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Mistral: Hollande ne respecte pas la parole de la France .

Il y a 20 ans, au mess des officiers de la marine à la question : « Mais que fait la flotte russe de la Mer Noire ? » il était de bon ton de répondre : « Mais elle rouille ! »
 
Mistral
 
20 années passées, c'est au tour de la France d'animer le spectacle avec deux beaux bâtiments orphelins, figés dans la rade du port de Saint-Nazaire. Ils sont là! Ils ne bougent pas! Ils y resteront à vie mais leur vie serait écourtée! Personne n'en veut plus. Peut-être même pas la Russie. Il y a du tragique dans les chantiers navals français. Lorsque le paquebot France était parti outre-mer, Michel Sardou chantait: « Ne m'appelez plus « France »! La France m'a trahi! » Voilà que maintenant, une fois de plus, l'Elysée bafoue l'honneur national. Mais si, en cas du « France », il y avait encore un peu de bon sens financier (le paquebot était trop cher à l'entretien), en cas des Mistral la casse et le gâchis sont totaux.
Jean-Claude Blanchard, conseiller municipal du port de Saint-Nazaire, nous raconte son désarroi face à cette déliquescence du pouvoir central à Paris.
Jean-Claude Blanchard. Pour nous il y a un grand étonnement pour les agissements du gouvernement Valls. Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Le contrat a été signé, la livraison promise et puis on a construit nos bateaux avec nos ouvriers. Donc pour nous, ils doivent être livrés!
 
Un Mistral à Saint-Nazaire
 
Question. Mais avez-vous d'autres commandes ou ce sera bientôt la période des vaches maigres?
Jean-Claude Blanchard. Nous avons des paquebots dans l'attente de construction; nous en avions un qui est en commencement… Il y a d'autres qui sont prévus. Le mal n'est pas là! C'est que la parole de la France n'est pas respectée. On avait d'autres espoirs d'ailleurs pour travailler avec la Russie. M. Poutine aurait pu renouveler la commande pour d'autres navires!
Le gouvernement nous a fait du charme. M. Valls, à mon sens, veut conquérir son électorat mais il semble courir vers un échec certain.
Q. Est-ce que les travaux sur le deuxième Mistral sont déjà terminés?
Jean-Claude Blanchard. Oui, Vladivostok est déjà parti en essais en mer. La livraison était prévue, il me semble, pour octobre, non? Mais nous avons un problème! Notre bateau occupe le quai! Nous avons besoin des quais en ce moment aussi!
Q. Il y avait aussi un litige pour l'équipement russe monté à bord. Il faut le démonter maintenant et laisser la coque vide…
 
Un Mistral à Saint-Nazaire
 
Jean-Claude Blanchard. A ce niveau-là nous n'avons pas beaucoup d'informations! Le grand problème: si le président Hollande refuse de livrer ces navires, qu'est-ce qu'ils vont advenir? On les ferait rouiller au port de Saint-Nazaire, occuper la place?
Q. Le Canada pourrait bien les acquérir, non?
Jean-Claude Blanchard. Le Canada mis à part, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de pays qui puissent s'y intéresser.
Q. Mais François Hollande s'est donné un peu de temps en sursis: la solution finale a été repoussée d'un mois!
Jean-Claude Blanchard. Moi-même je suis conseiller municipal à la Mairie de Saint-Nazaire et nous avons été les premiers à réagir quand nous avons vu comment l'affaire pourrait se terminer, sans bateaux livrés. Pour nous, le combat continue et ce n'est pas forcément un combat politique! Nous avons été néanmoins le premier parti à s'occuper de cette affaire. Mais suite aux actions entreprises par l'Association agissant pour la livraison des Mistral il y a encore une chance que les bateaux soient livrés! Dans un pays comme la France, au bord de la récession, rembourser plus d' un Milliard d'euros au gouvernement russe nous paraît invraisemblable!
 
BPC de classe Mistral à Saint-Nazaire
 
 
Commentaire. Livrer ou ne pas livrer… Celui qui livrera fera renaître les traditions d'une France indépendance vis-à-vis du diktat de Washington ! Ne pas livrer équivaut au renoncement d'une politique souveraine et à des hostilités commerciales et diplomatiques avec la Russie. François Hollande s'est fourré dans un beau guêpier. Le grand mou s'est trompé lui-même: au lieu d'opposer un net refus à toute tentative d'ingérence américaine dans la politique française, il s'est mis à louvoyer s'exposant encore davantage. L'affaire devient ubuesque pour l'Elysée et le pingouin occupe le devant de la scène. Les Français ne pardonneront jamais l'honneur national perdu!

 
 

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