la France va devoir rembourser à la Russie, en l’occurrence le montant déjà payé et un supplément en la qualité d’une amende bien salée : au total environ trois milliards d’euros... La Russie saura certainement comment utiliser à bien cette somme considérable, en investissant aussi bien dans ses propres capacités (ce ne sont pas les cerveaux qui manquent) que dans des projets dans les pays véritablement amis de la Russie.

    A noter d’ailleurs, et cela rejoint parfaitement la réputation de la France en tant que fournisseur, que l’Inde suit avec la plus grande attention l’affaire des Mistral. En effet, New Delhi surveille de très près la réalisation de ce contrat pour éventuellement passer (ou pas) certaines commandes à la France. Par ailleurs, la Russie est le premier fournisseur d’armement de la République indienne (les autres, y compris la France, se battent pour un pourcentage minimal). De son côté l’Inde est tout simplement le plus grand acheteur de l’armement russe, et ce depuis longtemps. Sans oublier bien évidemment que l’Inde est un ami de longue date de la Russie, cette amitié est aujourd’hui d’autant plus renforcée dans le cadre de l’alliance BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Une amitié sincère, sans hypocrisie, qui permettra j’en suis sûr à nos deux pays de se consacrer encore plus activement au renforcement de la coopération bilatérale et de l’alliance BRICS, au lieu de faire appel à des tiers incapables (car étant sous asservissement) d’assurer leurs obligations.

    Un dernier point qu’il faut mentionner, les porte-hélicoptères de classe Mistral ont été commandés sous l’ère du ministre Anatoli Serdioukov, loin d’être le meilleur ministre de la Défense de la Russie contemporaine. Peut-être que l’affaire des Mistral ne sera qu’une raison supplémentaire de tourner définitivement la page des erreurs commises durant cette période. En tout cas la Russie attendra encore un peu avant de prendre les mesures nécessaires, laissant la possibilité à François Hollande et à son administration de bien peser les « pour » et les « contre ». Quoiqu’il arrive, la Russie n’en sortira que vainqueur et encore plus renforcée. Quant à la France, pays qui m’est cher puisque j’en suis diplômé, à part de très sérieuses pertes économiques, elle risque surtout de perdre la face, au point de perdre tout simplement le respect et le prestige qu’il n’y a encore pas si longtemps elle inspirait. Mais j’insiste : cette perte de respect ne visera aucunement le pays, ni son peuple, mais bien son "élite politique" ...