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Le sort qui attend Emmanuel Macron : un enlisement progressif ! ...

 Emmanuel Macron n’a été élu qu’avec 43% des électeurs français inscrits tandis que près de la moitié d’entre eux l’ont choisi par défaut contre Marine Le Pen au second tour. Cette base ne représente au final que 25% de l’électorat. Le manque évident d’enthousiasme populaire traduit une profonde défiance vis-à-vis du gouvernement que le matraquage médiatique ne pourra pas dissiper.

Le « pragmatisme » affiché, essentiellement inspiré des cercles parisiens connectés aux intérêts financiers occidentaux, arrive trop tardivement pour faire la différence. Sont évoqués la refonte du Code du Travail ou l’alignement des retraites du secteur public sur celle du secteur privé. Autant de réformes qui visent, en théorie, à maintenir l’Hexagone dans le cœur euro-germanique de l’économie continentale.

En réalité, cette « austérité » modérée – faite d’impôts, de flexibilité accrue et de réduction marginale de la dépense publique – ne permettra pas à l’économie française de progresser.

Elle va immanquablement faire baisser la consommation domestique sans réellement dynamiser la production, l’état français étant bien trop endetté pour réduire significativement sa fiscalité. Au surplus, la révolution anti-bureaucratique et anti-centraliste dont dépend la libération d’une économie exsangue n’est pas prévue. Enfin, la crise des dettes souveraines devrait exploser sous son quinquennat, emmenant l’économie mondiale dans une dépression inédite.

A bien des égards, Emmanuel Macron ressemble à l’italien Matteo Renzi. Ce trentenaire a, lui aussi, fait illusion quelques temps à la tête du gouvernement italien. Réformes fiscales et institutionnelles étaient censées redresser l’Italie. Las, avec un taux de natalité désastreux et un endettement colossal, l’âge du premier ministre n’était pas de nature à changer les faits structurants du pays. Tentant de sortir de l’ornière, il a échoué à remporter un référendum sur une réforme régionale.

C’est, probablement, le sort qui attend Emmanuel Macron : un enlisement progressif.

Fait marquant, la gauche néo-communiste menée par Jean-Luc Mélenchon a refusé d’appeler à voter pour le candidat du centre-gauche. Cette décision a permis aux quelques 20% ayant voté pour ce mouvement de ne pas se démobiliser. On a également vu l’extrême-gauche manifester contre les deux candidats présents aux second tour, refusant de fait le « front républicain ». Si l’on y ajoute le vote FN, blanc et l’abstention, il est évident que le président français fait face à un bloc hostile ultra-majoritaire.

Macron a réussi à faire une OPA sur le centre français, mais le coût en est une guerre sur deux fronts : à gauche et à droite. Une émulation – involontaire – entre la droite nationaliste et la gauche radicale est en cours. Chacun pour ses raisons perçoit le centre comme un ennemi absolu.

Les marchés internationaux vont rapidement déchanter, une fois passer l’euphorie de l’élection du candidat de la continuité. Précisément, ce dernier va garantir l’inertie prévalant sous François Hollande et Nicolas Sarközy car c’est ce pourquoi il a été élu.

Les Bretons ont voté plus massivement qu’ailleurs en faveur d’Emmanuel Macron. Cependant, 25% d’entre eux ont opté pour le FN, un record. Ce vote massif va, paradoxalement, engendrer une volatilité inédite en Bretagne où le Parti Socialiste Français s’effondre. Le mouvement du président français, « La République en marche », ne dispose d’aucune véritable base militante en l’absence de corpus idéologique stable. Il s’agit donc d’élire des notables ou politiciens recyclés sur le tard que rien n’unifie si ce n’est l’opportunisme. Les dissensions ne manqueront pas de surgir à la première occasion.

Macron représente l’union sacrée des rentiers du système qui se savent minoritaires et à court de temps.

L’opposition au Front National – devenue une fin en soi ces derniers mois – n’est pas un programme politique. Et face à l’inévitable immobilisme de la bourgeoisie dominante qui travestit le statu quo en « réformes », nombreux sont ceux qui vont découvrir la nécessité de la rupture.

En Bretagne, cette rupture est nécessairement institutionnelle : l’autonomie.

 

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