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  • Le sénateur Jean-Louis Masson met le gouvernement dans l' embarras par ses questions sur l’influence de la franc-maçonnerie dans la fonction publique et la justice ...

     

     

    Jean-Louis Masson, sénateur de Moselle siégeant comme non inscrit c’est-à-dire sans dépendre d’un parti politique, a posé une question d’actualité au gouvernement qui a eu le don d’irriter la franc-maçonnerie. Et pour cause !

    Le sénateur Jean-Louis Masson a interpellé le Premier ministre sur les avantages réservés aux francs-maçons dans la fonction publique ! « Monsieur le Premier ministre, la carrière doit dépendre de la valeur de chacun. Avec le système que vous allez mettre en place, ceux qui vont réussir sont ceux qui ont des relations familiales, qui font partie de réseaux occultes, tels que la franc-maçonnerie, ou qui ont des pistons politiques !« , a notamment déclaré le sénateur Jean-Louis Masson au Premier ministre.

    Question d’actualité au gouvernement n° 1992G de M. Jean Louis Masson (Moselle – NI)
    publiée dans le JO Sénat du 10/09/2021
    M. le président. La parole est à M. Jean Louis Masson, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe.

    M. Jean Louis Masson. Monsieur le Premier ministre, la fonction publique était jusqu’à présent soumise à une logique de méritocratie : la réussite de chacun aux concours et examens ne dépendait que de sa valeur personnelle. Le système, à défaut d’être parfait, était au moins juste.

    Or, sous couvert d’une fausse égalité des chances, le Gouvernement veut remplacer ce système par une logique de nomination au jour le jour, fondée sur des appréciations qui seront totalement subjectives et arbitraires.

    Cette situation fait courir un vrai danger d’injustice. On le voit déjà pour la nomination de certains préfets à des fonctions n’ayant rien à voir avec l’administration préfectorale, pour des ambassadeurs à l’équateur ou aux pôles, pour des conseillers d’État ou des conseillers à la Cour des comptes au tour extérieur. Ces gens-là sont-ils nommés en raison de leurs compétences ou pour leurs relations ? (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.)

    Monsieur le Premier ministre, la carrière doit dépendre de la valeur de chacun. Avec le système que vous allez mettre en place, ceux qui vont réussir sont ceux qui ont des relations familiales, qui font partie de réseaux occultes, tels que la franc-maçonnerie (Exclamations.), ou qui ont des pistons politiques !

    Ne croyez-vous pas que votre réforme, qui veut faire croire aux Français qu’ils auront tous la même chance, est une véritable tromperie ? Faire croire à quelqu’un sans formation, dans une zone d’éducation prioritaire, …

    M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue.

    M. Jean Louis Masson. … qu’il va se retrouver au Conseil d’État ou dans un autre corps du même genre grâce à cette réforme, c’est se moquer du monde !

    Sans surprise, la réponse fournie au nom du gouvernement par Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, a éludé l’élément clé de la question, se limitant à qualifier le sénateur de complotiste.

    Réponse du Ministère de la transformation et de la fonction publiques
    publiée dans le JO Sénat du 10/09/2021 – page 7988
    M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transformation et de la fonction publiques.

    Mme Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques. Monsieur le sénateur, en République, il y a un principe, celui de l’article VI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, selon lequel l’emploi public est ouvert à tous, en tenant compte seulement des mérites et des talents.

    Ministre de la fonction publique, je ne saurais laisser passer que, à coups de complotisme et de fake news, vous remettiez en cause la compétence, l’engagement et le service de l’intérêt général au cœur du quotidien de ces cadres, de ces hauts fonctionnaires. Ceux-ci font tenir le pays depuis l’ordonnance de 1945, que le général de Gaulle avait préparée avec Michel Debré. Il s’agissait alors de reconstruire la France dans un monde où nous avions besoin des meilleurs, sur tous les sujets.

    Nous sommes aujourd’hui en 2021. Il s’est passé bien des choses depuis 1945, notamment les lois de décentralisation de 1982 et une crise sanitaire inédite. Les jeunes ne voient plus nécessairement la fonction publique comme un lieu attractif.

    Sous l’autorité du Président de la République et du Premier ministre, nous avons posé trois principes.

    Premièrement, l’État doit connaître ses besoins, au plus près des territoires, pour être efficace et apporter des solutions là où les Français vivent. Il s’agit donc du réarmement de l’État territorial.

    Deuxièmement, nous croyons aux compétences. Plutôt que les corps, nous voulons mettre en avant les métiers. C’est bien à partir des compétences, de leur évaluation, et de la connaissance des hommes et des femmes qui servent l’État, que nous voulons organiser les parcours et les carrières.

    Troisièmement, nous croyons que les personnes font davantage preuve de talent dans un métier qu’elles ont choisi. Nous devons placer l’écoute et les aspirations des uns et des autres au cœur de la fonction publique.

    Nous croyons en la République. Nous croyons en la démocratie. Je ne laisserai pas remettre en cause l’engagement des hauts fonctionnaires sous couvert d’une question polémique ! Ils attendent que nous protégions mieux leur carrière, leur engagement, leur rémunération, leur liberté et que nous soyons capables de mettre en face de chaque problème, dans chaque territoire, la personne ayant les bonnes compétences.

    M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre.

    Mme Amélie de Montchalin, ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, je défendrai devant vous, autant que de besoin, cette réforme essentielle à l’efficacité de notre action publique.

    Cette question du sénateur Jean-Louis Masson, bien que dépourvue de tout écho dans la presse, n’a pas manqué d’attirer l’attention des loges maçonniques.
    D’autant que, déjà en 1997, le sénateur Jean-Louis Masson, à l’époque au RPR, avait posé une autre question qui fâche sur l’influence des francs-maçons dans la Justice !

    https://questions.assemblee-nationale.fr/q10/10-1471QOSD.htm

    « Question N° : 1471 de M. Masson Jean-Louis ( Rassemblement pour la République – Moselle ) QOSD
    Ministère interrogé : justice
    Ministère attributaire : justice
    Question publiée au JO le : 16/04/1997 page : 2505
    Rubrique : Justice
    Tête d’analyse : Fonctionnement
    Analyse : Francs-maçons. influence
    Texte de la QUESTION : M. Jean-Louis Masson attire l’attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le fait que si les sectes peuvent constituer une menace pour les individus, le noyautage de la société par des organisations occultes peut de même déstabiliser les intérêts de la collectivité. Le journal Le Monde du mardi 8 avril 1997 publie ainsi un article indiquant qu’a l’initiative du parti travailliste une commission parlementaire en Grande-Bretagne vient de proposer que les francs-maçons soient obligés de se faire inscrire sur un registre officiel ouvert au public. Le journal note que cette mesure reçoit un large soutien dans l’opinion : « Que reprochent donc aux francs-maçons les parlementaires et une partie de l’opinion, soutenus par des organisations de défense des droits de l’homme, l’ordre des avocats et même le Financial Times ? D’avoir infiltré la police et la magistrature et d’y entretenir des structures parallèles de décision qui nuisent a un bon exercice de la justice. Rien ne mine plus la confiance du public dans les institutions publiques que de savoir que des fonctionnaires sont membres d’une société secrète dont un des buts est l’autopromotion… La suspicion persiste envers ce qui est perçu comme une hiérarchie clandestine, un instrument de promotion, voire de copinage. La télévision s’est inquiétée de ces poignées de main» qui sont des signes de reconnaissance entre inities. C’est sans doute ce qui explique pourquoi l’association des grades de la police soutient l’initiative de la commission parlementaire… « De nombreux exemples à l’étranger et même en France prouvent l’infiltration du système judiciaire et administratif ou le noyautage des cercles dirigeants économiques et politiques. L’exemple le plus célèbre est celui de la loge P 2 en Italie ou les réseaux de copinage de la franc-maçonnerie étaient liés a la mafia et bénéficiaient de puissantes protections dans l’administration, dans la justice et au niveau politique. Pour la France, le même journal Le Monde du 8 avril 1997 évoque l’affaire Elf dont le PDG, M. Loïc Le Floch-Prigent, a été incarcéré. Le journal s’étonne en particulier de l’influence maçonnique, au-delà du raisonnable, d’un obscur collaborateur du PDG. Le journal écrit notamment : » Supérieur hiérarchique de Loïc Le Floch-Prigent au sein de la loge maçonnique du Grand Orient, M. Sirven se vit confier, outre une réserve « de 10 a 15 millions de francs par an, qu’il gérait avec discrétion, les missions les plus délicates Alfred Sirven tirait sa puissance de sa proximité avec M. Le Floch-Prigent… Ce Toulousain ne en 1927 fut le plus proche conseiller du PDG d’Elf, son éminence grise, son mauvais génie Menace par lui, un directeur adjoint du groupe, qui s’était aventure a s’opposer aux options du PDG, s’empressa de déposer une lettre chez son avocat, au cas ou il lui arriverait malheur… » Cet exemple n’est pas le seul. Dans le scandale de l’OPAC de Metz, des membres éminents de la municipalité, ayant profite des détournements, le principal auteur de ces détournements et une personnalité importante du monde judiciaire local font partie de la même loge. Cela explique qu’en dépit d’un trou de 194 millions et de preuves consignées dans un rapport officiel du ministère du logement le parquet ait fait appel contre l’ouverture d’une enquête par le doyen des juges d’instruction. Il souhaiterait donc qu’il indique s’il ne faudrait pas interdire aux membres du parquet ainsi qu’aux juges du siège d’intervenir ou de prendre des décisions concernant toute affaire susceptible d’impliquer des personnes faisant partie d’une même organisation maçonnique ou d’une même structure occulte qu’eux. »

  • "Pandora Papers" : les trésors cachés de ceux qui nous pillent .

     

    La nouvelle enquête journalistique du Consortium international des journalistes d’investigation révèle les richesses cachées dans les paradis fiscaux par des milliers de puissants à travers le monde. Il y a 35 chefs d’État et de gouvernement, banquiers, ministres, chefs de partis, parlementaires, ainsi que des généraux, chefs de services secrets, managers publics et privés, banquiers et industriels, chanteurs et VIP en tous genres, tout appartenant au gratin de la bonne conscience morale universelle.

    L’affaire Pandora Papers explose : cette nouvelle enquête journalistique du Consortium international des journalistes d’investigation révèle les richesses cachées dans les paradis offshore par ces milliers de puissants à travers le monde. Ce sont les trésors cachés de l’élite mondiale, du roi de Jordanie Abdallah II à l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair en passant par certains oligarques proches du président russe Vladimir Poutine. Comme le rapporte l’agence de presse italienne AdnKronos, il s’agit de « douze millions de documents hautement confidentiels qui démasquent l’offshore des politiciens, stars du sport et du divertissement, généraux et grands noms du business. Du roi de Jordanie au président ukrainien, du ministre néerlandais aux dictateurs africains, de Julio Iglesias à Claudia Schiffer ».

    Dénommés Pandora Papers, il s’agit de 12 millions de dossiers révélés par l’enquête et anticipée par la quotidien italien Espresso qui fait partie des 150 journaux internationaux qui ont investigué :

    « Cinq ans après les Panama Papers, lit-on, une nouvelle enquête journalistique internationale encore plus large révèle les richesses cachées dans les paradis fiscaux par des milliers de puissants à travers le monde. Il y a 35 chefs d’État ou de gouvernement. Plus de 300 hommes politiques de tous horizons à travers le monde. Plus de quatre-vingt-dix nations : ministres, chefs de partis, parlementaires. Aux côtés de généraux, chefs de services secrets, gestionnaires publics et privés, banquiers, industriels ». Les nouvelles cartes « documentent une myriade d’accords très riches avec les noms des bénéficiaires, jusqu’alors tenus secrets. La liste des actionnaires protégés par le voile des sociétés offshore comprend le premier ministre de la République tchèque, le ministre néerlandais de l’économie, l’ancien chef du gouvernement britannique Tony Blair, le roi de Jordanie et des présidents de pays comme l’Ukraine, le Kenya, le Chili, l’Equateur. Les noms de nombreuses célébrités du sport, de la mode et du divertissement ressortent de la liste. Mais il y a aussi des criminels. Des anciens terroristes. Des personnes qui ont fait banqueroute. Des trafiquants de drogue. Et des chefs mafieux, y compris des Italiens, avec leurs trésoriers. »

    L’enquête prend le nom de Pandora Papers car elle ouvre une boite de Pandore mondiale de poisons. Plus de 11,9 millions de documents avec les noms de plus de 29 000 bénéficiaires de sociétés offshore, inconnus jusqu’à hier. Derrière les papiers au nom des administrateurs, émergent pour la première fois des investissements et avoirs étrangers d’hommes politiques européens et sud-américains, dictateurs africains, ministres asiatiques, des cheikhs arabes. Les coffres-forts secrets de 46 oligarques russes.

    Ces sociétés offshore effacent les impôts d’une super caste de plus de 130 multimilliardaires américains, indiens, mexicains et autres. Les résultats de l’enquête, qui a duré près de deux ans, sont le fruit du travail collectif de plus de 600 journalistes de 150 journaux internationaux.

    « Les documents Pandora, lit-on encore dans l’enquête, montrent qu’un patron camorra, Raffaele Amato, a utilisé une société de fiducie basée à Montecarlo pour protéger la propriété d’une société sûre anglaise, qui a acheté un terrain et des bâtiments en Espagne. »

    Amato, pour ceux qui ne le connaissent pas, était un des plus redoutables chefs mafieux italien du clan Camorra au centre d’une sanglante guerre mafieuse. Lié à de nombreux meurtres, il purge une peine de 20 ans de prison.

    Outre le roi de Jordanie Abdallah II qui, selon le Corriere della Sera, aurait plus de 80 millions d’euros de biens immobiliers au Royaume-Uni et aux États-Unis (dont des villas à Malibu), achetés via des personnels offshore, apparait le nom de l’ex-Premier ministre britannique, Tony Blair qui avec son épouse Cherie aurait économisé plus de 350 mille euros de taxes dans l’achat d’un bureau à Londres ; puis il y a le premier ministre tchèque Andrej Babis, le premier ministre du Liban Liban, Najib Mikati, son prédécesseur Hassan Diab, le gouverneur de la Banque centrale libanaise Riad Salameh et le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui auraient abrité 30 millions de dollars dans une fondation panaméenne. Parmi les VIP, les noms du mannequin allemand Claudia Schiffer, de la chanteuse Shakira, d’Elton John et de Julio Iglesias se démarquent.

    On retrouve également plus 600 Français cités dont Dominique Strauss-Kahn, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international qui figure dans les Pandora Papers comme le directeur et actionnaire d’une entreprise à Dubaï. Il aurait fait transiter plusieurs millions de dollars sur une société marocaine, qui ne serait pas soumise à l’impôt.