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Face aux syndicats, Macron fait preuve une fois de plus de son incompétence générale et de sa "trouille" alors qu' il aurait pu saisir l' occasion des grèves qui perdurent pour les réformer de fond en comble !

La fin des syndicats à la française ou l’occasion manquée d’Emmanuel Macron

Ces grèves auraient pu être l’occasion idéale. Non pas pour la réforme des retraites, qui n’en est pas une, mais pour celle de la réforme des syndicats français.

Emmanuel Macron aurait pu profiter du blocage des transports, de la lassitude des Français et de l’urgence du changement pour casser le système syndical à la française ! ...

Avec du courage et bien conseillé, il aurait pu jouer cartes sur table en facilitant la publication de leurs vrais comptes. En rappelant le fameux rapport Perruchot et en montrant aux Français comment ils sont réellement financés : par l’argent public, par les subventions directes et indirectes, par les taxes sur les salaires et sur les entreprises.

Leur budget, c’est plus de 5 Mds d’euros dont plus de 4 proviennent de sources publiques, c’est-à-dire de l’argent des contribuables.

Seulement 8 % de ceux qui travaillent dans le privé sont encore syndiqués, le gros des troupes étant fourni par des fonctionnaires et autres agents publics ou parapublics. Ceux qui sont protégés et privilégiés. Au total, on estime à 7 % le nombre de syndiqués en France alors que ce taux était de 50 % en 1949. Et la chute ne cesse de continuer.

Les Français savent-ils tout cela ? Pourquoi ne pas leur rappeler que, depuis le 1er janvier 2015, une contribution patronale aux organisations syndicales a été mise en place au taux de 0.016 % ? Elle apparaît sur la fiche de paye et se rajoute à la vingtaine d’autres charges patronales. Tous les salariés, syndiqué ou non, sont contraints de verser un petit quelque chose aux syndicats ! Qui leur offrent à tous, en contrepartie, des services très efficaces : les grèves et les blocages des transports !

Les Français savent-ils qu’en plus des aides publiques, selon une estimation de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), les syndicats bénéficient de 250 à 800 implantations fournies gracieusement par les collectivités locales ?

On n’a aurait pas attendu de Macron qu’il fasse ce qu’a fait Thatcher. Entre 1980 et 1982, les conservateurs britanniques ont fait voter deux lois limitant le pouvoir de nuisance des syndicats lors des mouvements sociaux. D’abord en 1980, l’Employment Act interdit que le piquet de grève soit situé ailleurs que sur le lieu où la grève a éclaté. Puis en 1982, la loi du secrétaire d’État à l’Emploi, Norman Tebbit, supprime l’immunité syndicale en cas de grève illégale et introduit le vote à bulletins secrets avant le début d’un conflit social. Si l’on avait fait ne serait-ce que la moitié de ce que prévoyaient ces lois, le blocage du métro et des trains aurait été impossible.

M. Macron aurait pu déconsidérer ces syndicats qui ne représentent pas les Français. Il aurait pu dire haut et fort qu’il s’agit d’organisations d’un autre âge, vestiges d’une époque complètement révolue, qui n’existent plus depuis belle lurette dans les autres pays riches et civilisés. Des syndicalistes, ceux qui s’opposent systématiquement à toute réforme et qui ne se battent que pour eux ? Non. Seulement les membres de corporations [quasi mafieuses] bien décidées à ne pas céder un seul de leurs privilèges. Les pires ennemis des employés français.

Enfin, M. Macron aurait pu dire aux Français que ces syndicats qui n’ont que le mot de solidarité à la bouche profitent sans vergogne de la capitalisation qu’ils prétendent honnir. Aucun n’a protesté lorsque le RAFP (Retraite additionnelle de la fonction publique), a été créé en 2005 ; c’est pourtant un système de capitalisation, mais... uniquement pour les fonctionnaires. Aujourd’hui, ils soutiennent que la réforme de Macron serait une astuce du président pour confier nos retraites aux fonds de pension. Non seulement c’est faux, mais la réforme éloigne encore plus nos retraites des fonds de pension.

En disant la vérité, en dévoilant le vrai visage de nos syndicats, Emmanuel Macron aurait pu sauver la face. Malheureusement, on se dirige vers une double désillusion. La réforme des retraites, avec tous ses défauts, sera encore plus détricotée, et les privilèges des régimes spéciaux perdureront. Finalement, les syndicats auront gagné la bataille et la France sera la perdante. Une fois de plus.

 

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