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Affaire des crèches de Noël .

Nous sommes quelques jours avant le Noël quelque part en France. Pas de crèches, pas de sapins, pas de décorations joyeuses dans les rues et les vitrines, pas de marchés à tous les coins des villes et des villages, pas de Pères Noël pour les enfants… Bref, pas de miracle de cette période d’hiver. Ce n’est pas que le gouvernement veuille rétablir la situation économique catastrophique. C’est la laïcité qui interdit les signes ostentatoires d’une religion quelconque.

Pour le moment, on n’en est pas encore à ce point terrible. Mais l’affaire des crèches dans les lieux publics tire la sonnette d’alarme. A quoi faut-il s’attendre après cette offensive de laïcistes en délire ? Nous avons posé cette question à notre interlocuteur Robert Mestelan, président de l’association « La route de l’Europe chrétienne ». Ecoutons-le.

Sputnik. Que pensez-vous des demandes de retirer les crèches des lieux publics ?

Robert Mestelan. C’est un scandale qui a éclaté au début du mois de décembre et s’est manifesté par deux interdictions de placer des crèches dans deux endroits bien caractéristiques de la France. D’abord, en Vendée, une région qui a toujours été hostile à la révolution et qui, sous l’impulsion de notre ami Philippe de Villiers, maintient les racines chrétiennes de façon très vivace. C’est dans les locaux du Conseil général à Laroche-sur-Lyon qu’une crèche avait été installée, d’ailleurs, à la demande des familles qui travaillaient dans ce bâtiment. La tradition avait été respectée : chaque année, cette crèche était dressée à la joie de tous. Cette année, il y a eu une plainte d’un membre de Libre Pensée (un nom de guerre qui désigne la franc-maçonnerie). Suite à cette plainte, on a demandé à Monsieur Bruno Retailleau, président du Conseil général, de retirer cette crèche. La deuxième affaire a eu lieu dans une autre partie de la France, dans le Midi viticole. Il s’agit de la mairie de la ville de Bézier qui vient d’être gagnée par Monsieur Robert Ménard, un homme extrêmement courageux et droit, qui essaie de remettre de l’ordre dans cette ville qui a été très malmenée par tous les gauchistes qui avaient été à la tête de la mairie depuis un certain nombre d’années. Une autre plainte a été également déposée par la Libre Pensée. Robert Ménard qui n’a pas la langue dans sa poche, a répondu en disant qu’il n’était pas question de retirer cette crèche. Ce faisant, il l’a gardée et a obtenu l’aide de toute la population de Bézier excédée par ces agissements gauchistes. Finalement, on a maintenu la crèche dans cette mairie et Robert Ménard a été cité comme homme très courageux qui s’est opposée à cette manifestation indigne.

La crèche est un signe de la religion catholique qui est dominante en France. Elle fait surtout partie des racines chrétiennes de l’Europe. C’est très important que la population reste fidèle à la fois. Pour cela, la crèche indique très nettement la vocation chrétienne de la France. Face à ces deux faits, un immense mouvement s’est créé en France qui incitaient tout un tas de gens, de laïcs, de mairies, de communautés d’associations à installer des crèches dans des endroits où il n’y en avait pas auparavant pour réagir de façon violente à cette manifestation autoritaire tout à fait déplacée. Il y a eu un ensemble de crèches très important élevé cette année dans tous les endroits du pays.

Sputnik. On dit souvent que les crèches dans les lieux publics portent atteinte à la laïcité. Est-ce la même laïcité instaurée en 1905 par Napoléon ? A-t-elle changé un siècle plus tard ?

Robert Mestelan. Je pense que c’est un mauvais procès. Cela ne porte absolument pas atteinte à la laïcité. Actuellement, il s’agit d’une laïcité à sens unique en France. Cette laïcité ne s’adresse qu’aux catholiques et en aucun cas ne s’adresse aux musulmans qui, eux, construisent des mosquées et ont des exigences de plus en plus lourdes, par exemple, en ce qui concerne la nourriture qu’il faut leur servir dans les collectivités. Le gouvernement actuel est extrêmement sensible à favoriser toujours l’islam et dès que la religion catholique manifeste la moindre tendance à affirmer publiquement sa foi, on lui applique ces principes de laïcité. C’est un faux problème qui a éclaté et qui montre la duplicité des hommes qui exercent le pouvoir en France.

Sputnik. Sont-ils pro-musulmans et anti-chrétiens alors ?

Robert Mestelan. Les musulmans sont très heureux qu’on favorise leur action, bien entendu. On n’applique pas du tout les lois de laïcité pour interdire leurs manifestations. On cite, en particulier, la fête du Ramadan qui a été fêtée publiquement à Paris, à l’Hôtel de ville. A ce moment-là, on ne parle plus du tout de laïcité. Je répète encore une fois que c’est une laïcité à sens unique.

Sputnik. L’affaire des crèches intervient non seulement quelques jours avant Noël, ce qui est logique, mais également lors de la guerre menée par l’Etat islamique. Aujourd’hui, de plus en plus de Français s’engagent dans les rangs des djihadistes, se convertissent à l’islam et partent faire la guerre en Syrie et en Irak. Peut-on lier ces deux sujets ?

Robert Mestelan. Je ne sais pas si on peut les lier, mais c’est une constatation extrêmement inquiétante. Des jeunes français, ce sont souvent des Français de souche qui ne sont pas musulmans, qui sont cités comme allant s’engager dans les rangs du djihad. J’y vois une explication. Au fond, depuis un certain nombre d’année, on a supprimé le service militaire en France et la jeunesse n’est plus appelée à servir son pays, comme elle l’était, en effectuant une année de service national militaire ou parfois plus. Donc, il y a toute une catégorie de jeunes, voire tout la jeunesse actuelle de France, qui est laissée sans aucune formation et qui, pourtant, comme tous les jeunes, est à la recherche d’un idéal. Là, c’est un idéal dévoilé mais, certes, cet idéal pousse ces jeunes à quitter la société de consommation béate dans laquelle on a voulu les enfermer, et qui préfèrent, en bravant toutes les difficultés, franchir les frontières et se rendre en Syrie ou en Irak pour rejoindre les rangs du djihad.

Sputnik.Va-t-on pousser l’affaire des crèches plus loin ?

Robert Mestelan. Je ne suis pas devin ni prophète. C’est un prétexte qui a été utilisé par les laïcistes pour suivre sur le plan de l’interdiction la pratique de la religion chrétienne. C’est très douloureux pour nous tous. De plus, il y a des jeunes qui s’appellent SOS Irak qui sont partis avec le cardinal Barbarin non seulement pour amener des vivres, mais aussi rester sur place et s’occuper de la population de toutes ces villages envahies par l’Etat islamique.

Commentaire. Les plaintes d’interdire les crèches et les décisions des tribunaux témoignent d’une lecture de la laïcité à géométrie variable. Les prétendus libre penseurs et les juges se montrent moins regardant lorsque la mairie de Paris célèbre le Ramadan, qui, à ma connaissance, n’est pas une tradition purement française, ou encore lorsque les municipalités participent au financement de mosquées. Dans ce contexte, je salue la vive réaction de la population. On a installé un tas de crèches dans les lieux publics, notamment, les maires. Telle est l’Antigone de Sophocle : les Français ont ainsi montré leur insoumission face à cette injustice.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, toute cette affaire n’a rien d’anecdotique. Ce n’est pas seulement la religion catholique qui est visée, mais aussi à travers elle, les traditions et la mémoire française. La crèche dans le vieux pays de France ne relève plus uniquement du culte, mais aussi de la culture. Derrière ce paravent de laïcité, les Français sont confrontés aux destructeurs de l’Europe qui procèdent à construire un monde nouveau en détruisant tous les repères collectifs profonds, de la famille à la nation. C’est sur ce néant, cette table rase que prospère le matérialisme et le mercantilisme. Je dirais plus : c’est aussi à cause de ce nihilisme que de jeunes Français se retrouvent embarqués dans les folies djihadistes après une conversion qui cherche, sans doute, à combler ce vide.

Ce sont les mêmes destructeurs qui ont toujours refusé que soient reconnues les racines chrétiennes de l’Europe. Souvenez-vous de Jacques Chirac proclamant en 2003 que « les racines de l’Europe sont tout autant musulmanes que chrétiennes », notamment, pour faciliter l’adhésion de la Turquie en Union européenne. En refusant de définir l’identité et les frontières géographiques de l’Union européenne, ils ont donc accentué le divorce entre la vraie Europe, une civilisation s’exprimant à travers de différentes nations, et leurs projets politiques ultralibéraux et mondialistes. Cette Union européenne qu’ils ont voulue construire sans racines est forcément sans avenir !

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