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  • Scandale d’État pire que McKinsey : les obligations indexées sur l’inflation!

     

    Nous découvrions il y a quelques mois que l’Agence France Trésor, organisme en charge du placement de la dette de la France sur les marchés financiers, avait émis massivement des OATi (Obligations indexées sur l’inflation). Cette nouvelle, bien entendu, n’a suscité aucun intérêt dans nos médias. Trop technique, trop ennuyeux, pas assez glamour pour l’été.

    En temps normal, la France s’endette généralement à taux fixe en émettant des obligations « normales », ce qui permet de prévoir et de piloter la charge de la dette de l’Etat, c’est-à-dire le montant des intérêts que nous devons verser chaque année au titre de cette dette que nous avons contractée.

    Cette charge de la dette est déjà très lourde et gravite aux environs de 38 Milliards d’euros par an (même ordre de grandeur que le budget annuel de la Défense), en augmentation constante.

    Or, il s’est avéré que Macron et Le Maire, ces deux génies de la finance, ont cru opportun d’émettre massivement des obligations indexées sur l’inflation (le taux d’intérêt n’est pas fixe mais variable en fonction de l’inflation) depuis 2020, et qu’ils ont l’intention d’amplifier ce processus.  N’importe quel professionnel des marchés financiers, s’il avait été consulté, leur aurait expliqué que lorsqu’on fait tourner la planche à billet et qu’en plus, on décide de se passer du gaz russe, on génère nécessairement une inflation importante, avec le double effet de la dévalorisation de l’euro et de la hausse en dollars du prix des matières premières.

    Le surcoût que ces obligations vont entraîner pour les finances publiques a déjà été déjà évalué entre 15 et 40 Milliards d’euros. Même si les chiffres n’ont plus de sens depuis quelques années, il faut avoir conscience que ce sont des sommes gigantesques au regard des recettes de l’Etat, et que ce sont nos impôts qui financeront cette catastrophe annoncée.
    Bien entendu, on pourrait mettre cette décision sur le compte de l’incompétence. Macron n’a jamais été plus banquier que philosophe ; Le Maire est un normalien énarque agrégé de lettres modernes, spécialiste de Proust. C’est très noble, mais ce n’est certainement pas la formation adéquate pour gérer les finances de la France. Que ces deux là ne soient pas à leur place, c’est évident, mais les employés de l’Agence France Trésor sont en grande majorité extrêmement compétents. C’est donc évidemment sciemment qu’ils utilisent cette machine à perdre.

    L’explication est surprenante et apparaît au détour d’un entretien que Le Maire a accordé à un journal économique. Interrogé sur la raison qui l’a poussé à choisir d’émettre ces obligations indexées sur l’inflation, Le Maire nous explique sans sourciller que c’était une demande des banques qui étaient en demande de produits plus attractifs pour leurs clients…


    Une fois l’effet de sidération passé, une question légitime, que le journaliste n’a bien entendu pas osé poser, nous brûle les lèvres : depuis quand le ministre de l’économie est le représentant des intérêts des banques et surtout, depuis quand la France doit faire le tapin auprès des investisseurs, alors que sa dette s’arrachait encore il y a peu, même à des taux négatifs ? Nous aurait-on caché que la dette de la France n’est plus si attractive que cela, qu’il soit désormais nécessaire de trouver de nouveaux expédients pour être en mesure de la fourguer ?

    Quelle est la prochaine étape ? Une émission obligataire avec comme collatéral la Tour Eiffel ou l’Arc de Triomphe ? Pourquoi pas des obligations indexées sur la température émise au mois de février ou sur le nombre de surmulots et de clandos dans les rue de Paris, afin d’être bien certain que cela nous coûte un maximum ?
    Nous sommes malheureusement là devant un cas flagrant de capitalisme de connivence dans lequel une petite caste au pouvoir utilise les impôts des contribuables pour se préparer une reconversion dans le monde bancaire.


    Pour décrire ce comportement, le code pénal utilise le mot de forfaiture, dont la définition est la suivante : « Violation par un fonctionnaire public, un magistrat des devoirs essentiels de sa charge ».

    Alors qu’attendent les députés de l’opposition pour au moins évoquer cet état de fait lors des questions au gouvernement ? Le sujet de l’asservissement de la France aux marchés financiers est-il donc moins crucial que les droits des LGBTQIA2+ à Oulan-Bator ?
    Ce scandale est bien plus grave que celui de l’affaire Mc Kinsey, aussi bien dans la nature du délit que dans son ampleur, car ce n’est ni plus ni moins que la sécurité financière du pays qui est en jeu. Les conséquences sur les finances publiques seront visibles dès cette année : il va falloir trouver des dizaines de milliards supplémentaires pour payer la charge de la dette.

    Pas d’inquiétude, ils ont une solution déjà éprouvée, qui est d’ailleurs mise en place depuis longtemps, mais que personne ne souhaite voir décrite sous cet angle : émettre de la nouvelle dette afin de payer les intérêts de l’ancienne ; emprunter pour rembourser, comme Jean Gabin dans le film Le Baron de l’écluse, qui emprunte de la main droite pour rembourser de la main gauche.

    Macron et Le Maire auront décidément achevé en très peu de temps de souiller l’Etat français qui, je le rappelle, est parmi les seuls au monde à ne pas avoir fait défaut sur sa dette ces 200 dernières années, en le transformant en un vulgaire joueur de bonneteau.

    Alain Falento

  • Les incuries sans nombre de notre gouvernement .

    Ces dernières semaines, on a assisté à une sorte de mise générale en accusation du consommateur d’eau brusquement accusé de tous les maux !!

    Gouvernement, médias à sa botte, experts subventionnés, écolos: tous se sont ligués pour dénoncer haut et fort notre comportement irresponsable: nous qui osons encore prendre en catimini un bain de temps en temps, ou peut-être essayer de sauver nos plantes par des arrosages parcimonieux et quasi-clandestins ou encore, ces agriculteurs égoïstes qui n’arrivent pas à laisser leurs récoltes dépérir, alors qu’on leur interdit cyniquement les bassins de rétention dédiés qui atténueraient au moins leurs problèmes et qu’on laisse même librement dévaster ceux affectés à un usage commun. Mais les dogmes écologiques ne naviguent jamais de conserve avec le bon sens...

    Une lourde redevance d’incurie publique

    Pourtant grand silence ou presque à propos d’une donnée capitale et qui cette fois met en cause tous nos donneurs de leçons, lesquels comme d’habitude sont absolument incapables d’une stratégie à long terme, dés qu’elle dépasse la prochaine échéance électorale, c’est à dire cinq ans au maximum. 

    Combien d’entre nous savent que, selon les chiffres officiels près de 20% (soit quand même un milliard de m3) de la production nationale d’eau potable se perdent en fuites diverses affectant un réseau vieillissant (40% des canalisations ont plus de 50 ans) et encore ce chiffre de déperdition ne correspond–il qu’à la sommation des seules données fournies par celles des collectivités et par ceux des services ayant spontanément accepté de répondre à l’enquête.  Normalement, ce ne sont pas les plus mauvais, si bien que certains spécialistes n’hésitent pas à avancer des chiffres très supérieurs et jusqu’au double du taux de 20%,  pour eux notoirement sous-dimensionné. Même en s’en tenant au taux de 20%, c’est encore l’équivalent de la consommation moyenne de plus de 18 millions d’habitants,  qui part du point de distribution pour ne jamais arriver au robinet du consommateur.

    Et pourtant, en haut lieu, on connaît parfaitement ces résultats accablants. Mais en dépit de leurs grandes professions de foi écologiques, pour l’État, comme pour les collectivités territoriales, comme pour les concessionnaires, rien ne se passe. En effet de toute manière ces fuites ne leur coûtent rien, puisqu’ils vous les facturent sans vergogne plein pot taxes comprises, mais bien sûr en les noyant soigneusement dans votre consommation globale pour que vous ne protestiez pas. Certes on ne peut pas dire que ce système encourage franchement l’effort, ni la transparence, mais ce n’est pas non plus ce qui est recherché. D’ailleurs tous les plans visant à reprendre la main sont systématiquement différés, freinés ou amputés, si bien que cela ne gêne en rien ceux qui nous gouvernent que l’eau qu’ils nous enjoignent d’économiser vertueusement soit gaspillée à flot par eux le long des réseaux qu’ils se refusent à entretenir, à maintenir ou à renouveler correctement. Résultat:  même en s’en tenant au taux officiel,  vous pouvez ajouter aux taxes que vous payez déjà sur l’eau une redevance clandestine d’incurie publique qui majore de près de 25% (=20/80) le tarif réel de l’eau que vous consommez effectivement. En réalité chaque consommateur paye donc chaque année en moyenne une facturation induite de 55 m3 pour une consommation réelle de 44 m3!

    Et la situation n’est pas près de s’améliorer malgré toutes les déclarations et toutes les lois passées:  déjà en 2007,  on notait dans l’engagement 111 du Grenelle de l’Environnement le souci de réduire les fuites par tous les moyens. Un plan réglementaire récidivait en 2012, tandis que l’objectif était une nouvelle fois rappelé dans les Assises de l’eau en 2019. Malheureusement les chiffres sont têtus: la durée de vie moyenne d’un réseau est généralement estimée entre 50 et 60 ans, ce qui veut dire que si on en entreprend la maintenance régulière, il faut investir chaque année par rapport au coût total du réseau entre 2% et 1,67% d’effort de renouvellement et de remise en état. Et là on est tout de suite fixé puisque cet effort n’excède guère présentement 0,63% – soit pratiquement et en moyenne environ un tiers de ce qu’il devrait être – et une fois de plus on prend les consommateurs pour des gogos auxquels on peut sans se gêner raconter n’importe quelle histoire. Surtout qu’on sait parfaitement que certaines canalisations notamment en PVC vieillissent mal et qu’en ce cas,  les analyses de toxicité prises au robinet sont souvent nettement plus inquiétantes que celles effectuées à la sortie du point de distribution. Donc pour l’instant, il est clair qu’on pare au plus pressé, une fuite chassant l’autre (et encore pas toujours!),  et que nous ne sommes pas prêts du tout à récupérer notre eau, ni l’argent qui va avec. Il n’est pas exagéré de prétendre qu’actuellement et au sens littéral du terme, notre pouvoir d’achat prend sacrément l’eau cependant que les analyses officielles ne traduisent pas toujours la réalité à notre robinet.

    L’eau n’est hélas pas le seul secteur en crise ...

    Notez que l’eau n’est pas le seul secteur ou prévalent cette incurie publique et cette sorte d’aversion maladive en face des contraintes d’un entretien sérieux et attentif. La SNCF avec le déraillement de Brétigny et ses TGV régulièrement stoppés plusieurs heures en pleine campagne, EDF avec ses centrales nucléaires à l’arrêt dans un  ensemble confondant, nos ponts dont plusieurs centaines sont officiellement répertoriés comme dangereux, notre réseau routier en pleine déshérence, nos passages à niveau et leurs trente à quarante morts annuels, la Sécurité civile avec ses Canadairs vétustes et cloués au sol , notre armée dont beaucoup de matériels sont hors d’usage et n’assurent plus la protection que nos soldats sont en droit d’attendre, notre Justice dont l’équipement n’est jamais parvenu à répondre aux besoins des magistrats et des justiciables.

    Bref, la doctrine publique est très simple, aussi bien pour l’ État, que pour nombre de  collectivités territoriales, tant que cela ne se voit pas, on rogne tous les crédits alloués à des services jugés suffisamment discrets pour ne pas  protester trop bruyamment   et on affecte le tout à la croissance sans fin des politiques de solidarité et d’assistance (politique de la ville, allocations en tous genres,  sans papiers, mineurs non accompagnés, retraites aux étrangers n’ayant jamais cotisé en France…) largement électoralistes, qui ont réussi en quelques décennies à mettre le régalien à l’os. D’ailleurs les statistiques de l’étude de l’OCDE parue en novembre 2020 sont sans appel: la France consacre aux dépenses sociales publiques 31,1% de son PIB, alors que la moyenne OCDE culmine à 19,9%. Un écart qui ne date pas d’hier et qui explique l’essentiel de nos malheurs!

    Maintenant que la plupart des services vitaux se trouvent ouvertement en crise, la partie devient nettement plus difficile pour le pouvoir mis en face de toutes ses contradictions, de toutes ses négligences, de tous ses atermoiements et aussi de tous ses mensonges.  On citera notamment la faillite de l’Hôpital, les carences des urgences, l’effondrement alarmant de la sécurité publique, le sous-équipement manifeste de la sécurité civile, l’insuffisance prolongée des dotations militaires (cf. nos stocks de munitions!), la grande misère des locaux de police, la dégringolade de notre enseignement dans tous les classements internationaux, la vente à l’encan et dans des conditions douteuses de nos fleurons industriels, les chaussées hérissées de ralentisseurs illicites que personne n’entreprend de remettre aux normes

    Désormais, c’est clair: tous les voyants sont au rouge et aujourd’hui le pays se trouve à la croisée des chemins.  Il lui faut en effet sans délai dresser et surtout mettre en place et faire respecter un ensemble de réformes toutes  aussi indispensables, aussi urgentes les unes que les autres et dont les plus importantes ne sont doute pas celles voulues par Bruxelles, mais celles impatiemment attendues par les Français. Car ces derniers ont parfaitement réalisé qu’ils ne cessent de payer chaque année plus cher des services publics de plus en plus défaillants, parce qu’ils sont régulièrement mis à sac au profit de politiques de redistribution et d’accueil tous azimuts qui dépassent incontestablement les capacités du pays et qui le mènent à l’asphyxie par son endettement débridé. C’est donc toute une nouvelle stratégie qu’il s’agit de mettre en place et nous allons voir rapidement dans les mois qui viennent – ce sera d’ailleurs une indication précieuse pour l’avenir – si la transition écologique, dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles,  peut ou non s’accommoder que les pouvoirs publics et les concessionnaires  puissent continuer  à librement gaspiller 20%  (et sans doute bien davantage) de l’eau que nous produisons à si grands frais, tout en sommant les consommateurs de consentir les efforts que la puissance publique elle-même se refuse à engager.