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La forte résistance du système UMPS .

 

 Les élections réservent toujours leur lot de surprises. Le premier tour des départementales n’ a pas dérogé à la règle. Les sondeurs annonçaient une abstention record. La participation, bien que très moyenne, a cependant dépassé légèrement la barre des 50 %, ce qui est nettement mieux que les cantonales de mars 2011. De la même manière, les enquêtes d’opinion donnaient à penser que le Front national arriverait en tête du scrutin. Ce n’est pas le cas même si avec 25,24 % des suffrages il obtient le meilleur résultat de son histoire, se place en première position dans 43 départements sur 98, dont beaucoup de zones rurales, est qualifié au second tour dans près de 1100 cantons, en a d’ailleurs déjà remporté déjà huit (dont celui de Fréjus) et devance nettement le Parti socialiste si l’on n’additionne pas avec le score du PS celui du PRG et des divers gauche. On peut même estimer qu’il est la première formation de France si l’on considère que l’UMP ne se présentait pas seule et qu’elle était alliée avec l’UDI, assez souvent aussi avec le Modem et les divers droites.

Le Front national connaît incontestablement une forte poussée, un peu moindre que ce qu’annonçaient les sondages qui ont décidément beaucoup de mal à évaluer à l’avance le vote frontiste — à moins qu’ils n’aient volontairement grossi son score pour mobiliser ses adversaires — mais d’autant plus significative que ces élections, qui accordent une prime aux notables et aux sortants, et ce mode de scrutin (majoritaire à deux tours) ne sont pas ceux qui lui conviennent le mieux. Ses meilleurs scores, il les a obtenus assez logiquement dans le Var (38,9 %), l’Aisne (38,76 %), le Vaucluse (37,4 %), le Pas-de-Calais (35,63 %), le Gard (35,54 %), la Haute-Marne (35,13 %) et l’Oise (35,11 %).

Ces scores sont réellement impressionnants mais ils ne garantissent nullement que le FN remportera dimanche 29 des départements d’autant que lors de l’élection du président du conseil départemental on peut s’attendre à des alliances  entre la gauche et l’UMP si celles-ci s’avèrent nécessaires pour empêcher l’accession d’un élu frontiste à la tête du département.

En réponse à Valls qui avait appelé à voter pour l’UMP là où au second tour la gauche est éliminée et où la droite se retrouve seule face au FN, Sarkozy, par pur intérêt électoral, a fait sienne la position du “ni-ni”, ni Front national, ni Parti socialiste, dans les cantons où l’UMP ne peut se maintenir mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura aucune tractation entre gauche et droite lors du troisième tour de scrutin dans les assemblées départementales, là où le FN pourrait espérer décrocher la timbale.

 

Malgré cette progression très importante du Front national, le Système UMPS résiste dans l’ensemble remarquablement. Il n’était d’ailleurs que de voir la mine soulagée des dirigeants du Parti socialiste et le visage réjoui des ténors de la “droite” parlementaire dimanche soir pour comprendre que ce premier tour des départementales 2015 n’avait pas été un désaveu aussi massif et cinglant qu’on aurait pu le souhaiter.

  Nicolas Sarkozy, plombé jusque-là par les affaires, affaibli par les bisbilles entre présidentiables de sa formation et par son score relativement décevant lors de l’élection interne à la présidence de l’UMP, se voit offrir sur un plateau un succès inespéré et qui pourrait se transformer en triomphe dimanche prochain si l’UMP et ses alliés enlèvent comme c’est assez probable une nette majorité de conseils départementaux. Quant à Manuel Valls, malgré la haine et la hargne dont il a fait preuve tout au long de la campagne où il s’est bien gardé de développer des propositions pour les départements et la ruralité mais où il s’est contenté de lutter de manière hystérique contre le Front national, il ne subit pas hélas le camouflet attendu.

Certes le PS et ses alliés risquent de perdre plusieurs dizaines de départements le 29 au soir (on saura à ce moment-là si la défaite de la gauche est limitée ou au contraire très sévère) mais s’agissant du premier tour il est incontestable que la majorité en général, et le Parti socialiste en particulier, ont limité la casse. Bien que la gauche soit absente au second tour dans près d’un tiers des cantons (524 exactement), le bloc des forces dites de progrès, certes désuni, est  égal en proportions au bloc du centre et de la droite institutionnelle. Il faut croire que l’antifascisme fonctionne toujours autant pour réveiller et mobiliser l’électorat de gauche ...

 

 

 

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