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N' allez plus voter .

A bas les voleurs, les menteurs et les tricheurs !

A bas la Ripoublique !

 

Etrange hasard. C’est un 6 février que François Fillon a tenu une conférence de presse à son quartier de campagne dans le quinzième arrondissement de Paris pour se défendre contre les accusations d’emplois fictifs concernant son épouse et ses enfants. Soit 83 ans jour pour jour après le 6 février 1934 qui vit de nombreux Français manifester à Paris au cri de « A bas les voleurs ! Vive la France ! » — la répression par le régime de cette manifestation fit 37 morts et quelque deux mille blessés —. Leur Ripoublique n’a pas changé sinon en pis : c’est toujours le régime des copains et des coquins, des gredins et des faquins. Non seulement ces politiciens ne servent à rien mais de plus ils se servent au passage, et largement ! Ils détruisent la France, la famille, la morale, l’armée, les corps intermédiaires mais quand il s’agit d’eux rien n’est trop beau ni trop cher!

Comment éprouver la moindre estime envers les politicards qui sollicitent nos suffrages, comment leur faire confiance ? Beaucoup de Français sont fort justement dégoûtés et écœurés par le comportement de toute cette camarilla mais cela n’empêche pas la plupart d’entre eux, et cela est stupéfiant, de continuer à aller voter imperturbablement. A chaque élection présidentielle c’est en effet 80 % des inscrits qui vont urner, ce qui est considérable. Et il y a hélas fort à parier qu’ils seront globalement aussi nombreux en avril et mai prochains. Pourtant, si 80 ou 90 % des Français restaient chez eux, refusant de choisir entre des politiciens plus pourris, plus veules et plus vils les uns que les autres, quelle légitimité, quelle autorité leur resteraient-ils ? Car tous, de droite à gauche, ils ne demandent qu’une chose : qu’on vote pour eux.

Pourquoi ne pas opposer un clair et net front du refus à cette sollicitation indue ? Pourquoi glisser un bulletin dans l’urne à leur nom, ce qui leur permet de continuer à nous tromper, à nous mentir, à nous trahir et ce qui leur permet parallèlement de s’enrichir grâce à des mandats rémunérateurs et au financement public de la vie politique.

Les politiciens auraient tort de se gêner. Ils ont beau ne pas tenir leurs promesses, mentir comme ils respirent, violer les lois qu’ils sont censés voter et appliquer, l’immense majorité de nos compatriotes continuent à se déplacer dans l’isoloir et donc à légitimer ce système démocratique et républicain, mafieux, contre-nature et qui détruit la France. Il est même curieux de voir des personnes se réclamant sincèrement de la contre-révolution, de la monarchie de droit divin, de l’antiparlementarisme, affirmant leur rejet de la démocratie et de la République, voter sans sourciller à toutes les élections et à chaque tour de scrutin. Nous en connaissons même qui, non satisfaites de voter seulement aux élections prévues par les institutions, ont cru bon de participer aux deux tours des primaires de la droite et du centre, et même pour certaines, en sus aux primaires socialistes. C’est qu’à la vérité, même si elles affirment le contraire, ces personnes ont au fond l’impression d’être utiles, pensent que leur voix compte quand même un peu et se laissent prendre aux sortilèges du jeu électoral. Il faut dire que les media accordent tellement d’importance à toutes ces élections, y consacrent tant de temps, d’émissions, de débats, de sondages, d’enquêtes d’opinion qu’il est difficile de ne pas tomber dans la marmite de l’électoralisme.

Et pourtant, on le sait déjà, quel que soit le candidat qui sera élu le 7 mai prochain, il ne conduira pas le redressement de la France. Avec les cinq cents signatures, avec les primaires, avec les règles de financement public, avec le poids des mass media, avec l’argent considérable que coûtent les campagnes électorales, il est impossible actuellement pour un homme nouveau et libre ou pour un mouvement totalement anti-Système d’émerger. La France n’est pas l’Amérique. Tout ici est verrouillé. Tous les candidats en lice se réclament de la laïcité, de l’avortement libre, tous maintiendront à quelques nuances près le “mariage” homosexuel, aucun ne conduira la nécessaire réémigration, aucun n’abrogera les lois dites mémorielles, aucun ne résistera au CRIF, aucun ne s’opposera au discours du Vel d’Hiv de Chirac en 1995, aucun ne s’inspirera du Décalogue. Alors que la situation mériterait un électrochoc, des solutions radicales et audacieuses, tout est bloqué.

 

Plus il y a de votes, de scrutins et d’élections en tous genres, plus le pays s’enfonce dans la crise, plus nous périssons. On le voit avec l’institution des primaires. Ce mécanisme qui n’est nullement prévu par la Constitution et qui est une invention des partis politiques, crée en réalité de nouveaux blocages. Alors que François Fillon eût dû se retirer de la course présidentielle avec toutes les casseroles qu’il traîne, ses explications sur le fond étant tout sauf convaincantes, le fait qu’il ait été choisi aux primaires par plusieurs millions d’électeurs en novembre dernier le rend intouchable. Personne dans sa famille politique n’a finalement osé le “débrancher” car sa victoire à la primaire lui accorde une totale impunité, le sacralise. Tout cela est évidemment grotesque : beaucoup d’électeurs qui ont plébiscité Fillon aux primaires se seraient détournés de lui s’ils avaient su ce qu’il en était vraiment du personnage et de ses magouilles. Mais le vainqueur des primaires prenant le contrôle du parti et bénéficiant des recettes générées par les deux tours du scrutin de novembre (chaque votant ayant donné deux euros, c’est plus de neuf millions d’euros qui ont été récoltés !), personne ne peut le contraindre à se retirer, à céder sa place. Et même si son maintien risque de conduire à la déroute de son camp à la présidentielle puis aux législatives. Et au considérable affaiblissement de son parti.

Beaucoup de parlementaires des Républicains sont convaincus en privé que garder Fillon comme candidat est la meilleure façon pour eux d’aller à l’échafaud, de se suicider collectivement mais ils n’osent rien dire, pis ils font publiquement allégeance à un homme qui va, selon toute vraisemblance, les conduire dans le mur tant il a perdu toute crédibilité. Il y a une dimension sectaire et clanique dans les partis politiques modernes qui fait froid dans le dos. Même l’instinct de survie des députés est moins fort que le respect du résultat pourtant éphémère et volatile de sacro-saintes primaires.

 

L’offensive contre Fillon est essentiellement alimentée par des media de gauche (Le Canard enchaîné, Médiapart, Le Monde, Libération) qui travaillent certainement à la victoire de l’homme des Rothschild, Emmanuel Macron, le héraut de Pierre Bergé, de Jacques Attali, d’Alain Minc, de Daniel Cohn-Bendit, que du beau monde ! — d’où le fait que ces grands media épargnent relativement Marine Le Pen (on parle bien peu des emplois fictifs du FN au Parlement européen par rapport aux affaires de Fillon qui font la une depuis quinze jours de toutes les radios et télévisions) car se retrouver au second tour face à la présidente du Front national est une assurance de succès pour l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée.

Pour autant, la défense de Fillon est calamiteuse et les faits sont accablants. Qui peut croire encore aujourd’hui à la réalité du travail de son épouse après que cette dernière eut elle-même avoué, ingénument, dans une interview filmée pour le Sunday Telegraph en 2007 qu’elle n’avait jamais été l’assistante de son mari ni n’avait jamais géré sa communication ? La messe est dite : Fillon a manifestement profité de sa situation, de son mandat pour s’enrichir et enrichir sa famille. Cela ne fait aucun doute si l’on se donne la peine de regarder la vérité en face. D’ailleurs, personne, même parmi le premier cercle des fillonnistes, même parmi les intimes de la famille Fillon dans la Sarthe, ne savait que Pénélope Fillon avait été pendant quinze ans l’assistante parlementaire de son mari. Le caractère fictif de ce travail, ajouté au montant exorbitant des rémunérations sur deniers publics (cet argent, c’est celui de nos impôts !) est tout à fait choquant dans un pays où le salaire médian est de 2200 euros net par mois, qui compte des millions de chômeurs et de pauvres. Et c’est d’autant plus indécent de la part d’un homme qui, dans un tweet en 2012, se scandalisait de l’augmentation du SMIC en écrivant « il faut cesser d’être généreux avec l’argent des autres », qui propose la diminution de l’indemnité chômage, la hausse de deux points de la TVA, la réduction drastique des dépenses et des déficits publics, l’allongement de la durée du travail tant sur une semaine (fin des 35 heures) que sur l’ensemble de la vie (retraite repoussée à 65 ans), qui veut que les fonctionnaires travaillent plus pour gagner moins (39 heures payées 35) et qui entendait dérembourser les médicaments pour ce qu’il appelle les « petits risques ». Il y a là une insupportable indécence et le fait est que ce tartufe se soit drapé plus d’une fois dans les valeurs chrétiennes est d’autant plus odieux. A cet égard que Frijide Barjot ait lancé une pétition « Tiens bon Fillon », que Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous, continue à le soutenir sans réserves en dit long sur l’abandon total des principes moraux les plus fondamentaux, y compris de la part de personnalités se réclamant du catholicisme. Dans quel catéchisme est-il permis de voler, de mentir, de tricher, de détourner des fonds publics à des fins d’enrichissement personnel, de faire embaucher son épouse comme conseillère littéraire par le propriétaire d’une revue confidentielle que l’on a pris soin au préalable de décorer de la grand croix de la Légion d’honneur pour un montant de 100 000 euros brut, et ce pour deux modestes notes de lecture qui ne rempliraient même pas, mises bout à bout, une colonne entière de RIVAROL ? Sainte Bernadette disait déjà, au moment de l’invasion prussienne en France en 1870, que la seule chose qu’elle craignait, ce n’étaient pas les Prussiens mais les mauvais catholiques. Et, ajouterions-nous, les faux catholiques, les faux dévots à la Fillon qui « sont contre l’avortement quand ils ont la main dans le bénitier et pour l’avortement quand ils l’ont dans l’urne » selon la belle formule du vicomte de Villiers.

 

Ce qui est dramatique, c’est que la plupart des gens réagissent en fonction de leurs intérêts ou de leurs passions et non par rapport à la réalité objective des faits. Dans les pays anglo-saxons et scandinaves Filon aurait déjà été acculé au retrait car là-bas on ne badine pas avec la gestion des deniers publics. En France l’on est beaucoup plus souple là-dessus. Et ce n’est certes pas à notre honneur. Car la crise que nous vivons, avant même d’être économique, sociale ou politique, est morale. Et ce ne sont pas les malfrats qui sollicitent nos suffrages qui vont rétablir quelque moralité que ce soit dans les affaires publiques. De cela on peut être assuré.

 

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