Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Gaz et sanctions : Bruxelles paie pour tous (avec nos impôts)...

 

 

 L'Union européenne se verra obligée de financer cet hiver les livraisons du gaz russe à l'Ukraine. Une déclaration en ce sens a été faite par la chancelière d'Allemagne Angela Merkel. Entre-temps, le chef de la diplomatie allemande appelle Bruxelles à définir les conditions de la levée des sanctions antirusses. Les analystes soupçonnent que les tendances antirusses cèdent leurs positions en Europe suite à l'apparition d'une nouvelle équipe de fonctionnaires européens à Bruxelles.

La Russie a toutes les raisons d'exiger une avance pour le gaz, a avoué Angela Merkel. La chancelière a appelé l'Union européenne à assurer un financement intermédiaire des livraisons du gaz russe à l'Ukraine. Il est particulièrement important de débloquer des finances entre novembre et février étant donné qu'en février Kiev recevra une nouvelle tranche d'aide de la part du Fonds monétaire international. La chancelière fédérale a annoncé que le concept de ce « financement intermédiaire » serait discuté lors des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine avac la participation du commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger le 29 octobre.

A la mi-juin la Russie a arrêté ses fournitures directes de gaz à l'Ukraine à cause des dettes accumulées par Kiev et se chiffrant à plusieurs milliards de dollars. A présent l'Ukraine n'est approvisionnée en gaz que grâce à des livraisons réversives depuis l'Europe. Pour ne pas arrêter le transit vers l'Europe en hiver l'Ukraine aura besoin de 4 milliards de mètres cubes de gaz russe. Cela coûte 1,6 milliards de dollars dont Kiev ne dispose pas. Les parties tentent de régler le différend gazier dans le cadre des négociations trilatérales avec la participation de la Commission européenne. En attendant ces négociations restent sans résultat. Les dernières en date ont eu lieu le 26 septembre. La Commission européenne aurait promis d'accorder à Kiev un milliard de dollar. Il n'est pas clair où Kiev trouvera le reste.

Le président de Russie Vladimir Poutine a plusieurs fois proposé à l'Europe de s'occuper du remboursement de la dette ukrainienne au lieu d'exercer la pression sur la Russie l'obligeant à fournir le gaz aux Ukrainiens, de fait, gratuitement. Bruxelles n'a pas réagi à ces proposition jusqu'à ces derniers temps. Pourtant les Européens se sont souvenus des propositions de Moscou à l'approche de l'hiver. Un certain rôle a été évidemment joué par le prochain changement des fonctionnaires du Parlement et de la Commission européens, estime l'expert Nikolaï Podlevskikh :

« Le changement du pouvoir pourrait mettre des accents nouveaux dans les relations entre la Russie et l'Europe et la Russie et l'Ukraine. Cela pourrait concerner surtout les négociations. Leur dernier tour est fixé pour le 29 novembre, ensuite de nouveaux commissaires entreront en fonction. Il va de soi qu'on peut s'attendre à une politique légèrement nouvelle de la part du Slovaque Maros Sefcovic.

Les prises de position générales changent graduellement. L'Europe a déjà ressenti l'effet des sanctions antirusses instaurées sous la pression de Washington. La Russie le ressent aussi, cela va sans dire, mais elle n'a nulle intention de demander à Bruxelles quoi que ce soit, a souligné récemment le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov :

« Les sanctions imposées par les Américains, par l'Union européenne et par certains autres Etats sont illicites et ne sont pas en mesure de contribuer à la désescalade du conflit et à la défense des droits de la population d'Ukraine. Ces actes entrepris sous une forte pression de la part des Etats-Unis (si l'on parle des Européens) sont contraires aux intérêts des pays de l'Union européenne. Pour eux la Russie est un des principaux partenaires économiques et le préjudice qu'ils souhaitent nous causer est également causé aux pays de l'UE ».

Les Européens s'en rendent pleinement compte. Mais ils sont placés devant un choix : continuer de jouer le jeu de Washington ou se soucier de leur propre bien-être. Le ministre des Affaires étrangères d'Allemagne a déclaré qu'il fallait composer une liste de conditions pour lever les sanctions antirusses. Il est vrai que Frank-Walter Steinmeier a fait la réserve que l'heure n'est pas encore venue et a présenté sa liste d'exigences envers Moscou. Mais cela, c'est de la diplomatie : pour Berlin opter pour un si brusque changement de position serait perdre sa face...

Les commentaires sont fermés.