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  • Emmanuel Macron avant tout adepte d’un retour du jacobinisme dur .

     
     
     
     

     

    BREIZATAO – POLITIKEREZH (11/05/2017) Nombre de personnes ont appelé, en Bretagne, à l’élection d’Emmanuel Macron, voyant en lui un moindre mal face au jacobinisme débridé du Front National.

    Un exemple parmi d’autres, l’ancien membre de l’UDB et député « régionaliste » – affilié au PS – Paul Molac :

     

    Pour Eric Verhaege, rien n’est plus faux. Pour lui, l’énarque Macron est un pur produit du système jacobin qui entend opérer une nouvelle vague de centralisation.

    Il écrit (source) :

    Un autre mythe que certains ont répandu autour d’Emmanuel Macron, dans la ligne de son « horizontalité », est celui de son appétence pour une vision « girondine » de la société, c’est-à-dire une vision décentralisée. Là encore, on ne tardera pas à comprendre que c’est exactement l’inverse qui se joue.

    Il détaille :

    Une autre de ses réformes emblématiques, la suppression de la taxe d’habitation, en constitue la parfaite illustration. Au-delà de l’effet que cette mesure peut avoir sur le pouvoir d’achat, elle aura d’abord un impact majeur sur l’indépendance des collectivités locales vis-à-vis de l’État.

    Là où les collectivités avaient la faculté de choisir librement leur taux d’imposition, elles dépendront désormais des dotations que l’État leur concèdera. Il est assez fascinant de voir qu’en dehors d’Anne Hidalgo à Paris, aucun élu local n’ait mené une fronde contre cette lame de fond qui se prépare.

    Et avertit :

    Dans tous les cas, c’est bien un mouvement de reflux qui se prépare dans la stratégie de décentralisation menée de façon constante depuis 1981…

    Eric Verhaege souligne que Macron, loin des slogans de la gauche radicale, est bien un social-étatiste.

    Il suffit d’examiner la première réforme qu’il veut mettre en œuvre, celle du marché du travail. Là où la loi Larcher prévoit une saisine préalable des partenaires sociaux pour une négociation interprofessionnelle, Emmanuel Macron préfère une intervention directe de l’État et du gouvernement. Il ne peut y avoir d’exemple plus fort du non-libéralisme du nouveau président que cette reprise en main directe d’un domaine traditionnellement délégué aux partenaires sociaux, c’est-à-dire aux corps intermédiaires. Cet exemple saisissant de « ré-étatisation » et de recentralisation des politiques publiques peut être déclinée à l’infini. Toujours pour le marché du travail, Macron propose une nationalisation de l’assurance chômage jusqu’ici entièrement gérée par les partenaires sociaux. Pour la forme, il conservera ceux-ci dans le conseil d’administration du nouveau système, mais le pouvoir sera exercé par l’État.

    Plus probablement, compte tenu des marges de manœuvre inexistantes de l’État Français – notamment vis-à-vis de ses créanciers – le nouveau président s’enlisera rapidement dans des conflits de détails, bien loin de l’ambition initiale.

    Et il n’est pas impossible qu’Emmanuel Macron tente, tôt ou tard, un coup de poker politique gaullo-bonapartiste, comme un référendum, pour se relancer. Avant d’échouer de façon spectaculaire, accroissant ainsi la volatilité politique en France.

    Comme Matteo Renzi en Italie, autre « réformateur trentenaire » issu de la sociale-démocratie.

     

  • Plus de 26 millions de français ne veulent pas de Macron ...

     
    Nous avons le résultat d’une brillante opération de « marketing politico-commercial », d’un extraordinaire exemple d’arnaque démocratique, d’un vol de l’expression nationale.
    Ces 66% sont, face au même FN, brillants en apparence, mais très inférieurs aux 80% de Chirac en 2002 contre Le Pen père. Alors que Chirac était lui aussi une (avenante) baudruche gonflée par les mêmes forces (ou presque) qui ont fabriqué et propulsé avec succès la fusée Emmanuel (« Dieu avec nous » en hébreu).
    Et ils ne représentent qu’environ 43%  des inscrits, moins que Hollande en 2012..
    Cela dit, le bon peuple de France, notamment une partie de sa jeunesse, encore prêt à s’enflammer après tant de désillusions, a exprimé son espoir en un renouveau, montré un enthousiasme, voire – çà-et-là – une ferveur. C’est incontestablement réconfortant même s’il est encore une fois trompé...
    Mais revenons sur la mise en scène du Louvre, sur fond  de notre grande histoire et de la pyramide de Pei et Mitterrand, comme de la pyramide franc-maçonne que l’on retrouve sur le dollar, billet vert des États-Unis. Avec, sur la tribune, pour chauffer le public, des chants et rythmes en anglais…

    Plus que la mise en scène de Mitterrand en mai 1981 entrant seul au Panthéon, la rose à la main, la mise-en-scène monarchique, soigneusement étudiée, calibrée, ciselée, de l’hologramme entrant seul, lumière sortant de l’ombre, dans la cour Napoléon, nous a choqués comme l’illustration d’une usurpation encore plus grave que ne fut celle de Hollande. Cette solennelle raideur dans un trois-quarts noir, d’un pas presque aussi lent qu’à un enterrement, en marche vers son assomption, son apothéose, en fait vers la tribune, vers le trône kitsch de la parole, la vive lumière « show-biz » scintillante sur la pyramide et le feu des projecteurs, fut pour moi une faute de goût et une faute politique. Presque une méprisante insulte à la simplicité, au peuple français et à la République*.
    Ce discours certes bien calculé, très étudié et bien mémorisé, mais qui n’a, à nos oreilles, sonné vrai qu’à de bien rares moments. Les applaudissements de la foule à la fin du discours ont semblé bien plus hésitants qu’à 20h lors de l’annonce des résultats du vote : simple impression, ou prémices d’une désaffection future ?
    Quel « montage de l’ego » ! Lorsque, dans ce discours, il paraissait attribuer son succès au peuple, à la France, cela sonnait creux et faux. On entendait « admirez comme moi mon parcours, mon intelligence, mon énergie, ma réussite ; voyez comme je suis beau ! ; voyez comme je suis grand ! Vous avez bien le droit de m’aimer ! ».
    Et, surtout, nous avons eu l’impression d’assister à des obsèques, celles de la France, avec cette marche lente de croque-mort devant le cercueil encore caché du pays, au son de l’ « hymne à la joie » de Beethoven, devenu celui de l’UE, non éclatant, mais lent et discret, presque subliminal, évoquant plutôt la marche funèbre de Chopin.

    Enterrement, sous les mots, aux applaudissements chaleureux d’une foule qui n’a peut-être pas vraiment compris ce à quoi elle applaudit, qui agite gentiment ses drapeaux tricolores qu’on lui a généreusement distribués, et chante bravement sa Marseillaise…Ricanements des orchestrants en coulisses et derrière le rideau…
    Mais presque 11 millions de voix pour Le Pen (mécontents venant de divers horizons politiques), 12 millions d’abstentionnistes, 4 millions de votants blanc et nul qu’on ne peut plus éviter de compter officiellement et publiquement, cela fait plus de 26 millions de Français qui n’ont pas choisi Macron, soit bien plus de la moitié des 47 millions d’inscrits sur les listes électorales.

    La légitimité du nouveau Président est bien fragile...

    Le jeu de quilles génial de Hollande, qui a éliminé successivement adversaires et amis qui lui avaient fait de l’ombre, se terminera peut-être par la chute de celui avec qui il a déquillé les derniers, ceux du premier tour, et qui lui avait, lui aussi, un peu « manqué »….
    Car, pour commencer, les élections législatives qui s’ouvrent ne sont pas encore gagnées pour donner à son poulain, héritier, sauveur du système, les moyens de gouverner.
    Au reste, vu de plus haut, ces foules que l’on laisse – ou fait – jouer, tant dans les grand’messes des droites que dans celles des gauches, jusque dans les extrêmes, jouer avec la condescendance, voire le mépris railleur que l’oligarchie nourrit à l’égard de hochets, avec leur Marseillaise et leurs petits drapeaux, ne se laisseront plus, avant longtemps, éloigner à nouveau de leurs emblèmes. Elles y tiennent, comme elles tiennent à la Nation, beaucoup plus fortement que les oligarques ne le croient. !…
    Elles ne laisseront pas enfermer la France dans un cercueil, fût-il recouvert du drapeau européen au son d’un hymne « à la joie européiste » alors éclatant.
     
    *Mais, dès les débuts de la Première République, Robespierre, peu avant sa chute, s’était rendu parfaitement ridicule dans sa célébration très pompeuse, outrancière, du nouveau culte de la Déesse Raison, et de lui par la même occasion….La République reprend volontiers les pompes de nos rois et de l’Église…